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B.O FILMS/SERIES

1977 Bilitis

Francis LAI - Bilitis (1977)
Par AIGLE BLANC le 2 Août 2017          Consultée 1569 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Quelque peu oublié aujourd'hui, Francis LAI est, et restera, l'un des compositeurs parmi les plus populaires que la France ait connus. Riche d'une carrière dans la chanson populaire française, il a composé pour Edith PIAF ("L'Homme de Berlin" / "Les Gens"), Mireille MATHIEU ("Je n'ai Jamais eu de Poupées" / "Je ne Sais Rien de Toi" / "La Bonne Année" / "Je t'Aime Avec Ma Peau"...), Philippe Léotard ("Tout ça pour ça"), Pétula CLARK ("C'est Toujours l'Heure de l'Amour"), Nicole CROISILLE ("Un Homme et Une Femme" / "Le Passager de la Pluie"...), DALIDA ("Pour Qui Pour Quoi"), NICOLETTA ("Le Petit Matin" / "Autant Mourir Au Soleil"), Jacques DUTRONC ("Ballade du Bon et des Méchants") ainsi que pour plusieurs chanteuses québécoises (Fabienne THIBAULT, Ginette RENO et Nicole MARTIN).
Il n'en a pas moins réussi, fort brillamment, dans le cinéma pour lequel il a composé pléthore de musiques aux thèmes populaires toujours immédiatement mémorisables, le genre de ritournelles qui vous rentrent dans le crâne pour ne plus vous lâcher. C'est ainsi qu'il remporte l'Oscar de la meilleure musique pour le mélodrame populaire Love Story d'Arthur Hiller (Vous souvenez-vous de cette ritournelle triste à en pleurer ?). Il est bien sûr le compositeur fétiche de Claude Lelouch dont il a signé la musique de tous les films. Mais il a travaillé aussi avec Terence Young (Mayerling), René Clément (Le Passager de la Pluie), Henri Verneuil (Le Corps de mon Ennemi), Yves Boisset (Canicule), Claude Zidi (Les Ripoux), Bertrand Blier (Trop Belle pour Toi) et bien d'autres.
Le prix Henri Langlois en 2011 récompense l'ensemble de sa carrière et, en 2014, il reçoit le prix d'honneur équivalent au World Soundtrack Awards.

Lorsqu'en 1977 le célèbre photographe David Hamilton décide de passer derrière la caméra pour voir s'animer ses chromos prépubères nimbés d'un voile artistique, il choisit d'illustrer un recueil de poèmes érotiques, Les Chansons de Bilitis, de Pierre Louÿs, auteur du roman La femme et le Pantin dont Luis Bunuel a tiré une adaptation cinématographique avec Fernando Rey et Carole Bouquet dans son premier rôle à l'écran.
David Hamilton est photographe, il ne comprend rien à l'art de raconter une histoire en 24 images/seconde. Cela tombe bien dans la mesure où le recueil de poèmes Bilitis axe tout son charme licencieux sur les sensations. Les amateurs d'Hamilton peuvent se laisser séduire par l'univers enchanteur de ses images floues délicatement coquines, les autres gagneront à ne pas visionner le film.

En définitive, de ce film, mise à part sa photographie précieuse (Hamilton oblige), on retient sa Bande Originale sélectionnée en 1977 pour le César de la meilleure musique.
Bilitis, le disque, est tout imprégné du charme rétro de ces ritournelles populaires qui ont fait le succès des 70' et du début des 80'. On pense ainsi souvent à Michel BERGER. Le musicophile averti n'y trouvera pas de quoi satisfaire son exigence musicale. Les thèmes restent délibérément simples et les synthés analogiques d'époque sonnent ultra kitsch et cheap.
Pour autant, il serait injuste de dénigrer cette B.O. Votre serviteur ne vous cache pas qu'il trouve en elle un plaisir coupable. Que demande-t-on à un film érotique soft ? De la sensualité, de l'émotion, des frémissements ? Francis LAI répond parfaitement au cahier des charges avec son talent de mélodiste inimitable. Avec une sobriété étonnante, aux limites de l'ascèse, il trousse des thèmes séducteurs qui savent au besoin serrer la gorge avec leur mélancolie suave.
Ecoutez le célèbre thème de "Bilitis" qui ouvre et ferme le film. Au-delà d'un synthé "cheap" (qui prêtera certains à sourire), la ritournelle, d'une délicatesse infinie, tutoie l'art du meilleur VANGELIS de la période de ses partitions pour Frédéric Rossif. Ce thème est repris trois fois, une fois au piano classique, une fois à la clarinette et, à la fin du disque, dans sa version la plus accomplie, enrichie d'harmonies orchestrales soyeuses et de vocalises féminines toutes de grâce et de sensualité.
Bilitis, c'est aussi un deuxième thème entêtant gorgé d'élégance et de sensualité que déclinent "Les Deux Nudités" dans sa version au piano classique et au synthé, que reprend "Melissa" en y adjoignant en un crescendo réussi une boîte à rythme, des choeurs féminins, une guitare électrique et enfin une vraie batterie, pour finir par sa version idéale, "Scène d'Amour", où de délicieuses vocalises féminines évoquent le charmant et délicat "Concerto pour une Voix" de Saint-Preux que chantait Danièle Licari. Certains, là encore, risquent de grincer des dents tant ce titre préfigure le slow langoureux et sirupeux du méga hit "Reality" que Vladimir COSMA a composé en 1980 pour La Boum et qu'interprétait Richard Sanderson. Je dois avouer que je succombe au charme obsédant de ce thème, un résidu sans doute de mon âme de "midinette".
Et comme si autant de charme ne suffisait pas, Francis LAI trouve encore assez d'inspiration pour nous proposer "Promenade" où, sur des arpèges de guitare, un clavier gai et sautillant nous invite à une ballade solaire pleine d'allégresse et de naïveté. Il est évident qu'à force de joliesse et d'enchantement, le compositeur se rapproche dangereusement de Richard Clayderman dans "Spring Time Ballet".
Deux titres tranchent suffisamment avec l'ensemble de la B.O pour apporter un vent de fraîcheur : "I Need a Man" et "Rainbow" s'invitent au programme avec leur style directement issu du disco pour le premier, très proche de ce que composait Michel BERGER à la même époque, et du disco-funk pour le second dans lequel dégouline un saxo langoureux très easy listening, soutenu par une guitare wah-wah.

Généralement, votre serviteur n'est pas sensible à ce type de musique. C'est tout le mérite de Francis LAI que de l'avoir, par son talent, embarqué dans cet univers érotique et sensuel largement imprégné de sentimentalisme.


N.B : Le rôle-titre du film est tenu par une jeune actrice de 26 ans, nommée Patricia d'Arbanville. Elle a donné son titre, "Lady D'Arbanville", à la célèbre chanson de Cat STEVENS qui avait eu en 1970 une liaison avec elle.

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   AIGLE BLANC

 
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- Les Musiciens Ne Sont Pas Crédités Sur L


1. Bilitis -générique
2. Promenade
3. Les Deux Nudités
4. Spring Time Ballet
5. L'arbre
6. I Need A Man
7. Melissa
8. La Campagne
9. Scène D'amour
10. Rainbow
11. Bilitis -générique De Fin



             



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