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1966 Dirty Water

The STANDELLS - Dirty Water (1966)
Par LE KINGBEE le 13 Septembre 2017          Consultée 1987 fois

Attention avec ce quatrième album des STANDELLS. Tu as, cher lecteur, entre les mains ou les oreilles (voire les deux), l’une des références du Rock Garage US.

The STANDELLS se forment à Los Angeles en 1962 à l’instigation de l’organiste Larry Tamblyn, le frangin de Russ (acteur danseur de « West Side Story » qui vient de s’illustrer dans le rôle de Riff, le leader des Jets). Larry est rejoint par le guitariste Tony Valentino qui a quitté son Italie natale quatre ans plus tôt. Les deux musiciens deviennent quatuor avec les arrivées du batteur Benny King et du bassiste Jodi Rich. Le groupe quitte la Californie pour tenter sa chance à Hawaï pendant quelques mois. Si Tamblyn avait précédemment enregistré trois singles pour le label Faro, ceux-ci n’ont strictement connu aucun succès. Et ce ne sont pas ses trois équipiers qui vont l’aider à se faire un nom, ce sont tous des débutants.
En janvier 63, le groupe, qui a pris le nom de STANDELLS (ils faisaient le pied de grue devant les maisons de disques pour décrocher un contrat), quitte Hawaï et tourne dans l’état de Washington. Rich et King prennent leur cliques et leurs claques, remplacés par le bassiste Gary Lane et le batteur Gary Leeds. En décembre, après avoir tourné sur une partie du territoire, le groupe enregistre son premier 45 tours chez Linda Records, la filiale du modeste Faro Records. En février 64, le combo parvient à décrocher un contrat avec Liberty, mais Leeds quitte ses potes pour rejoindre Johnny Rivers, PJ Proby avant de fonder The Walker Brothers en Angleterre. Il est aussitôt remplacé par Dick Dodd le batteur d’Eddie & The Showmen, un groupe de Surf Garage. Les STANDELLS mettent en boîte un premier single qui ne rentre pas dans les charts et enchaînent avec leur premier 33 T, « In Person At The PJ’s » sur lequel ils assènent des reprises de Rock et de R&B. La même année, le groupe participe au film de Sidney Miller « Get Yourself A College Girl » en compagnie du Dave Clark Five et des ANIMALS. Durant l’été 65, Liberty Records met fin à leur contrat et nos quatre gus atterrissent chez Vee-Jay Records, un label chicagoan spécialisé dans le Blues pour lequel le combo grave deux singles qui ne connaissent encore une fois aucun succès.
Mais en octobre 65, alors que les STANDELLS sont sans contrat, Larry Tamblyn rencontre Ed Cobb, un ancien membre des Four Preps, qui s’est lancé dans l’écriture et la production. Cobb qui vient de composer quelques bricoles pour Gloria Jones et le Chocolate Watch Band est à la recherche d’un nouveau groupe susceptible de jouer ses chansons. En dehors de ses compos, Ed Cobb n’est pas venu les mains vides, il parvient à intéresser Tower Records, une filiale de Capitol, firme pour laquelle le groupe enregistre un premier single avec « Dirty Water » couplé à « Sometimes Good Guys Don’t Wear White ». A la surprise générale, « Dirty Water » monte à la 11ème place des charts et devient l’un des hymnes du Rock Garage US.

L’aventure aurait pu s’arrêter là : Dick Dodd n’aimant pas la chanson refuse de la chanter et se voit remplacer dans la version single par Dewey Martin, le chanteur batteur de Sir Raleigh & The Cupons. Après la sortie du microsillon, Dodd revient rapidos rejoindre ses trois potes, Martin intégrant alors The Dillards. Dans la foulée, les STANDELLS gravent leur quatrième disque « Dirty Water », disque qui les propulse dans la légende du Rock Garage US.

On retrouve sur ce disque la patte d’Ed Cobb, celui-ci ayant contribué à pas moins de quatre titres : « There Is A Storm Comin’ » influencé par le répertoire des STONES, « Sometimes Good Guys Don’t Wear White » un Garage gentillet mais plaidoyer pour les rockers, « Rari » un autre Garage à la coloration psychédélique et bien sûr « Dirty Water », avec son intro à l’harmonica et tambourin, une rythmique à la Bo Diddley, un riff de gratte imparable et une voix stonienne. Cet hymne Garage à la gloire de la ville de Boston connaît plusieurs reprises : celle des Gants en 1966, celle du groupe flamand De Kreuners en 84, et en 2005 de l’ancien joueur de baseball Bronson Arroyo, sans oublier l’adaptation de Freedom sous le titre de « Frustated Woman » (les petits malins s’accréditant au passage le morceau avec de nouvelles paroles). Mais c’est bien évidemment la version des Inmates qui donna au titre une seconde vie en 1979 sur l’album « First Offense ». Autre titre accrédité à Minette Allton et Ben Di Tosti, mais passé entre les mains de Cobb : le garage psyché « Medication » avec son intro et des passages fuzz (future reprise du Chocolate Watch Band et sans lien avec le titre homonyme des Queens Of The Stone Age). Tamblyn et ses partenaires délivrent deux compos « Why Did You Hurt Me ? », un Acid Garage et « Pride And Devotion », une ballade mid-tempo peu consistante et qui tombe très vite à plat.

Parmi les reprises, on retrouve « Hey Joe, Where You Gonna Go ? », le classique de William Moses Roberts que tout le monde reprenait cette année-là (Byrds, Surfaris, Shadows Of The Knight, Sammy Lee, Music Machine ou Jimi Hendrix Experience) dans une interprétation nerveuse proche de Love. « 19th Nervous Breakdown » titre phare de l’album « Aftermath » des STONES dans une version peut-être trop scolaire, loin de valoir la future reprise des Flamin’ Groovies et enfin « Little Sally Tease » gravée quelques mois avant par le groupe Garage de Portland Don & The Goodtimes dans une version où l’orgue endosse le premier rôle, épaulé par une guitare pleine de reverb.

Un demi-siècle après sa sortie, « Dirty Waters » fait toujours office de référence en matière de Garage. La suite est moins drôle : les STANDELLS enregistrent encore trois disques parmi lesquels « Try It » dont certaines pistes sont censurées par les radios américaines pour cause de textes sexuellement trop suggestifs. En 1968, le groupe s’évapore dans la nature alors que Lowell George a intégré le groupe depuis quelques semaines. En 1987, le groupe refait parler de lui via un fait divers : deux musiciens imposteurs dont l’un se faisait passer pour Dick Dodd sont arrêtés, l’imposteur était même parvenu à toucher les droits d’auteurs du batteur chanteur.

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- Larry Tamblyn (claviers, chant)
- Tony Valentino (guitare)
- Gary Lane (basse)
- Dick Dodd (chant, batterie)


1. Medication.
2. Little Sally Tease.
3. There Is A Storm Comin'.
4. 19th Nervous Breakdown.
5. Dirty Water.
6. Pride And Devotion.
7. Sometimes Good Guys Don't Wear White.
8. Hey Joe, Where You Gonna Go?
9. Why Did You Hurt Me?
10. Rari.



             



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