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1966 Psychotic Reaction

The COUNT FIVE - Psychotic Reaction (1966)
Par LE KINGBEE le 13 Octobre 2023          Consultée 433 fois

En 1964, John Michalski et Roy Chaney, deux camarades de lycée, jouent au sein des Citations avant de fonder The Squires, autre groupe éphémère basé à San José. Fin 65, les deux anciens lycéens sont rejoints par le guitariste chanteur irlandais John "Sean" Byrne, le batteur Craig Atkinson et l’harmoniciste chanteur Ken Ellner, dont le paternel devient le manager. Après avoir écumé toute la Californie et plus particulièrement la Baie de San Francisco, en ouvrant pour les BEACH BOYS, The BYRDS, The DOORS, The Hollies et le duo Sonny & Cher, le groupe, devenu entre-temps The COUNT FIVE, attire l’attention de Joseph Hooven et Hal Winn, les patrons du label Double Shot à Hollywood. Il faut dire que les cinq membres ne passent pas inaperçus sur scène, tous étant affublé d’une cape noire évoquant Dracula.

Les deux boss de Double Shot sont à la recherche d’un groupe susceptible de booster leurs ventes, les trois premiers 45 tours ayant fait flop. Si la formation n’a guère suscité l’enthousiasme des maisons de disques pour lesquelles elle a auditionné, Winn et Hooven pressentent sans trop savoir pourquoi que les Count Five détiennent un gros potentiel. Encouragé par Brian Lord, programmateur radio à la KLIV, les cinq membres encore étudiants passent leur audition dans l’antre des studios Decca sur Melrose Avenue, entre Beverly Hills et West Hollywood.

Le premier single avec "Psychotic Reaction" couplé à "They’re Gonna Get You" parait dans les bacs en juillet 66 et se classe contre toute attente à la 5ème place des charts. Vieux soutiers plein expérience, Winn et Hooven savent qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud ; les deux producteurs décident de capitaliser sur le succès de "Psychotic Reaction" avec la sortie d’un album. Malheureusement, les miracles ne se produisent généralement qu’une fois. Le hit du groupe était au départ un instrumental mêlant Surf et Garage, il aura fallu six mois pour que Sean Byrne, le principal pourvoyeur en matière d’écriture, puisse pondre les paroles sur les conseils avisés d’un copain de fac. Les Count Five, pressés par l’impatience de leur label, durent pondre sept titres dans l’urgence. Idem pour la production parfois proche d’un amateurisme déroutant. A mettre la charrue avant les bœufs on ne risque pas de récolter grand-chose. Un second single censé promouvoir l’album ne sortira que deux mois après la sortie du 33 tours. Problème de timing ! Le groupe continuera à enregistrer sans grand succès avant de mettre fin à l’aventure en 69, trois ans après une fulgurante météorite nommée Psychotic Reaction.

Les Count Five seront édités en France via un EP 4 titres par le label de Lucien Morisse Disc AZ, maison de disque tombée depuis dans les mailles de Musidisc puis d’Universal. En 1987, le label anglais Edsel Records a publié une compilation sous un intitulé identique avec deux titres bonus.

Unique album studio du groupe, Psychotic Reaction reste marqué plus d’un demi-siècle après la publication par son titre phare. Avec son intro de guitare relevée par un harmonica bourré de vitamines, "Psychotic Reaction" contient tous les ingrédients d’une pépite Garage, tous les instruments, du tambourin à la rythmique dégagent une énergie revigorante qui explose jusqu’à l’arrivée du vocal, Sean Byrne ne chantant que les couplets alors que le refrain s’apparente à un break accéléré. Un modèle de Garage Rock à cheval entre les STANDELS et les YARDBIRDS, alors que le texte évoque un amour non partagé, trame récurrente de l’adolescence. Si le titre a été repris en Live par The CRAMPS, The Fuzztones et Tom PETTY, on reste attachés à la version originale pleine de spontanéité.

Certaines pistes marchent sur les pas de la British Invasion et plus communément de la Pop anglaise. C’est ainsi que "She’s Fine" pourrait s’inscrire dans un album des KINKS, même sensation avec "The Morning After" tandis que "Can’t Get Your Loving" évoque The BEATLES. Plus Pop, "The World" pourrait servir de pont entre les Fab Four et les KINKS des frères Davies.

Mais le répertoire reste majoritairement planté dans un décor Garage. "Double Decker Bus", en ouverture, mettait les choses au point avec un riff furieux d’harmonica, une rythmique qui passe la surmultipliée et des grattes qui envoient le pâté en droite ligne avec les STANDELLS ou The MUSIC MACHINE. Le titre sera repris par The Nomads, groupe suédois de Garage Stoner. Bourré d’effets avec pédales "Pretty Big Mouth" décrit davantage une ambiance psyché dominée par de savoureux zestes d’harmonica. "Peace Of Mind" nous ramène vers un mélange de Garage patiné de R&B avec un passage de guitare fuzz. Avec son changement de timbre vocal et de rythme, "There Gonna Get You" fait plus penser à une démo.

Deux reprises viennent agrémenter l’album, toutes deux issues de My Generation, premier disque des WHO. Si en fermeture "Out In The Street" se révèle plus Garage que l’original et distille son plein d’énergie, la reprise de l’incontournable "My Generation" s’avère plus discutable et fait penser à une plage de remplissage. Malgré son bon vouloir, la basse de Roy Chaney n’arrive pas à la cheville de celle de Pete Townshend, un titre qui vaut essentiellement par la fureur maitrisée de Craig Atkinson aux baguettes.

La pochette issue d’une photographie de Bernard Yeszin, créateur du logo Motown et d’innombrables couvrantes pour la firme de Berry Gordy, reste un modèle pour le registre Garage et Rock sixties, elle aura influencé bon nombre de graphistes et designers. Terminons par Lester Bangs, célèbre critique américain complètement barré. En 1972, cet adapte de drogues dures et d’alcool écrit Psychotic Reactions and Carburetor Dung, un recueil dans lequel il attribue au Count Five quatre autres albums n'ayant jamais existé. Une lubie du journaliste qui s’était pris d’affection pour la troupe de John Michalski. Si la formation figure toujours au Panthéon du Garage grâce à un seul titre, le manque de publications (4 singles en trois ans et sans promo) auront raison de son existence et de son implication. En 1987, contre toute attente, les membres se retrouvent lors d’un show au One Step Beyond, une discothèque de Santa Clara au sud de San Francisco. L’évènement donnera lieu à un disque Live intitulé Psychotic Reaction Live ! édité par Performance Records.

Note réelle: 3,5.

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   LE KINGBEE

 
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- John Michalski (guitare, chant)
- John 'sean' Byrne (chant, guitare)
- Roy Chaney (basse)
- Craig Atkinson (batterie)
- Kenn Ellner (chant, harmonica, tambourin)


1. Double Decker Bus
2. Pretty Big Mouth
3. The World
4. My Generation
5. She's Fine
6. Psychotic Reaction
7. Peace Of Mind
8. They're Gonna Get You
9. The Morning After
10. Can't Get Your Lovin'
11. Out In The Street



             



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