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1969 Cold Blood
1970 Sisyphus

COLD BLOOD - Sisyphus (1970)
Par LE KINGBEE le 25 Août 2017          Consultée 1064 fois

Nous sommes en 1970, COLD BLOOD vient tout juste d’enregistrer son premier disque. Bill Graham et David Rubinson, les tôliers d San Francisco Records, pensent qu’il est temps pour le groupe de jeter un second pavé dans la mare. Le premier disque peut être considéré comme une bonne surprise, mais faute d’une bonne distribution, il n’a pas rapporté les revenus escomptés. Et oui, en musique on en revient souvent à la même thématique : L’argent !
Les deux dirigeants confient la production du futur album à Fred Catero, un ancien de la maison Columbia. Alors que les studios ne manquent pas à San Francisco, Catero décide d’expédier Cold Blood au Mercury Sound Studios West à Glendale, à 700 bornes au sud. Les membres du groupe ne connaissent ni le studio ni l’ingé-son débutant Aulikki Niitynen mais ont apporté cinq nouveaux titres qu’ils ont tout juste eu le temps de rôder en concert. Si Fred Catero s’est jusqu’alors fait remarquer dans le domaine de l’Acid Soul, le bonhomme est avant tout un grand amateur de Jazz et de Soul et le courant entre le groupe et le producteur passe bien d’entrée de jeu.
Catero est ravi de collaborer avec une formation aussi nombreuse : les membres se sont déplacés à huit. Seule la section cuivre est amputée de deux musiciens. Si le répertoire flirtait jusqu’à présent avec la Soul Psy californienne, le groupe s’est orienté depuis peu vers l’Acid Soul et le Funk.

Cold Blood nous propose ici six titres plus instrumentaux et plus longs que dans leur premier disque éponyme. La formation a opéré un virage à 90 degrés, « intellectualisant » sa musique. D’entrée de jeu, « Shop Talk », long instrumental de plus de 7 minutes avec gros solo de batterie, longs passages cuivrés, volutes d’orgue oscillant entre Jazz Rock et Soul Psy et se terminant par une guitare incisive, met les choses au point. Un peu long, sans paroles mais bien dans l’ère du temps. Lydia Pense fait son apparition sur « Funky On My Back », un titre jouant à cache-cache entre Soul Funk et Acid Jazz. Tous les instruments sont en symbiose, la voix a toujours autant la pêche, rehaussée par le chœur des Pointer Sisters. Le piano tempère idéalement les ardeurs des différents instruments et parvient à nuancer les tempos. C’est encore une fois excellent, mais le titre aurait mérité qu’on réduise quelque peu sa voilure. « Understanding » oscille encore entre Funk blanc et Soul Blues et se retrouve marqué par le timbre puissant de la chanteuse. Quel dommage que l’orgue sonne un peu trop synthé Pop. Le Funk Psy vient se nicher au cœur de « I Can’t Stay », un titre évocateur de Blood Sweat & Tears, mais on se demande pour quelle raison le batteur Sandy McKee, chanteur médiocre au demeurant, se charge de la partie vocale. Un non-sens quand on dispose d’une Lydia Pense. « Too Many People » peut fait figure de prototype Soul Psy early seventies; le genre de tempo et de textes pouvant figurer dans la comédie musicale « Hair ».
Mais c’est bien la seule reprise qui laisse la meilleure impression avec « Your Good Thing », œuvre du tandem Isaac Hayes/David Porter. Evidemment, parmi les amateurs, nombreux sont ceux qui restent probablement attachés à l’exceptionnelle version de la chanteuse Mable John pour la Stax ou bien son pendant masculin par O.V. Wright, mais Cold Blood, en revenant à ses bases, s’en tire bien. Le slow blues parfait porté par le feeling et la voix d’une chanteuse qui aurait mérité meilleur sort. Une version bien supérieure à celles de Captain & Tennille ou de Melissa Etheridge, mais comparons ce qui est comparable.

Le titre de l’album nous renvoie vers Sisyphe, héros de la mythologie condamné par Zeus à remonter éternellement un énorme rocher en haut d’une montagne, bloc de pierre qui ne cessait de retomber à pic de l’autre versant. A l’instar de son titre, le disque sera plus ou moins désavoué par le public américain lors de sa sortie : trop philosophique, trop intello, trop expérimental et manquant d’un titre accrocheur et paralysé d’autre part par la longueur des pistes. Aujourd’hui, avec le recul, « Sisyphus » mérite un bon 2,5 (ramené à 3), la chanteuse Lydia Pense ayant entamé une longue remontée du désert sur la scène californienne depuis quelques années.

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   LE KINGBEE

 
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- Lydia Pense (chant)
- Larry Field (guitare)
- Raul Matute (orgue, piano)
- Rod Ellicott (basse, percussions)
- Sandy Mckee (batterie, percussions, chant)
- Danny Hull (saxophone, flûte)
- Mic Gillette (trombone, trompette, bugle)
- Larry Jonutz (trombone, trompette)
- José 'chepito' Areas (congas 1-2)
- Bonnie Pointer (chœurs)
- June Pointer (chœurs)
- Anita Pointer (chœurs)


1. Shop Talk.
2. Funky On My Back.
3. Your Good Thing.
4. Understanding.
5. I Can't Stay.
6. Too Many People.



             



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