Recherche avancée       Liste groupes



      
NEO PSYCHé  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Randy California

SPIRIT - The Family That Plays Together (1968)
Par LE KINGBEE le 5 Juin 2018          Consultée 2522 fois

SPIRIT vient à peine d’enregistrer un premier disque sans titre que Lou Adler décide qu’il est temps de ressortir une suite, le groupe est prêt et semble avoir assez de réserve. Pour Adler, qui vient d’amasser un bon paquet de fric avec la vente du label Dunhill à ABC Paramount sans oublier les royalties récoltés grâce aux succès de MAMAS & The PAPAS et des The Grass Roots, son label n’est pas dans l’urgence, mais il convient de refaire parler de sa petite maison de disques. Les précédents albums de l’actrice chanteuse Peggy Lipton et de Lil Brown, un chanteur mêlant Soul, Funk et Reggae n’ont pas fait d’étincelles. SPIRIT demeure le seul groupe viable sous contrat avec Ode Records.

Avec ce second disque, SPIRIT enregistre onze titres, tous issus de sa plume, le principal pourvoyeur étant encore Jay Ferguson. Mais à travers le titre inspiré d’un slogan religieux visant à accentué les rôles de la Vierge Marie et du rosaire dans les prières catholiques et aussi des relations entre le batteur et son beau-fils, le groupe adresse un signal fort à Adler. La formation, si elle comprend deux membres de la même famille avec le « vieux » Cassidy et le jeune Randy California, résulte d’un groupement de musiciens venus de différents univers mais demeurant très soudés et très complices.

Historiquement, c’est avec ce disque que SPIRIT va connaitre ou commettre son plus gros carton avec « I Got A Line On You », un rock plus lourd que ses précédentes chansons. Adler ne s’est pas trompé en éditant le titre en single à la fin du mois d’octobre 68. La chanson atteindra une honnête 25ème place cinq mois plus tard. Ce Rock teinté d’une touche de néo psyché va coller à la couenne du guitariste comme une seconde peau. Quelques groupes reprendront le titre avec une certaine réussite (BLACKFOOT, Jeff HEALEY Band, jusqu’à Alice COOPER). On aura même le droit à une version Disco de Patrick Cowley, un pionnier de la dance music électronique, un pur blasphème.

Si « The Family That Plays Together » confirme le premier disque dans une mouvance Néo Rock Psyché qui deviendra une marque de fabrique de la Californie, la trouvaille consiste dans l’apport d’un orchestre à cordes dirigé par Marty Paich (déjà présent dans certains titres du premier disque). Pianiste, arrangeur et chef d’orchestre issu du Jazz, Paich a fait ses gammes auprès de Roy Brown, Ella Fitzgerald et Anita O Day, a participé à la bande son du dessin animé de Disney « The Lady And The Tramp » derrière Peggy Lee. A la fin des sixties, Paich qui s’était résolument spécialisé en support de chanteuses ou d’artistes de Jazz tout en enregistrant ses propres albums change son fusil d’épaule tout en restant ancré à la Californie, région qu’il aime par-dessus tout. Les interventions de Paich, tant au niveau des arrangements que de l’orchestration apporte une indéniable consistance sur une bonne moitié des titres, tant au niveau des cordes que des cuivres toujours sobres et délicats.

On retrouve une majorité de ballades dont certaines sont teintées de touches psyché souvent délicates : « It Shall Be » avec son intro de flûte et piano, « The Drunkard » débutant mélancoliquement par le biais de violons, cordes et violoncelle en contrepoint d’une flûte apportant un brin de gaieté. « Jewish » sonne comme une incantation avec un hymne sorti tout droit d’une bible hébraïque, basée sur les paroles de « Hine Ma Tov », un traditionnel chanté pendant les fêtes de Shabbat.
Parmi les ballades plus traditionnelles, on retiendra « Poor Richard » avec une basse énorme et une mélodie proche du répertoire des BEATLES, « Silky Sam » et son chant presque paroissial tranché en son milieu par la mise en place d’une sorte de bref opéra rock, « Darlin If », un mixte entre les BEATLES et The BAND entrecoupé par un intermezzo d’arpèges de guitare. « She Smiled » avec son piano s’annonce aigre doux avec un final à la guitare acoustique.

Le ton monte avec « All The Same » avec une intro bourrée d’effets, un morceau s’inscrivant dans une combinaison de Rock Psy patinée d’une griffe bluesy avec un bref solo de batterie et de guitare. Le mid tempo « Dream Within A Dream » réussit la gageure d’évoquer aussi bien It’s A Beautiful Day par ses chœurs que les DOORS pour son mysticisme que QUICKSILVER MESSENGER SERVICE. « Aren’t You Glad », titre de clôture, monte crescendo sous un somptueux assemblage d’instruments et une guitare au phrasé de plus en plus bleuté.

Un album équilibré avec des compositions soignées, une production bien léchée surtout pour l’époque, des arrangements Jazzy et une orchestration servant d’habile contremesure. Pour l’anecdote, les mix disparaitront suite aux premières publications. Suite à cette perte mystérieuse, les futures rééditions proposeront donc un nouveau mixage via Vic Anesini, mixeur attitré des firmes RCA Columbia. Il semblerait que le label Audio Fidelity ait réédité en 2017 en version l’album en version limitée avec le mix d’origine agrémenté de cinq bonus Epic.

Cette chronique provient de l’édition Epic publiée en 1972 (pressage US).

A lire aussi en ROCK PSYCHÉDÉLIQUE par LE KINGBEE :


BUNALIM
Bunalim (2006)
Un joyau de rock psyché anatolien.




The ILLINOIS SPEED PRESS
The Illinois Speed Press (1969)
Album phare de 1969 mêlant blues, acid , rock folk


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Jay Ferguson (chant, percussions)
- Randy California (guitare, chant)
- Mark Andes (basse, chant)
- Ed 'cass' Cassidy (batterie, percussions)
- John Locke (claviers)
- Marty Paich (orchestre, arrangements)


Non disponible



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod