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1981 Midnight Flyer

MIDNIGHT FLYER - Midnight Flyer (1981)
Par LE KINGBEE le 23 Juin 2018          Consultée 1058 fois

Le décès accidentel de Leslie Harvey, électrocuté le 3 mai 1972 lors des balances d’un concert au Top Rank de Swansea, met plus ou moins un terme à l’aventure STONE THE CROWS. Le groupe enregistre bien un quatrième disque après le décès de son guitariste, mais le cœur n’y est plus vraiment et le groupe disparaît.

La chanteuse Maggie BELL, très marquée par la mort de son ami, enregistre deux albums sous son nom : « Queen Of The Night » pour la firme Atlantic en 1974, suivi de « Suicide Sal » gravé au Starling Studios de Ringo Starr l’année suivante pour Swan Song Records, le label de Peter Grant. On la retrouve ensuite dans des rôles de choriste ou d’invitée pour plusieurs artistes (Eric BURDON, Rod STEWART).
A l’orée des eighties, Maggie, plus ou moins sans contrat, reprend contact avec Peter Grant, ancien producteur de STONE THE CROWS qui lui permet d’enregistrer un single en 1978, mais le projet ne va pas plus loin, Grant étant accaparé avec LED ZEP et BAD COMPANY. C’est grâce à un single chanté en duo avec B.A. Robertson et se positionnant à la 11ème place des classements britanniques que la chanteuse se rappelle au bon souvenir du producteur londonien.

MIDNIGHT FLYER nait de la rencontre entre la chanteuse et le bassiste Tony Stevens. Les deux artistes sont plus ou moins à quai, Stevens ancien membre de SAVOY BROWN et FOGHAT, a laissé sa carrière musicale entre parenthèses afin de devenir comédien. Il a joué dans la mini série « Rock Follies ». Il vient de monter un nouveau groupe avec Nobody’s Business mais l’aventure s’est arrêtée au bout d’un disque, sa rencontre avec Maggie tombe à pic. Ils sont rejoints par le batteur Dave Dowle, ancien membre de Canterbury Glass, groupe de Steve Hackett, batteur de session pour Doris Troy et PP Arnold passé aussi par le Brian Auger’s Oblivion Express et Whitesnake où il est remplacé par Ian Paice, le grand copain de Coverdale. Si l’organiste John Cook (ex Octopus, Mungo Jerry, Stretch) part alors que onze titres viennent d’être mis en boîte, cela n’altère pas l’envie du groupe. Pour remplacer Cook, Stevens pense aussitôt à Chris Parren qu’il a côtoyé dans « Rock Follies ». Après avoir officié auprès de Jim Capaldi, Ian Gomm (ex Brinsley Schwarz), Parren disponible rejoint le groupe. Maggie Bell et sa troupe décident de donner sa chance à un jeune guitariste, Antony Glynne (futur membre de Roger Chapman, Asia, Rick Wakeman), qui accompagnait Leo Sayer à seize ans.

Sous contrat avec Swan Song Records, Maggie Bell et sa troupe composent une vingtaine de nouveaux titres qui vont être rodés sur scène après trois mois de répétition. En novembre 80, MIDNIGHT FLYER intègre la tournée du Bob SEEGER & The Silver Bullet Band à l’occasion de la promotion du disque « Against The Wind » puis se produit en Europe avec une dizaine de concerts. En janvier 81, le groupe ouvre pour AC/DC. Dévasté par le décès de John Bonham, Grant qui devait s’occuper de la production préfère confier le groupe à Mick Ralphs. L’ancien guitariste de Mott The Hooples, toujours actif au sein de Bad Company, connaît la plupart des musiciens et plus particulièrement Maggie Bell. Ralphs avec l’accord de la chanteuse décide d’enregistrer au Starling Studios de Ringo Starr, un studio installé dans le manoir racheté par le batteur à son pote Lennon. Maggie connaît bien l’endroit, elle y a enregistré « Suicide Sal ». Le disque enregistré en février 81 est suivi en mars d’un single ne regroupant curieusement pas ses morceaux phares. Ses ventes en revanche bénéficient d’un passage au Montreux Jazz Festival en juillet 81 puis d’une tournée nord américaine pour AC/DC entre novembre 81 et Février, un long circuit dans lequel les fans irréductibles des Australien n’épargnent guère les Britanniques.

Si Maggie Bell avait jusqu’alors toujours œuvrer dans le domaine du Blues à dominantes Rock et Psyché, c’est un virage important qu’elle nous offre. Ce premier disque s’inscrit résolument dans le Rock, celui du début des eighties. D’entrée de jeu, « Hey Boy » avec gros riff de guitare et une voix qui rappelle par moment la fulgurance de JOPLIN parvient à surprendre le chaland. « Love Games » poursuit dans la même lignée. « French Kisses » s’annonce plus crasseux, plus baveux (n’y voyez pas de jeu de mot avec le titre) avec une guitare entêtante pouvant rappeler Bob SEEGER, AEROSMITH ou Tom PETTY.
Le ton s’atténue avec « In My Eyes », un mid tempo dans lequel les claviers prennent le pas sur la guitare. Retour au Rock gorgé de vitamines avec « Over And Over », du Rock capable d’avaler des kilomètres de goudrons, le genre de titres typiques au Trucks Countries 80’s. Le groupe ne reste pas linéaire et propose des changements de rythmes bien dans l’air du temps. « Last Resort » pourrait figurer dans un disque de Pat BENATAR ou Kate BUSH. Puisqu’on vient à évoquer les stars féminines de l’époque, « Do You Want My Love » annonce clairement Joan JETT, alors que le riff d’intro de « Sweet Loving Woman » fait penser à certaines entrées d’AC/DC.
Le parallèle avec The CARS semble évident sur « Midnight Love », un Rock FM où les claviers de John Cook endossent le premier rôle pour un titre qui a aujourd’hui pris pas mal de rides. Retour vers un univers entre BUSH et BENATAR avec « Rough Trade », une ballade Pop portée par la voix de Maggie Bell.

Alors, si on peut s’interroger sur le pourquoi d’une telle pochette lorgnant trompeusement vers un répertoire oscillant entre Country Rock et Truck Drivin’ Song, ce disque éponyme, s’il vaut essentiellement par l’une des meilleures chanteuses britanniques à gros coffre, n’a pas trop vieilli au regard de nombreuses productions de l’époque. Pour résumer, 10% de Bob SEEGER, autant de BAD COMPANY, Tom PETTY, Huey LEWIS, Steve MILLER Band et The CARS pour un tiers de Pat BENATAR/Kate BUSH, Joan JETT sans oublier quelques extraits de Southern Rock style POINT BLANK. Mettez le tout dans un shaker, secouez bien fort, laissez refroidir et vous avez un disque qui s’écoute agréablement presque quatre décennies après sa sortie.

Cette chronique provient du pressage français avec double pochette édité par le label à l’effigie d’un cygne. Le disque a été réédité en 2005 en format CD par Angel Air Records avec deux titres bonus.

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   LE KINGBEE

 
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- Maggie Bell (chant)
- Antony Glynne (guitare)
- Tony Stevens (basse)
- Dave Dowle (batterie)
- John Cook (claviers)


1. Hey Boy.
2. Love Games.
3. French Kisses.
4. In My Eyes.
5. Over And Over.
6. Last Resort.
7. Do You Want My Love.
8. Sweet Loving Woman.
9. What Ever I Want.
10. Midnight Love.
11. Rough Trade.



             



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