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2017 No One Hears Us

GRACEFUL - No One Hears Us (2017)
Par WALTERSMOKE le 1er Novembre 2017          Consultée 944 fois

En France, on a toujours su faire du bon rock. Enfin bon, peut-être pas depuis les tout débuts, mais il paraît plus qu'exagéré d'affirmer que le bon rock français n'existe pas. Il existe, et sous différentes formes, notamment chanté en anglais. C'est d'ailleurs toujours savoureux de voir des gens s'indigner quand des Français chantent en anglais, comme si les genres musicaux devaient forcément être circonscrits à un seul pays. Les krautrockers vous saluent, tristes sires.

Graceful fait partie de ce genre de groupe. Fondé à Nantes, le quatuor se targue de faire du rock avec une patte électro par-dessus sur son premier album, No One Hears Us. Les influences du groupe sont tour à tour intéressantes et inquiétantes, puisqu'on parle ici de Queens of the Stone Age et Rage Against the Machine, mais aussi Muse. Gloups. Va-t-on se farcir du rock de stade fade et pompier pendant 52 minutes, dopé cependant à la grosse guitare ? Dieu merci, non. Il ne s'agit que d'influences digérées pour un résultat clairement convaincant.

No One Hears Us est un album qui se veut sinon inventif, du moins audacieux. Ainsi, Graceful ne mise pas que sur un seul niveau musical pour réussir son entreprise. La production en béton soutient des morceaux qui, pour la plupart, bénéficient d'une composition pertinente et convaincante dans le genre, et dans lesquels on peut se permettre de voir des traces progressives. L'adjonction d'instruments électroniques est également une plus-value loin d'être traitée par-dessus la jambe, et qui dépasse de loin le simple gadget qu'on place pour faire son intéressant. Enfin, l'ambiance générale aux relents dystopiques est fort prenante et ne se perd pas dans une caricature pénible.

Concrètement, ça donne des morceaux qu'on écoute, puis réécoute, et avec plaisir. En témoignent "Death Race", au refrain simple car inspiré (ou l'inverse) et possédant des digressions instrumentales pertinentes. "Cage Me" est pour sa part un morceau agressif et nerveux, en tout cas plus que les autres de l'album, et séduit par une énergie colérique contagieuse. Mais Graceful sait aussi être efficace dans un format bien plus court, en témoigne "Sweet Revolt", véritable mouvement pop-rock crédible sagement enrichi de chœurs d'enfants (vous savez, ces monstres féroces qui sortent du ventre des femmes). Les Nantais étonnent également avec des morceaux purement instrumentaux comme le morceau-titre, soit une plage ambient qui permet de faire une bonne grosse pause sans pour autant être chiant – on y regrette cependant le synthé pouet-pouet qui gâche un peu le tout.

No One Hears Us est un album bourré de qualités, et c'est d'autant plus notable pour un premier album. Mais Graceful n'est pas exempt de griefs. Les deux premiers morceaux, "Help" et "Buzz", ne sont pas mauvais et donnent envie de découvrir la suite, mais disons qu'ils n'ont l'air de faire que ça. La longue suite "Those Bastards", séparée en trois parties, est une idée très intéressante, et les parties I et II recèlent de bonnes idées en termes de structures et d'ambiances, mais la partie III est clairement vide. Enfin, et c'est peut-être là une pierre d'achoppement pour certains, le chant n'est pas forcément excellent, tirant un peu trop sur un côté emo lors des couplets (c'est assez flagrant sur "Help" en fait). Mais d'un autre côté, ce n'est pas risible ou gênant à proprement parler. Une question de goût tout au plus.

No One Hears Us est un très bon premier album. Il ne manque vraiment pas grand-chose à Graceful ici, tout au plus, une meilleur gestion des longueurs ainsi qu'une meilleur concision. Mais il n'est pas du tout choquant d'y voir un nouvel espoir du rock en France (pas du rock français, nuance). Gageons que la suite sera du même acabit.

Note réelle : 3,5/5

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- Eddie (batterie)
- François (guitare, chant, basse, piano)
- Claude (guitare, basse, claviers)
- Pierre (guitare, claviers)


1. Help
2. Buzz
3. Death Race
4. Sweet Revolt
5. No One Hears Us
6. The Fall
7. Cage Me
8. Those Bastards
- part 1
- part 2
- part 3



             



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