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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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2017 Gizmodrome
 

- Style : Curved Air, The Police , Talking Heads, King Crimson, Level 42

GIZMODROME - Gizmodrome (2017)
Par BAKER le 11 Mars 2018          Consultée 2056 fois

Plus que la qualité "4 étoiles" de son casting de rêve, ce qu'on retient du plus important super-groupe de l'année, c'est son incongruité sur le papier. Un de ces projets où l'on se dit que c'est tellement raide dingue, tellement impossible, que ça ne peut que marcher. Jugez sur pièces, pour les trois au fond qui n'auraient pas suivi l'affaire : le batteur Stewart COPELAND, au style entre punk, reggae, rock et... et COPELAND tant il a révolutionné la batterie. Le bassiste Mark KING, génie de LEVEL 42 plus porté sur la pop new wave et le funk. A la guitare, un inclassable également, le cinglé Adrian BELEW, qui la plupart du temps sort de sa 6-cordes des sons peu orthodoxes. Et pour consolider le tout, Vittorio COSMA, claviériste de PFM, soit du pur rock progressif "à l'ancienne". Dit comme ça, sur le papier, ce line-up est déjà particulièrement intriguant : trois personnalités bien différentes qui musicalement sont amenées à clasher, et un quatrième qui est censé faire ciment, mais ciment pour quoi, sur quel support ?

C'est là que le projet devient excitant : ce sont des chansons de Stewart COPELAND, qui par ailleurs avant de trouver BELEW et KING officiait déjà en solo sous le patronyme de GIZMO, un nom qu'il a évidemment été amené à changer pour ne pas avoir de problèmes avec Chris Columbus (Chris Columbus qui, lui, n'a toujours pas de problèmes avec René Manzor, soi dit en passant, hem hem...). Bref, des chansons très particulières, écrites par un savant fou qui ne recule devant aucune audace stylistique. Avec STING, il avait appris à canaliser sa folie d'écriture. Mais avec un BELEW à ses côtés, comment rester de marbre ? Donc je vous préviens tout de suite : GIZMODROME, au niveau du style, c'est du smleurfiup. C'est à dire de la pop reggae avec un peu de funk et pas mal de changements de rythme très prog, mais c'est ni vraiment pop, ni complètement reggae, ni rock, ni punk, ni funk, c'est du smleurfiup. Je vais proposer qu'on rajoute le genre smleurfiup dans la liste, d'ailleurs (NDLR : Va te faire smleurfiuper).

C'est donc à double tranchant, d'autant que Stewart n'a pas fait qu'écrire des choses complètement tarées : il les chante aussi. Et sa voix ne va pas plaire à tout le monde, ouh là ça non. Vous risquez même d'être carrément rebuté. Mais si vous acceptez les choses comme elles sont, vous aurez une belle récompense : tous les refrains mélodiques, et il y en a, sont chantés en choeur par KING et BELEW, et c'est ir-ré-sis-tible ! Et le tout donne une musique où le maître mot est : fun. Les 4 compères n'ont cessé de répeter à foison qu'ils étaient heureux ensemble et que c'était trop génial et viens là que je t'aime et ôte ma main v'là ma mère, mais pour une fois on le sent réellement dans le disque : même pendant les chansons les moins réussies, on a le sourire. Car eux aussi. Le plaisir de jouer ensemble est évident. Et si la technicité est parfois hallucinante (solos incroyables de BELEW sur "Stay Ready" et "Amaka Pipa", intro en slap à se la prendre et se la mordre de KING sur la géniale et drôle "Spin This"), c'est surtout le côté ultra-maîtrisé de chansons folles que l'on retient.

Attention cependant, il faut accepter de se laisser entraîner dans cette folie, d'autant que qualitativement le disque fait un U : gros passage à vide au milieu, mais les 4 premiers titres sont très accessibles sans pour autant donner dans la concession (il y a de la folie partout : du piano cocktail, des hénissements de chevaux avec des paroles mythiques comme "I've got the keys to your horse", une chanson d'intro qui parle d'une invasion de zombies dans un supermarché (coucou Dario et George) sur un rythme Caraïbes...). Et les 4 derniers, po po po... L'instrumental qui clôt l'album est assez bluffant, on dirait du SPOCK'S BEARD en un poil plus simple (mais petit, le poil).

D'ailleurs, c'est là je pense que GIZMODROME tape très fort : tout comme SAGA, par ailleurs autre groupe dont tous les membres ont des influences totalement opposées, le groupe de COPELAND ne fait pas vraiment de rock progressif "stricto sensu", et pourtant, quand on l'écoute, le doute n'est pas permis : "c'en est", comme disent les gens du village. Et du coup, depuis septembre 2017, dans les médias, le mot "rock progressif" n'est plus considéré comme un gros mot ! Incroyable, non ? Voici donc, peut-être pas le meilleur album de l'année, mais le plus fou et le plus frais, dans tous les sens du terme. Il y a des défauts, certes, mais d'abord ils ne seront pas les mêmes pour tout le monde, ce qui est généralement bon signe, et puis ces deux titres de fin, l'un presque normal, l'autre azimuthé, ouvrent tous les champs des possibles. A essayer impérativement avant adoption, mais que vous aimiez ou pas, je peux au moins vous promettre une chose : dépaysement garanti, satisfait ou remboursé.

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   BAKER

 
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- Stewart Copeland (chant, choeurs, batterie, trombone)
- Adrian Belew (guitare, choeurs)
- Mark King (basse, choeurs)
- Vittorio Cosma (claviers, choeurs)
- Elio (chant)


1. Zombies In The Mall
2. Stay Ready
3. Man In The Mountain
4. Summer's Coming
5. Sweet Angels (rule The World)
6. Amaka Pipa
7. Strange Things Happen
8. Ride Your Life
9. Zubatta Cheve
10. Spin This
11. I Know Too Much
12. Stark Naked



             



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