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2017 8

ANGGUN - 8 (2017)
Par BAKER le 29 Mars 2018          Consultée 1335 fois

Métamorphosée. La chenille est devenue papillon. De jeune femme effacée et assez douce qui était ambassadrice du plurilinguisme, du rapprochement entre les peuples, et d'un Orient souvent mal connu, ANGGUN vient de devenir popstar. Chouette, j'entends au fond de la classe, toujours les mêmes cancres qui collent les ailes de leurs avions de papier avec leurs mickeys gluants : ben non, pas chouette. ANGGUN était DEJA pop star. Elle est devenue pop star * des années 2010 *, mise à jour obligatoire à la Windows, vous savez, le genre qui fait crasher. Et le pire, c'est qu'on pourrait déterminer le moment où cette métamorphose a eu lieu, pratiquement à la seconde près : on se souvient tous de ce final de chanson à l'Eurovision où la belle dame a, à très exactement 2m42, dévoilé des gambettes que wow putaing cong, et est passée de sympathique chanteuse de variété exotique à pure bimbo. Chenille, papillon, toussa. Seulement un papillon, certains peuvent trouver ça hideux. Ca attire l'oeil parce que c'est dôté de bien belles couleurs et que c'est léger, mais il ne faut pas oublier qu'au milieu des ailes, c'est une larve putréfiée.

Donc pour son huitième album, ANGGUN laisse totalement de côté tous les éléments world qui pouvaient l'épauler, pour donner dans le Katy PERRY / Taylor SWIFT / Miley CYRUS / Selena GOMEZ. A tous les niveaux, y compris la prod. Ah, brave prod va. Sortir dehors avec la gueule qu'elle a, elle est pas rancunière. Le titre d'ouverture, l'efficace "No Promises", résume tout l'album : couplet pop dreamy minimaliste, big refrain avec synthés minables entendus dix mille fois (par jour), et gros brickwall histoire que l'émission puisse être suivie par les sourds et les malentendants. Et une fois ce tube à peu près correct passé, le disque va suivre ses rails sans jamais essayer de bifurquer, chiant bien droit dans ses bottes chanson banale après chanson banale. Oubliez les dépaysements de Echoes, ici à part quelques semblants de tabla mixés au fond à droite, ça ressemble tant aux chanteuses précitées qu'on pourrait l'échanger contre deux barils de BEYONCE qu'on n'y verrait que du feu.

L'interprète n'est cependant pas aux abonnées absentes. Elle sait parfois quand donner de la personnalité (pas de la voix, elle arrive à se contenir) : "Inhuman" montre un peu plus de conviction, "Forget Her" développe des trésors pour se montrer poignante (il lui manque un vrai développement pour y arriver). Mais c'est trop faible pour faire oublier des "Righteous" (aka la chanson fantôme), "Alive" ou "What We Remember", qui passent sans accrocher, qui se ressemblent terriblement et n'invitent pas au voyage, je ne parle pas ici de l'Indonésie mais de la sortie 2 de Réaumur-Sébastopol. Si le but de cette charmante créature est de faire ce qu'il faut pour passer à la radio, c'est parfaitement réussi : les deux-tiers de ce 8, on a l'impression d'écouter Fun, Virgin, et j'arrête là sinon Erwin va encore dire que j'abuse des gros mots. Réussi ? Ouaiiiiis... Jusqu'au bout : quand vous tombez sur ces gadins, que faites-vous ? Vous éteignez la radio. Dont acte.

Tout n'est pas perdu cependant, et des bribes de Echoes peuvent encore se faire entendre. "Medecine and Medication" propose un pont vaguement mid-oriental, oh, ce n'est pas grand-chose, c'est noyé dans la masse (la nasse même, je dirais : de crabes (re)producteurs), mais c'est là. "Oceans" est désorientant : le piano sonne factice, et le refrain est franchement mauvais et d'ailleurs pas tout à fait juste... Mais la partie softspoken minimaliste lui va bien mieux, et aurait même mérité d'être plus développée. Encore une fois, ANGGUN montre qu'elle peut maîtriser les ambiances quand on lui en donne l'occasion. Enfin, intrus du disque, "The Good Is Back" est un excellent titre, dark, heavy, grandiloquent, énergique sans brailler ou assommer l'auditeur, on dirait du MEAT LOAF et ça rappelle que ANGGUN était, jusqu'à voici quelques dizaines de minutes, une artiste avec laquelle il fallait compter. On préférera rester sur ces bons augures plutôt que s'éterniser sur le titre de fin, la sempiternelle ballade voix-guitare "pour faire roots" un peu ennuyeuse et de toutes façons à la fin bâclée, expédiée façon Falcon Heavy, comme si ce disque n'était qu'un pauvre produit de consommation à vomir de l'usine le plus vite possible avant d'être remplacé par son clone. Or, si vous lisez ma prose divine, c'est que pour vous, la musique est autre chose, bien autre chose.

N'est-elle pas ?

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- Anggun (chant)
- Silvio Lisbonne (prog, claviers, guitare, batterie)
- Jérémy Poligné (basse, prog, claviers, batterie, guitare)
- Julien Grenier (claviers, basse, prog)
- Laurent Wilthien (basse, guitare, prog)
- Jean-noël Wilthien (claviers, prog)
- Nicolas Loconte (claviers, prog)
- Matthieu Tosi (guitare, prog)
- Tiborg (guitare, claviers, prog)
- Romain Joutard (batterie, guitare)
- Guillaume Boscaro (guitare)
- Eddy Pradelles (guitare, claviers, prog, batterie)
- Olivier Baldissera (batterie)
- Christian Kretschmar (piano, basse, violoncelle, prog, choeurs)


1. No Promises
2. What We Remember
3. The Good Is Back
4. Righteous
5. Alive
6. Medicine And Meditation
7. Inhuman
8. Forget Her
9. Oceans
10. Thank You



             



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