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2017 Trickster

Miles OKAZAKI - Trickster (2017)
Par BAKER le 18 Décembre 2017          Consultée 632 fois

Jusqu’où peut-on aller trop loin ? Cette question que ne renierait pas le Maire de Champignac, elle se pose souvent lorsque l’on aborde l’épineux sujet du jazz. Car tout comme le metal, le jazz est extrêmement protéiforme et, comme donc son acolyte décibelLique, peut aller dans tous les sens, y compris les interdits. On accroche, ou on lâche. Pour cet album d’un guitariste qui a bien digéré son John SCOEFIELD illustré et l’a étiré ad nauseam, j’ai lâché, mais grave. Imaginez une attraction Disney pleine de rebondissements et de cascades, mais avec heureusement une barre pour vous accrocher tout du long. Sauf qu’un petit malin a huilé la barre. Voilà, ce "TRICKSTER", c’est ça : ça secoue dans tous les sens, un manège pour adultes plein de promesses, vous salivez à l'avance à l'idée de ressentir plein d'émotions fortes, sauf que vous vous êtes cogné violemment la tempe dès le premier virage et que ça va durer dix tours de circuit sans pause ni répit.

C’est donc à un bordel non-organisé que nous convie Okazaki et sa guitare au son très clair, juste très légèrement saturé histoire de donner du corps. Totalement taré, "Kudzu" ressemble à un joyeux foutoir, en forme de salutations de début d’une soirée de Projet X (vous savez, ce concours de connerie qui, comme toute mode stupide, a heureusement fini par passer). Ca joue dans tous les sens sans trop suivre de ligne directrice, mais il y a de l’enthousiasme et une certaine forme de malice. Ce jusqu’au-boutisme, cette force de conviction, on les retrouvera sur des titres punchy  : "Black Bolt", "The West", "Cadeus". Mais attention, lesdits titres ne sont pas développés. Ils s’étirent sans trouver une direction commune.

Et c’est bien ça le problème : le manque cruel d’unité, de cohésion. "Calendar" offre une progression, mais pour aller où ? Que veut nous dire l’artiste, quel est son message ? "Eating Earth" sublime (pfiout ! gazé !) la frontière entre écrit dans les grandes lignes et totalement improvisé. Pareil pour "Box in a Box" : parti de rien pour arriver nulle part, c’est toi ma star ! Trop de titres sont envoyés à la wouaneugaine et donnent l’impression de ne pas savoir quel virage prendre. "Mischief" possède une direction précise, celle de la bossa, mais c’est une bossa qui ne veut pas se lancer, qui n’ose pas monter sur la piste, ce qui pour une danse est particulièrement dommageable. Seule, "Borderland", courte et acoustique, est une belle page écoutable et même délectable. Le reste, bien joué, bien produit, ne plaira qu’à ceux d’entre vous qui n’ont peur de rien, qui détestent tout conformisme, de façon absolue, qui en sont à maudire ces fameuses 12 notes qui sont en elle-mêmes des balises. Et qui ont probablement déjà entendu plus halluciné qu'Okazaki.

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   BAKER

 
  N/A



- Miles Okazaki (guitare)
- Craig Taborn (piano)
- Dan Weiss (batterie)
- Anthony Tidd (basse)


1. Kudzu
2. Mischief
3. Box In A Box
4. Eating Earth
5. Black Bolt
6. The West
7. The Calendar
8. Caduceus
9. Borderland



             



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