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2006 How Much Can A Man Take

BIG JOHN HAMILTON - How Much Can A Man Take (2006)
Par LE KINGBEE le 18 Mars 2018          Consultée 1241 fois

Chers lecteurs, si vous cherchez un disque de Big John HAMILTON*, la chasse risque d’être longue, le chanteur n’ayant jamais enregistré le moindre album. Aussi curieux que cela puisse paraître, c’est comme ça !
Auteur de huit singles pour le label Minaret Records de Finley Duncan et de trois autres pour le label de Shelby Singleton SSS International Records, Hamilton a également mis en boîte une poignée de singles en duo avec Doris Allen. Si on retrouvait quelques titres disséminés dans d’obscures compilations, il n’y avait jusqu’à présent aucun recueil entièrement consacré à ce chanteur guitariste méconnu.

Revenons brièvement sur la carrière de ce second couteau. John Lee Hamilton est originaire de Trenton, un hameau perdu de la Caroline du Sud. Il commence à chanter dans les champs de coton puis dans la chorale de sa paroisse tout en se lançant dans l’apprentissage de la guitare. A quatorze ans, il fait brièvement équipe avec le guitariste Leroy Lloyd et se produit à Augusta. Ce n’est qu’à la fin des années cinquante qu’il entame une carrière professionnelle intégrant The Four Steps Of Rhythm. Alors que Lloyd tente sa chance avec Larry WILLIAMS, John est recruté par Hank Ballard sur les conseils de James BROWN. Au bout d’un an, le guitariste accompagne Etta JAMES qui le recommande à Chess Records, en vain. Marié et père de deux gamins, John décide de regagner la Caroline et va bosser dans une fonderie au nord d’Augusta, jusqu’à ce que sa route recroise celle de son vieux pote Leroy. Finley Duncan, patron du label Minaret basé en Floride, vient de monter son studio et se déplace à Augusta pour auditionner une flopée de musiciens, il ne gardera que John transformé en deux coups de cuillère à pot en Big John Hamilton. Le guitariste enregistre à Muscle Shoals son premier single « The Train » en avril 1967. Pendant quatre ans, notre bonhomme met en boîte une quinzaine de 45 tours, puis accompagne Clarence CARTER et Johnny Taylor. Cet adorateur de Ray Charles n’insiste pas outre mesure, préférant se consacrer à sa vie de famille et au chant de sa paroisse en Floride, là où il s’était installé.

Cette compilation de 18 titres regroupe sept singles Minaret enregistrés entre 1967 et 1969, agrémentés d’un single SSS Internatioal et enfin de deux inédits (titres 17 -18). A l’écoute de ces petites pépites oscillant entre Deep Soul et Soul Blues, on peut se demander pourquoi ce gars n’est pas parvenu à attirer un label important.
Excellent chanteur se situant entre Otis REDDING et Wallace Johnson, Hamilton demeure le dépositaire d’un répertoire personnel : huit titres proviennent de sa plume, tandis que trois autres sont accrédités à R.J. Benninghoff, un songwriter arrangeur et organiste du label Minaret. Mais le chanteur ne se contente pas de chanter, son jeu de guitare tour à tour Deep Soul ou Blues vaut également le détour avec un phrasé qui évite toute esbroufe, le guitariste privilégiant le feeling et la sobriété. « How Much Can A Man Take », son titre le plus connu, renvoie carrément à Otis Redding et nombreux sont ceux qui pourraient se faire prendre avec ce timbre de voix. D’autres titres nous plongent dans l’univers de « Big O » : « Before The Next Teardrop Falls »
Ce trésor bien caché de la Southern Soul nous offre quelques bonnes pépites en droite ligne avec Muscle Shoals. « Big Bad John » avec présence de cuivres nous expédie carrément vers les productions de Rick Hall et de FAME Records. « Pretty Girls » nous renvoie vers James Brown, grand ami du chanteur. Même impression avec « Big Fanny ».
Notre chanteur s’illustre aussi sur « The Train », un slow blues sans artifice qui va à l’essentiel. Il récidive sur « Love Comes And Goes » et « Lift Me Up » dont le jeu de guitare d’une simplicité désarmante vaut largement certaines démonstrations de guitares qui finissent invariablement par retomber comme des flans ou se perdre en route. Les balades Deep Soul, tantôt cuivrées ou avec prédominance de guitare, ne sont pas occultées: « I Just Want To Thank You », « Breaking Up Is Hard To Do » sonnant Louisiane pur jus en sont les plus beaux exemples.
Hamilton sait se diversifier : « I Finally Caught Up With Jody », avec un soupçon de Funk, ne dépareillerait pas d’une production Stax. Terminons ce tour d’horizon avec « Take A Chance With Me », véritable pépite de Soul sudiste avec jeu de guitare aussi efficace que limpide.
Hormis « Just Seeing You Again », trop exotique avec des ivoires raisonnant comme un guide-chant et « Go Ahead On » qui tire trop sur du Four Tops, cette compilation ne contient que des pépites méconnues.

Si on devait émettre un reproche, ce serait la durée du recueil (à peine 49 minutes). Le compilateur aurait pu agrémenter le CD avec les quatre faces manquantes issues de SSS International, il y avait largement la place, ou bien alors incorporer un ou deux duos en compagnie de Doris Allen, cela aurait fait une belle anthologie. Ne soyons pas plus royaliste que le Roi et sachons nous contenter de ces 18 pistes. Un disque regroupant d’excellentes faces mettant à l’honneur la Soul sudiste à travers un artiste méconnu.

*Big John Hamilton a un homonyme dans le cinéma, un spécialiste des seconds rôles (« Bandolero », « Alamo », « Le Grand McLintock », « Sugarland Express »). Le label anglais Soulscape publie deux compilations dédiées à l’artiste : « Are You Happy With Him », opus de 21 titres en 2009 et « A Shell Of A Woman » CD de 23 titres de Doris Allen dont les quatre duos avec Hamilton. En 2013, un double CD consacré au label Minaret est publié sous le titre « The South Side Of Soul Street – The Minaret Soul Singles A967 – 1976 » contenant 18 titres de Big John. La line-up est à prendre à titre indicatif. Elle demeure suggestive, basée sur divers recoupements et témoignages.

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- Big John Hamilton (chant, guitare)
- Spooner Oldham (piano 1-6)
- R.j. Benninghoff (claviers)
- Barry Beckett (claviers 17-18)
- Kent Phillips (guitare)
- Larry Shell (guitare)
- Clyde Masters (basse 1-2-3-4-5-6-8-9)
- Dan Ertel (basse 7-10-11-12-13-14-15-16)
- David Hood (basse 17-18)
- Tony Ardivino (batterie 1-2-3-4-5-6-8)
- Roger Hawkins (batterie 17-18)
- Hayes Hopper (saxophone 1-2-3-4-5-6-8)
- Phillip Scott (trompette 1-2-3-4-5-6-8)


1. Big Bad John.
2. Pretty Girls.
3. How Much Can A Man Take.
4. I Have No One.
5. Big Fanny.
6. The Train.
7. If You're Looking For A Fool.
8. Before The Next Teardrop Falls.
9. I Just Want To Thank You.
10. Breaking Up Is Hard To Do.
11. Love Comes And Goes.
12. Take This Hurt Off Me.
13. Lift Me Up.
14. Just Seeing You Again.
15. Take A Chance With Me.
16. I Finally Caught Up With Jody.
17. I'm Getting It From Her.
18. Go Ahead On.



             



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