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1994 You Won't Remember Dying

BULBOUS CREATION - You Won't Remember Dying (1994)
Par LE KINGBEE le 18 Mai 2018          Consultée 1326 fois

Bulbous Creation fait partie de cette myriade de groupes sixties ancrés entre Rock, Heavy Blues et Acid complètement oubliés. Et pour cause, le groupe était à peine né qu’il disparaissait aussitôt.

Démobilisé, Jim « Bugs » Wine ne demande pas son reste et revient derechef à Prairie Village, une bourgade située dans la banlieue de Kansas City. En 1969, désireux de monter un groupe, Wine s’associe au guitariste chanteur Paul Parkinson. Les deux musiciens recrutent le guitariste Alan Lewis et le batteur Chuck Horstmann, deux rockers du crû. Le quatuor se transforme rapidos en quintet avec l’arrivée de l’organiste Lynne Wenner, un autre gars du sérail.

Le groupe se produit sporadiquement sur la scène Underground locale mais disparaît au bout de deux ans suite au départ de Parkinson qui envisage une carrière solo. Le groupe qui se produisait déjà peu perd son principal pourvoyeur en matière d’écriture et n’insistera pas outre mesure.

On ignore avec exactitude quand furent enregistrés ces huit titres, certaines revues locales évoquant 1969, 1970. Il est cependant probable que ces pistes résultent d’un passage au Cavern Sound Studios, un insolite studio basé à Independence, à une encablure de Kansas City, dans des grottes de calcaire. Le studio très prisé par de nombreux groupes Garage locaux verra passer en avril 72 James BROWN.

Ces huit faces, qui font plus office de démos, restent pendant près de 25 ans sur une étagère à prendre la poussière jusqu’à ce que Rich Haupt, patron de Rockadelic Records, petite maison spécialisée dans la réédition et l’exhumation d’archives, tombe dessus en 1994. En 2011, avec l’accord des membres survivants du groupe, le disque fait l’objet d’une réédition plus officielle en vinyle et CD avec une pochette différente. On note que le titre de l’album figure au dos de la pochette.

Curieux nom que Bulbous Creation ! Faut-il y voir un égo surdimensionné ou un esprit créatif mais tourmenté ? Si le nom du groupe peut se traduire par deux expressions -Création Proéminente ou -Mou du Bulbe, les textes de Parkinson ne laissent aucun doute sur le pessimisme et la sombre vision de l’auteur vis-à-vis de la société.
Le disque s’ouvre sur une ballade Folk Psyché plaintive et malsaine où les guitares endossent le premier rôle. Les paroles noires évoquent des problèmes environnementaux. Le disque commence à peine qu’on y parle presque de fin du monde, une presque protest song. Le ton se durcit nettement avec « Having A Good Time », un Hard avec des grattes combinant la sonorité aigüe d’une guitare fuzz et des riffs plus lourds inspirés par Tony Iommi. Pour synthétiser, un mélange de Led Zep et BLACK SABBATH. Moraliste à moitié hippie, Parkinson semble proche du délire sur « Satan », un Hard Rock lugubre versant du côté obscur. Justement, en parlant de BLACK SABBATH, le riff doom introduisant « Fever Machine Man » nous oriente maintenant vers un Heavy Rock entre HENDRIX et Iommi, tandis que le chant se fait de plus en plus stridant sur des textes enthousiasmants parlant de guerre et d’apocalypse alors que les claviers viennent atténuer l’odeur de poudre.
Changement de décor avec « Let’s Go To The Sea » avec roulement de batterie entre tribal et primitif, riffs psyché bourrés d’effets et de reverb, alors que la basse se fait de plus en plus bluesy avec l’apparition d’un harmonica, gros break de guitare au bout de plus six minutes. On a alors l’impression que le groupe est parti dans une autre direction sans s’en apercevoir dans la lignée d’une impro. Si la religion est une des grandes thématiques du Hard Rock et du Metal, les substances prohibées demeurent elles l’un des sujets récurrents de l’Acid Blues. Le chant de Parkinson sur « Hooked » laisse à penser que le chanteur connaît bien le sujet sur ce Blues Psyché bien barré. On apprécie à sa mesure la litanie de Parkinson: « I want just to die – I ‘m hooked and I don’t know why … ».
On revient vers du lourd avec « Under The Black Sun » où l’occulte rivalise avec de gros riffs de guitare sous la protection d’un orgue et d’une section rythmique qui ont charge de garder le temple ouvert par le désespoir du chant.
Si le disque avait débuté sous les hospices d’un Folk anxieux suivi de six morceaux résolument tournés vers une combinaison de Hard Rock, Metal et d’Acid, il s’achève avec un classique du Blues, « Stormy Monday » de T. Bone Walke, titre repris à toutes les sauces. Ce dernier titre vient à point nommé tempérer les ardeurs du combo avec une version honnête et surprenante par rapport au contenu, mais avouons qu’on en a entendu de bien meilleures et à la pelle.

Au moment de sa sortie en 1994, « You Won’t Remember Dying », édité à un peu plus de 500 exemplaires, avait fait l’objet d’articles dithyrambiques et passionnés de la part de chroniqueurs toujours rapides à dégainer. D’autres journalistes, presque aussi vifs que les premiers, s’empressèrent quant à eux de démolir le disque, prétextant que si celui-ci n’est pas sorti c’est qu’il y avait probablement une raison, raisonnement plus que discutable. Le cas n’est pas nouveau et se produit très souvent lorsqu’on déniche de vieilles bandes restées au fond d’un tiroir pendant des lustres. Après beaucoup de recul, je garde une impression partagée avec cette découverte tardive. On a parfois le sentiment que, si les titres ont été répétés et rôdés en concerts, le quintet délivre huit morceaux pouvant s’apparenter à des démos ou des jams. Si la rythmique tient la baraque, l’organiste distille des nappages convenables, mais il n’y a pas là de quoi crier Victoire. Si les guitares offrent de bons passages parfois teintés de Garage et de Fuzz, le groupe en lui-même ne fait pas preuve d’une créativité ni d’une originalité débordantes. Le chant tantôt rauque, tantôt pointu, souvent plein de détresse est loin d’être totalement probant. De plus, le caractère malsain et tourmenté de certaines paroles ne constitue pas ici un atout. En clair, BULBOUS CREATION est une petite formation acceptable, plus proche du circuit amateur que des stars Hardos. Cependant, certains titres valent au moins les purges que les médias, les radios et boîtes de prod. essaient de nous refourguer à tout bout de champ. L’obscurité n’excuse pas tout !

Note réelle 2,5.

Cette chronique provient des écoutes du vinyle édité par Numero Group en 2014 et du CD publié par le label allemand O Music en 2011.

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   LE KINGBEE

 
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- Paul Parkinson (chant, guitare)
- Alan Lewis (guitare)
- Jim 'bugs' Wine (basse)
- Chuck Horstmann (batterie)
- Lynne Wenner (orgue)


1. End Of The Page.
2. Having A Good Time.
3. Satan.
4. Fever Machine Man.
5. Let's Go To The Sea.
6. Hooked.
7. Under The Black Sun.
8. Stormy Monday.



             



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