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LEPROUS - Malina (2017)
Par BAKER le 22 Décembre 2017          Consultée 1522 fois

LEPROUS est un groupe qui fascine. Qui plait. Qui en l’espace de quelques albums et un live a vu sa popularité exploser. Malina survient à un moment charnière et prend le pari de la poppification. En termes plus crus, plus vulgaires, moins consensuels : ça devient commercial. Ouh ! le gros mot ! Vous savez, LE mot qu’il ne faut pas lâcher dans la nature car il attire tous les chasseurs de galinette cendrée tirant à vue. Bon, c’était l’accident bête, j’ai mis RTL2, j’ai cru que c’était Ed SHEERAN, en fait c’était LEPROUS, j’ai tiré. Mais bon, c’est un bon chasseur. Plus sérieusement, ce terme ne veut plus rien dire depuis au moins deux décennies. LEPROUS ferait du r’n’b féministe gitan de la Creuse avec un chœur d’enfants autotuné, qu’il ne passerait jamais dans aucun média, dût-on massacrer des centaines d’innocents. Donc, “commercial”, d’insulte, est devenu peu à peu une description musicale : des synthés, des refrains mélodiques, un gros son propre. Bingo gringo, c’est ce que vous trouverez ici : le groupe a lâché le growl depuis quelque temps et privilégié le chant mélodique, très pop. Pour plaire ? Mmmhhh, vous ne serez peut-être pas d’accord. Et si vous n’êtes pas d’accord et réagissez négativement, vous n’achetez pas le disque. Et si vous n’achetez pas, ce n’est pas commercial. CFQD. (NDLR : J’ai pas compris ton raisonnement, tu peux... ne pas le répétér ? Casséééééééééééééé).

Donc, LEPROUS fait désormais plus dans la pop que dans le metal prog, mais comme pour MASTODON ou autres BETWEEN THE BURIED AND ME, il ne peut s’empêcher de plaquer des plans de fous, mathématiques, barrés, au sein de refrains et surtout couplets mélodiques. Côté musiciens, ils en sont largement capables, avec la palme du jury au clavier, les synthétiseurs de ce "Malina" étant particulièrement englobants, mis en valeur, et modernes tout en gardant certains codes à l’ancienne (suis-je le seul au monde à entendre les "Chants Magnétiques I" de notre ami JARRE pendant le pont de "Mirage" ?). La froideur, la technicité, le sérieux sont de mise. Les guitares notamment s’amusent à taquiner le genre sludge, en devenant graisseuses, poisseuses, sans cesse en train de glisser d’un accord à l’autre au lieu de jouer bien propret, bien clinique comme vous, Petrucci et moi.

Pour contrebalancer cette folie harmonique, le chanteur se donne le beau rôle et devient de facto leader absolu du groupe, le mixage et les arrangements laissant une place de choix à sa, ses voix. C’est là que vous risquez soit de complètement craquer et d’acheter l’intégrale du groupe en allumant un cierge, soit tiquer : Einar Solberg a une tendance assez prononcée au pathos, au trémolo. On est au niveau Steve Hogarth période Anoraknopohbiaaaaaaaaeuouinnnnnnn, ce qui ne manquera pas de faire grincer quelques dents. Bien sûr, si vous aimez, si les larmes de crocodile de Christophe MAE et Claudio “Je suis riche d’être père. Ah, et signé chez Sony” CAPEO ne vous gênent pas, vous allez vous pâmer devant la tension émotionnelle du premier titre, devant la tristesse de l’assez bien fichue "Leashes", devant la seconde partie du morceau-titre (la première étant un sacré bordel desservant le propos) et surtout le dernier morceau, réussi d’ailleurs, mais où le groupe au presque complet est carrément viré : au milieu d’un disque, c’est un exercice de style ; à la fin d’un album, ça peut s’interpréter comme un message.

Le reste du disque oscille entre le trop technique ("Captive", la fin de "Coma" si technique qu’elle en devient brouillonne) et le bien mieux équilibré : "The Weight" qui assume totalement sa folie et en joue jusqu’au bout, ou le vraiment bon "Stuck" dont l’intro fait irrésistiblement penser à LUNA SEA. Chef-d’oeuvre du disque et qui fait office de résumé, "Mirage" possède donc tous les ingrédients : le refrain, les guitares en mode Formule 1, le groove, les plans à la HAKEN. Enfin si vous cherchez à diviser façon Tulius Detritus, "From The Flame" est là pour s’assurer que les fans ne restent pas fidèles que parce que la cantine est bonne : les couplets sont compliqués à souhait, le refrain est héroïque et tout droit venu de la pop contemporaine à la Harry STYLES ! Un clash des cultures que LEPROUS revendique, le problème n’est pas là ; simplement au-delà de certains qui vont hurler de détresse et d’autres qui vont carrément fondre et placer cet album très haut dans leur top personnel, il n’est pas non plus interdit de penser qu’ils ne sont peut-être pas allés assez loin dans un sens ou un autre. Leur prochain mouvement sur l’échiquier sera d’autant plus crucial.

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- Einar Solberg (chant, claviers, prog)
- Robin Ognedal (guitare)
- Tor Oddmund Suhrke (guitare)
- Simen Daniel Børven (basse)
- Baard Kolstad (batterie)
- Raphael Weinroth-browne (violoncelle, arrangement de cordes)


1. Bonneville
2. Stuck
3. From The Flame
4. Captive
5. Illuminate
6. Leashes
7. Mirage
8. Malina
9. Coma
10. The Weight Of Disaster
11. The Last Milestone
- bonus Track édition Limitée Et Vinyl
12. Root



             



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