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Etienne DAHO - Eden (1996)
Par AIGLE BLANC le 6 Octobre 2016          Consultée 3576 fois

6ième album studio d'Etienne DAHO, Eden succède à une imposante tournée sillonnant 14 pays et passant par l'Olympia les 13 et 14 décembre 1992. De ces deux dernières dates, a été tiré l'album live Daholympia paru en 1993 et certifié double album d'or.

A ce stade de sa carrière, le chanteur a pour ainsi dire atteint un pic de célébrité internationale assez rare de la part d'un artiste pop français. Bien que ne se reposant pas sur ses lauriers, il attend sagement 5 ans avant d'offrir le digne successeur de Paris ailleurs, le bien nommé Eden, album à la fois du retour aux sources et de la continuité dans le changement.

Retour aux sources du point de vue stylistique dans la mesure où Eden se pare d'atours électro qui renvoient à l'époque de La notte, la notte (1984), sans que les sonorités soient pour autant les mêmes. Ici, la nouveauté provient d'un beat techno qui impose sa pulsation dans les titres "L'enfer enfin", "Rendez-vous au jardin des plaisirs", "Des adieux très heureux" . Et quand ce n'est pas le cas, plusieurs titres possèdent quand même une rythmique suffisamment appuyée pour dégager une sonorité moderne comme dans "Au commencement", "Les passagers", "Un serpent sans importance". N'oublions pas que cette époque voyait l'émergence du style Drums & Bass auquel on pense souvent à l'écoute de cet album.

En même temps, Eden amorce un changement perceptible dans l'humeur que déploient les chansons où, contrairement à ce qui se passait dans les deux précédents opus, aucune tension ne vient perturber le confort auquel est convié l'auditeur. Eden affiche une sérénité à toute épreuve, à quelques rares exceptions près. Il révèle un E. DAHO plutôt rasséréné dont les chansons privilégient des climats tempérés où les seules envies de danser ne dépassent pas le stade de doux déhanchements lascifs. L'atmosphère reste ouatée, idéale pour un après-midi étendu sur le hamac, un verre de jus de citron à portée de mains.

L'autre changement se lit dans l'absence de hits : aucune chanson ne semble avoir été écrite spécialement pour devenir un succès, ce qui ne signifie nullement que les titres manquent d'attraits ni de séduction. DAHO n'entraîne plus la jeunesse sur les pistes de danse. En 1996, il est déjà un quadragénaire, tout comme sans doute la majorité de ses fans. Son album n'a donc plus besoin de viser le vertige des sens comme à l'époque de Pop satori (1986).
Cette absence de chansons qui se distingue particulièrement des autres est largement compensée par l'homogénéité remarquable de l'ensemble, que ce soit sur le plan des textes signés de DAHO lui-même (simples mais toujours habités d'une forme intime de grâce poétique) comme sur celui des compositions que le chanteur confie à bon escient à Arnold Turboust, Andy Wright, Ian Catt et Nicholas Dembling. Les mélodies touchent toutes à l'essentiel, séduisantes et limpides, conférant à l'opus un charme indéniable, jamais sirupeux. De ce point de vue, DAHO s'inscrit dans le noble héritage de la chanson française qu'honorent des artistes comme Alain BASHUNG, Dominique A, KENT, ENZO ENZO, Françoise BREUT ou Coralie CLEMENT.

Il serait injuste d'oublier la performance du chanteur. Ce dernier a toujours été conscient de ses fort médiocres atouts qui ont eu raison de lui à ses débuts puisqu'expliquant le caractère tardif de son entrée sur la scène musicale, Etienne DAHO ne se considérant absolument pas comme un chanteur digne du nom.
Ce qui est beau chez lui, c'est la modestie sans faille de son chant : conscient de ses propres limites (qui en effet se révèlent immédiatement), il reste dans un registre volontairement neutre, sans éclat particulier, sans jamais forcer sa voix qu'il maintient sur la fréquence fragile de la confidence. Et dans Eden, il est évident qu'il atteint une forme de perfection relative qui contribue paradoxalement à l'émotion qu'il génère. Etienne DAHO n'est pas un grand chanteur. Non seulement, il ne cherche pas à le prétendre, mais il trouve le ton juste adapté au millimètre près à la poésie fragile de ses textes qui célèbrent avec toujours autant de réussite l'amour, l'attrait de l'ailleurs, la magie bouleversante et nous cueillent dans des moments de grâce d'autant plus transcendants qu'ils restent imprévisibles et inexplicables.

Eden est une incontestable réussite dont la séduction s'infuse au fil des écoutes, imperceptiblement.

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   AIGLE BLANC

 
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- Etienne Daho (chant)
- The Swingle Singers (choeurs)
- Jonathan Rathbone (chef de choeur)
- Chris Jarret (guitare,titre 10)
- Robert Johnson (guitare, titre 7)
- Saint Marcello B (basse)
- Chris Laurence (double basse)
- Mile Lea (double basse)
- Chuck Sabo (batteries)
- David Munday (claviers)
- Vic Emerson (claviers)
- Michael Smith (saxophone, flûte)
- Dominic Glover (trompette)
- Alexa Turpin (flûte, flûte piccolo)
- David Whithaker (chef d'orchestre)
- Andrea Hess (violoncelle)
- David Lee (cor)
- Winston Rollins (trombone)


1. Au Commencement
2. Les Passagers
3. Un Serpent Sans Importance
4. Les Pluies Chaudes De L'été
5. Les Bords De Seine
6. Me Manquer
7. Soudain
8. L'enfer Enfin
9. Timide Intimité
10. Rendez-vous Au Jardin Des Plaisirs
11. Quand Tu M'appelles Eden
12. Des Adieux Très Heureux



             



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