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2014 Bip Bop Boom

EMMY LOU AND THE RHYTHM BOYS - Bip Bop Boom (2014)
Par LE KINGBEE le 16 Juin 2018          Consultée 767 fois

Troisième galette pour ce jeune groupe suédois originaire d’Enviken (comme le label du même nom) dans le comté de Darlana, à plus de 200 bornes au nord-ouest de Stockholm. En clair, notre quintet est issu d’un bled paumé d’à peine 600 âmes au milieu de nulle part.
Après avoir enregistré pour Vintjarn Records et le label allemand Part Records, nous retrouvons nos Suédois chez Atenzia, une petite maison de disques indépendante qui par le passé avait publié le pionnier du Rockab Made in Swenden Eddie Meduza, The Playtones ou Cherry Tess & Her Rhythm Sparks. Pas de quoi s’affoler si ces noms ne vous interpellent pas, ils sont tous issus des scènes Rockabilly et Neo Rock suédoises peu connues chez nous.

Quand on évoque la Suède et la musique, on aurait tendance à penser ABBA, Ace Of Base, des groupes Pop bien abordables et pour tout dire bien bourratifs. Mais depuis une dizaine d’années, la Scandinavie avec la Suède à sa tête a vu tout un florilège de petites formations s’ancrer dans le Rockabilly et le Rock'n'Roll. Plusieurs raisons à cela : premièrement, les Suédois sont de parfaits anglophones ; secondo, le pays a vu l’apparition de jeunes formations sincères évitant au mieux toute orientation Revival ou Psychobilly ; troisièmement, hormis le label américain Wild Records, la concurrence dans le domaine du Rock Fifties est quasiment tombée à l’eau. Ce manque de présence anglaise et américaine a bien sûr ouvert la porte à bon nombre de formations scandinaves mais aussi espagnoles apportant une touche de fraîcheur et un regain d’intérêt.

Enregistré au Vintage Loft Studio, studio d’enregistrement vintage très prisé de la scène suédoise, ce « Bip Bop Boom » étonne dès la première écoute par sa fraîcheur et son naturel. Les compositions s’emboîtent pleinement dans ce répertoire fifties, alternant judicieusement lenteurs et passages hautement vitaminés. Principal pourvoyeur du groupe, Tobias Knutes est l’auteur d’une petite douceur qui évite tout effet sirupeux avec « Buddy ». Pour un peu, on se croirait revenu dans le studio de Norman Petty à Clovis avec Buddy Holly. « Bank Robber Linn » s’avère plus nerveux, normal avec un tel titre. Troisième création du sax guitariste, « Faith » s’annonce encore plus électrique avec une rythmique métronomique, un passage de batterie qu’on croirait sorti tout droit des baguettes de Brian Bennett et un saxophone hurleur. Mais ne vous méprenez pas, quels que soient le timbre et l’intonation qu’Emmy Lou imprime à sa voix, c’est toujours elle qui semble mener la barque. Autre morceau composé spécialement pour l’album, « Can’t Get It Out Of My Mind » se révèle être un excellent mid tempo dans lequel la chanteuse ne force jamais sur sa voix. Dernière création suédoise avec la ballade « Mig Du Lämnat Kvar » chantée comme vous pouvez l’imaginer en suédois. Quoi de mieux qu’une histoire d’amour qui se termine mal pour clôturer un disque ?

Si les comptes sont bons, nous avons cinq pistes suédoises pour neuf reprises. Contrairement à de nombreuses formations qui rabâchent servilement les sempiternelles reprises, Emmy Lou et ses Boys proposent des morceaux peu connus débouchant sur un éventail Rock surprenant. En ouverture, nos Suédois s’attaquent à « Bring My Cadillac Back » un excellent Rock'n'Roll gravé par Baker Knight, dans une version certes sans piano mais qui tient cependant bien la route et nous paraît plus fluide et mélodique que la reprise d’Imelda May. Autre bonne surprise avec « You Can Get Him Frankenstein » une curieuse compo du tandem Spector/Ertegun enregistrée début sixties par les New-Yorkais The Castle Kings pour la firme Atlantic. On pourra apprécier la contrebasse en slappin’, les chœurs sensés nous faire frémir et la bonne humeur permanente. Une version qui sert de contrepoint à la reprise des Fleshtones, groupe de Garage de la Big Apple.
« Bip Bop Boom », qui donne son nom à l’album, est un Rock'n'Roll enregistré en 1958 par Mickey Hawks, pianiste chanteur au sein de l’orchestre de Moon Mullins. Ce petit classique du Rock'n'Roll repris entre autres par Chuck Higgins et Buddy Knox vaut le détour et les Suédois s’en sortent encore une fois haut la main, respectant les codes du genre. S’attaquer à un classique comporte toujours des risques, mais les Suédois s’en tirent encore une fois pas trop mal avec « Don’t You Do Me No Wrong » une véritable tuerie de Pat Cupp & The Flying Saucers gravée en 56 pour RPM. Probablement l’un des dix meilleurs Rockabillies jamais enregistrés durant l’âge d’or.
Petit moment de douceur avec « Sweet Nothin’s », une pépite du grand Ronnie Self immortalisée par Brenda Lee. On ne compte plus les bonnes reprises du titre ni ses joyeux massacres (Elkie Brooks, The Searchers), mais Emmy Lou n’en fait pas trop et parvient à proposer un mixte entre les versions de Miss Dynamite (Brenda Lee) et Jean Campbell. Un titre intemporel par excellence, rappelez-vous l’intro : « Uh Huh Honey-Alright- My baby whispers in mye ear- Mmmmm sweet nothin’s … ».
La chanteuse étonne sur « Cowboy Yodel », œuvre de l’old timer Carson Jay Robinson reprise par Wanda Jackson. Là, la blonde suédoise nous ferait presque croire qu’on est dans les Appalaches.
Nos nordiques nous clouent sur place avec « Switchin’In The Kitchen », un Black Rock'n'Roll de Pretty Boy (alias Don Covay) gravé en 58 et évocateur du « Hit Git &Split » de Young Jessie.
Enfin, le groupe surprend en reprenant « Too Much Lovin’ » un acétate de Derrell Felts, obscur rocker membre des Confederates dans une interprétation moins primitive. Presque aussi obscur, « Rootie Tootie Baby », un Rock'n'Roll de Lee Mitchell And The Combo, est délivré avec justesse et bénéficie de l’apport d’un sax ronfleur.

Totalement inconnu chez nous autres gaulois, ce quintet s’est produit à Las Vegas et au Festival d’Hemsby. Emmy Lou et ses Rhythm Boys nous renvoient soixante ans en arrière en plein territoire américain dans une ambiance Rock Around The Clock. Si le groupe offre un son vintage, il a assez de talent pour apporter un peu de fantaisie et éviter de tomber dans un Revival risible.

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- Emma Bojort Gustafsson (chant)
- Tobias 'kalven' Knutes (guitare, saxophone)
- Viktor Wikström (guitare, banjo)
- Robin Adeström (contrebasse)
- Fred Norling (batterie)


1. Bring My Cadillac Back
2. You Can Get Him Frankenstein
3. Buddy
4. Bip Bop Boom
5. Don't You Do Me No Wrong
6. Sweet Nothin's
7. Bank Robber Linn
8. Can't Get It Out Of My Mind
9. Cowboy Yodel
10. Faith
11. Switchin' In The Kitchen
12. Too Much Lovin'
13. Rootie Tootie Baby
14. Mig Du Lämnat Kvar



             



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