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1970 The Garden Of Jane Delawney

TREES - The Garden Of Jane Delawney (1970)
Par MARCO STIVELL le 30 Janvier 2018          Consultée 2028 fois

Le groupe TREES est une singularité dans le milieu folk-rock britannique, car malgré sa toute petite discographie (deux albums) et son succès plus que modéré à l'époque, il n'est pas à ranger parmi les étoiles filantes d'un courant alors en vogue. Sa musique est toujours reprise volontiers par de nombreux groupes.

TREES est formé de façon presque naturelle, sans heurts et sans changements, lorsqu'en 1969, Unwin Brown (batterie) et Bias Boshell (basse, claviers), compagnons de route en musique, rencontrent un autre duo formé de David Costa (guitare acoustique), un étudiant comme eux, et Barry Clarke (guitare électrique), un employé d'une agence de publicité, qui ont été rapprochés par une amie commune. Celle-ci leur avait conseillé de mêler leurs différents sons, en pensant que cela pouvait bien rendre. Elle ne croyait pas si bien dire !

Une connaissance de Costa leur suggère sa soeur, Celia Humphries, qui prend la place de chanteuse. Tous les éléments sont réunis pour une musique de grande qualité, à mi-chemin entre le folk britannique et le rock psychédélique, cette deuxième facette permettant à TREES de se distinguer d'un FAIRPORT CONVENTION par exemple.

La présence de deux guitaristes distincts (l'un électrique, l'autre acoustique) témoigne d'un grand confort à travers cette ambivalence. Il n'y a qu'à écouter la brillante version de "She Moved Through the Fair" (devenu "he") pour s'en convaincre. Le début avec les arpèges folk en accordage ouvert est tout simplement merveilleux, alors que la guitare est pourtant seule. Si on écoute la version démo présente en bonus, on peut parler de rajout heureux !

Ce standard de la musique traditionnelle a beau avoir été repris des dizaines de milliers de fois, la version de TREES se classe d'emblée parmi les plus belles, en grande partie parce que Celia Humphries est une vraie fée. Quelle douceur, quelle pureté, quelle élégance... TREES, qui n'a rien à envier ni à FAIRPORT ni à PENTANGLE pour le coup, joue beaucoup sur cet aspect et, d'autre part, sur les longs développements instrumentaux, durant lesquels Brown et Boshell font preuve d'une grande maîtrise, tandis que les deux guitares distinctes dialoguent et s'entremêlent.

C'est divin, comme la chanson "The Garden of Jane Delawney" qui semble sortie de l'onde, comme le début de "Epitaph" avec les vocalises de Humphries, très à cheval entre les 60's et les 70's. Les hippies étaient influents certes, mais en dehors du Royaume-Uni, peu l'ont été aussi bien, entre les rêveurs décomplexés et les plus engagés. C'est l'effet "légendes", celtique et européen : ces hippies-là nous racontent des histoires, parfois dures comme "Lady Margaret" (alias "Matty Groves", quelques semaines après FAIRPORT) et son adultère sanglant. God save England!

Si "Shail's Lament" est un final mignon et encore très proche de la musique américaine, on ne peut s'empêcher de penser à PENTANGLE et STEELEYE SPAN (encore en gestation) pour les harmonies vocales homme-femme, Jansch/McShee ou alors Hart/Prior. C'est très beau, mais "Epitaph" aurait pu former une conclusion idéale et dans le caractère lumineux, difficile de faire mieux que "Nothing Special", avec sa rythmique sudiste, ses accords clairs et sa mélodie envoûtante. On peut adresser le même compliment question instrumentation à "Road", et on aime les claviers artisanaux placés çà et là.

C'est le point fort de ce premier (et avant-dernier) disque. Le bassiste Bias Boshell est responsable de la moitié de l'écriture, quand ce ne sont pas des traditionnels ("The Great Silkie", "She Moved Thro' the Fair") et même à des moments bien trompeurs : "The Garden of Jane Delawney", en dépit de ce qu'elle laisse penser, est bien une composition originale ! Le groupe s'emploie à des arrangements méticuleux, de purs délices, quand la spontanéité psychédélique ne prend pas le relais avec le même degré de qualité. Ce disque est passionnant et vaut bien un chef-d'oeuvre d'un groupe mieux connu. De la fée-chanteuse craquante à la pochette signée Hignosis, c'est ici un plaisir de gourmet.

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   MARCO STIVELL

 
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- Celia Humphris (chant)
- Barry Clarke (guitares électriques et acoustiques)
- David Costa (guitares acoustiques 6 et 12 cordes)
- Bias Boshell (basse, chant, guitare acoustique)
- Unwin Brown (batterie)


1. Nothing Special
2. The Great Silkie
3. The Garden Of Jane Delawney
4. Lady Margaret
5. Glasgerion
6. She Moved Thro' The Fair
7. Road
8. Epitaph
9. Snail's Lament



             



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