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MUS. DE LA GRèCE ANTIQUE  |  STUDIO

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MUSIQUE DE LA GRèCE ANTIQUE - Musique De La Grèce Antique (paniagua) (1979)
Par CHIPSTOUILLE le 9 Novembre 2006          Consultée 4869 fois

Parfois surgissent certaines lubies, un truc qui sort de l’ordinaire devient tout de suite indispensable. La fée curiosité s’est penchée sur votre berceau. On se retrouve ainsi à une expo sur les bijoux de l’empire Mongol au XVIe siècle, dans un ridicule petit musée du cirque, face à une pièce de théâtre calamiteuse (Chez les Stichs, un grand moment de solitude) et puis chez le disquaire, ce foutu disque de musique de la Grèce antique vous fait de l’œil. Forcément, nous, on n’y connaît rien et le type qui a eu l’idée de faire cet enregistrement (qui a au moins le mérite d’exister) aura sûrement milles raisons de trouver tout ceci absolument génial.

Vous non.

Si vous y réfléchissez, quel est le morceau de musique le plus vieux que vous ayez écouté ? Tout le monde connaît les quatre saisons de VIVALDI, on remonte déjà au début du XVIIIe. Vous devez avoir une bonne idée de ce à quoi peut ressembler la musique de cour à la française période Louis XIV, façon LULLY, ou bien côté italien, du MONTEVERDI, on gagne donc quelques années de plus. Avec un peu de chance, vous connaissez quelques tubes de musique folklorique qui ont pu être composés au moyen-âge, ou bien "Les chants de l’extase" qui remontent au XIIIe et XIVe siècle peut-être…

Imaginez que pour la Grèce antique (ainsi que du seul morceau de l’antiquité romaine qui ait été retrouvé, également présent sur le disque), il faut remonter un millénaire plus tôt. Autant vous dire que cela ne ressemble pas du tout à ce que vous connaissez, et c'est bien pour cela qu'on s'y est intéressé en premier lieu. L’inconvénient, c’est que comme lorsque l’on visite une vieille ruine, les "partitions" d’époque qui ont été retrouvées (formées de deux alphabets de lettres spécifiques) ont quelque peu subit les affres du temps. Certaines ont été miraculeusement recopiées au gré des époques (mais estimées apocryphes par les musicologues avertis) mais la plupart ont été retrouvées en pièces, avec des parties manquantes. Le tout a été restitué tel quel, parfois colmaté avec des notes imaginaires, parfois non.

Vous pourrez donc autant apprécier ce disque qu’il est possible de vivre dans une villa gréco-romaine d'époque. Cette musique est la plupart du temps complètement décousue, et n’a donc que très peu d’intérêt musical. Pour tenter une description approchante, le tout se compose de notes éparses (des cordes pincées et quelques instruments à vent), souvent mêlées à des bruits sommaires faisant office de percussions ou d’accompagnement. Le chant se rapproche quant à lui de processions religieuses austères, pas si éloigné des chants monastiques, si ce n’est que tous les chanteurs et instrumentistes s’il y en a plusieurs, suivent une seule mélodie à la fois, et entonnent l’ensemble de façon plus saccadée. Au chant se mêle des onomatopées bruitistes (des "bzzz bzzz" des "tchhh" et autres roulements de R) de la même manière que les instruments sont entrecoupés de bruits divers. Des paroles déclamées, parfois de façon théâtrale mais sans réelle conviction, s’additionnent au tout.

Dans cet amas de notes que l’on pourrait croire aléatoire et improvisé (il n’en n’est pourtant rien, mais les morceaux manquent cruellement de structure) l’auditeur s’égare. Parfois, en de rares moments, on constate une mélodie sympathique, voire peut-être un effet de montée en puissance, notamment dans l’ "hymne au soleil", rien malheureusement qui ne permette d’accrocher sur une durée appréciable.

Le "2ème hymne delphique à Appolon" fait figure d’exception, notamment de par sa longueur, mais également par la présence d’une certaine cohérence dans sa structure. L’introduction emploie des remous aquatiques alliés à la mélodie, chose plutôt originale, mais le morceau est dans sa plus grande partie porté par des "arpèges" accompagnés de tintements rythmiques très lents. Sur la longueur, on finit tout de même par s’ennuyer de nouveau.

Dans l’ensemble, bien que ce disque soit réellement intéressant d’un point de vue historien de l’art, le mélomane qui sommeille en vous n'y trouvera que difficilement son compte. On se souviendra de quelques groupes ayant essayé d’échapper aux sphères de la musique conventionnelle à la fin des années 60 puis 70. Certains d’entre eux n’étaient pas si éloignés de cette atmosphère mystique, déstructurée et dépouillée. Peut-être que sous l’effet de certaines substances, ce disque fait donc mouche ; sans apport subsidiaire on en reste cependant à une visite de musée laborieuse, une de plus.

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