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1979 Harmonic Ascendant
 

- Style : Klaus Schulze

Robert SCHRODER - Harmonic Ascendant (1979)
Par WALTERSMOKE le 11 Mai 2018          Consultée 936 fois

Pour beaucoup de gens, le terme « second couteau », notamment en musique, est offensant. Il désignerait une palanquée de musiciens incapables de sortir de la bonne musique et qui mériteraient tout notre mépris. Sauf que la vérité est tout autre : il s'agit pour une bonne partie de musiciens parfois très doués, capables de faire de bonnes choses, mais qui ne seront jamais capables de sortir un chef-d'oeuvre marquant ou bien un opus vraiment très consistant de bout en bout. Partant de là, la musique est constitué, en première approximation, de 79 % de seconds couteaux, de 20 % de mauvais artistes (qui eux méritent du mépris ou des moqueries, c'est selon), et à peine 1 % de « premiers de la classe » [1]. Par conséquent, nous sommes surtout exposés à des seconds couteaux. Est-ce dramatique ? Non. Après tout, il est légitime de trouver son bonheur en écoutant BANANARAMA plutôt qu'en s'enquillant un PINK FLOYD.

Robert SCHRODER est pour sa part un second couteau. Mais un second couteau chanceux. Né en 1955, ce musicien allemand est un fan de Klaus SCHULZE, tant et si bien qu'il compte faire la même musique. Ambition noble, la Berlin School étant une sous-chapelle aussi riche qu'intéressante. Si je dis qu'il a eu de la chance, c'est parce qu'en 1979, il enregistre son premier album, Harmonic Ascendant, pour la maison de disques Innovative Communications, fondée par KD Müller et... Klaus Schulze lui-même. Mieux, SCHRODER peut compter parmi les musiciens additionnels Wolfgang Tiepold, qui a déjà travaillé plusieurs fois avec KS. Et encore mieux, le maÏtre des claviers lui-même produit l'album. Alors qu'en temps normal, Schröder aurait composé tout seul son album pour une obscure boite et n'aurait jamais imaginé approcher de loin son idole.

Robert SCHRODER est donc un homme chanceux. Mais Harmonic Ascendant montre également que c'est un second couteau. À titre personnel, j'ai certes découvert le bonhomme en lisant la biographie de SCHULZE, mais c'est aussi parce que j'avais fini d'explorer le plus gros de la Berlin School que je me suis mis à écouter SCHRODER, animé par ce frisson de découvrir un artiste exceptionnel mais oublié car pas de chance. Sauf que le « pas de chance » est pour moi, car Harmonic Ascendant, ben... c'est bien quand on ne connait pas Klaus SCHULZE, sinon on voit toutes les ficelles en plus de bailler plus d'une fois.

Concrètement, l'album est un pur produit de la Berlin School, avec de longues séquences répétitives, des nappes de claviers rêveuses, etc. SCHRODER se permet même une touche d'originalité, surtout en 1979, puisque non seulement Tiepold débarque avec son violoncelle, mais en plus un certain Udo Mattusch vient apporter des arpèges de guitare. C'est bien fait, les claviers nous rappellent avec joie l'univers de KS... mais c'est bien plat. Le morceau-titre, occupant toute la face A, montre que SCHRODER est appliqué dans sa musique, qu'il ne cherche pas à être une copie carbone de son maître, quand bien même le nom de ce dernier brille tel un néon rose dans une ville grise. Mais il ne suffit pas de respecter une consigne pour faire du bon travail, encore faut-il avoir la petite touche supplémentaire pour sortir du lot. Touche qui n'est pas présente ici.

Qu'on se comprenne bien : aimer Harmonic Ascendant n'est pas une mauvaise chose en soi. Mais pour peu qu'on l'apprécie positivement, il faut admettre que c'est un album mineur du genre, qui de plus sort en 1979, alors que tout a déjà été fait. Ce n'est toutefois pas grave pour deux raisons : primo, à quelques exceptions près, le plaisir n'est pas justifiable ; secundo, SCHRODER arrivera par la suite à proposer une musique autrement plus intéressante, même si toujours profondément marquée par l'influence de Klaus SCHULZE, surtout jusqu'en 1983. En attendant, la Berlin School par un second couteau... ça reste honorable.

[1] : toute ressemblance avec la composition d'une certaine atmosphère ne serait que pure coïncidence, n'est-ce pas

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   WALTERSMOKE

 
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- Robert Schröder (claviers, synthés)
- +
- Wolfgang Tiepold (violoncelle)
- Udo Mattusch (guitare)


1. Harmonic Ascendant
2. Future Passing By
3. The Day After X



             



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