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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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2012 Storm Corrosion
 

- Membre : Porcupine Tree, Opeth, King Crimson

STORM CORROSION - Storm Corrosion (2012)
Par CHIPSTOUILLE le 16 Août 2018          Consultée 1143 fois

Le Metal (1) est à nos oreilles ce que le piment est à la cuisine, un - excusez l'expression - putain d'exhausteur de saveur. Comme des prédispositions avec les condiments sont nécessaires concernant les épices, il faut savoir apprécier un rock légèrement rocailleux avant de sauter dans le grand bain du Thrash et autres joyeusetés plus extrêmes. On ne passe pas du sevrage de biberon à croquer dans les piments crus, il y a des étapes. Mais une fois celles-ci franchies, votre plat non-épicé a sacrément intérêt à avoir du goût pour que l'on daigne s'y intéresser.

En musique, c'est la même chose. Lorsqu'on a goûté aux joies du Black Symphonique, du Death Progressif et du Doom dépressif, difficile d'apprécier une musique moins saturée sans forcément trouver le tout légèrement fade. Mais le retour est possible, pour peu que le met soit passionnant. Et de la musique passionnante, ce n'est pas ce qui manque.

C'est d'ailleurs ce à quoi on était en droit de s'attendre de la part d'une collaboration de messieurs Mikael AKERFELDT et Steven WILSON, respectivement leaders des groupes OPETH et PORCUPINE TREE (et autres). Une collaboration vivement attendue, depuis le Blackwater Park d'OPETH en 2001 où Steven WILSON était venu jouer les producteurs pour un résultat plus qu'applaudi. Les échanges s'étant multipliés depuis, avec en particulier un exceptionnel solo d'Akerfield sur "Arriving somewhere but not here" du côté de l'arbre aux porcs-épics. Il a même été question, fut un temps, que Mike Portnoy (ex DREAM THEATER) se joigne à la fête. Les deux Européens se sont finalement entendus pour rester entre eux, prétextant une salle de répétition trop petite pour y faire tenir une batterie (2).

Plus longue est l'attente, plus grande est la déception. STORM CORROSION ne tient aucune des promesses virtuelles que les fans auraient pu s'imaginer. Steven et Mikael ont profité du changement de patronyme pour composer de la musique en adéquation avec les goûts plus exotiques qu'ils partagent. Bien sûr, nous sommes toujours quelque part sur les rivages du rock progressif, mais dans un courant psychédélique, très ambiant, loin des saturations que nous pouvions espérer. A peine sommes-nous parfois dans la proximité électro-acoustique qui faisait de Damnation, un album brillant par instants. On entend ci-et-là citer les influences de POPOL VUH et autres groupes obscurs. Des influences que les fans de mets épicés, tel votre serviteur, ignorent sans doute.

Tirons d'emblée les bonnes cartes du tirage. "Drag Ropes" ouvre l'album avec un titre ambiant intéressant (on s'en rend compte après plusieurs écoutes, une fois la première déception passée), possédant de très belles harmonies vocales, faisant intervenir un orchestre - malheureusement absent par ailleurs - pour plus de volume. On ne pourra s'empêcher de penser qu'un rythme un peu plus soutenu aurait fait beaucoup de bien à cette tambouille mollassonne, mais l'ensemble s'en tire avec les honneurs du fait de son originalité. "Happy" n'est pas sans rappeler les heures les plus acoustiques d'OPETH, avec cette progression sombre en mode mineur, si chère aux Suédois. Une fois encore, le tout manque de peps pour réellement tenir la durée. "Lock Howl", dont les gratouillis introductifs rappellent l'expérience Proteron/Hysteron de NOSTROMO, n'est pas non plus totalement inintéressante, on peine cependant à suivre le délire psyché.

Le reste est malheureusement soit totalement inodore ("Ljudet Innan"), soit complètement foiré (la fin atonale et donc insoutenable de "Storm Corrosion"), malgré quelques solos teintés Blues tels que Mikael sait si bien les composer. Si le projet semble bien suivre une ligne directrice (3), chaque titre part dans une voie différente, résultante (à l'évidence) d'un projet mené malgré un rythme haché au gré de différentes rencontres étalées sur plus d'un an.

Résultat final, Storm Corrosion est un album dont on a rêvé mais hélas très fade. Il est tel ce sandwich végétarien Air France sur le vol retour, faisant suite à une semaine de Calcutta Chops, poulet Tikka Masala, crabe Xek-xek et autres Malabar Fish Curry qui ont autrement plus fait vibrer vos papilles. Sans doute que si la collaboration avait eu lieu entre 2002 et 2005, le résultat eut été totalement différent. Le duo avoue avoir élaboré une œuvre de manière égoïste. Impossible de vraiment leur en vouloir (à une époque où tout est téléchargeable), tant leurs carrières ont pris des virages intéressants depuis. C'est en expérimentant que naissent les chefs d’œuvres, peu importent les brouillons laissés au passage. Storm Corrosion est donc un simple brouillon. Les deux hommes ont tous deux affirmé souhaiter collaborer à nouveau, sans toutefois vouloir donner une suite à ce Storm Corrosion.

(1) Ca marche avec tout un tas de genres "extrêmes" : Indus, Punk, Grunge, Techno Hardcore, Glitch, Noise...
(2) Impossible de trouver une autre salle? Remarquez, étant donné le mastodonte sur lequel joue habituellement Portnoy, possible que non!
(3) composer l'album le plus chiant de tous les temps? Troll gratuit.

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   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Mikael Akerfeldt (chant, guitares, autres)
- Steven Wilson (chan, guitare, autres)
- Gavin Harrison (batterie, percussions)
- Ben Castle (bois)
- London Session Orchestra


1. Drag Ropes
2. Storm Corrosion
3. Hag
4. Happy
5. Lock Howl
6. Ljudet Innan



             



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