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2018 The Sea Within

The SEA WITHIN - The Sea Within (2018)
Par BAKER le 28 Août 2018          Consultée 1682 fois

Il va falloir arrêter un peu les bêtises (restons poli) avec ces histoires d'éditions limitées, de titres bonus, et de krizdudisk qui laisse n'importe qui faire n'importe quoi. Pour montrer l'exemple à ne pas suivre, ce premier album de The Sea Within est une perle : j'ai beau chercher dans tous les sens, figurez-vous qu'il n'existe pas d'édition standard ! (D'ailleurs Tom Brislin et Roine Stolt eux-mêmes avouent ne pas comprendre grand-chose à cette décision). S'il faut massacrer un tracklisting juste pour placer la mention "bonus ! eh couillon de la lune, achète vite avant que ça devienne introuvable !", non merci. Surtout quand le dernier titre du CD 1 fait vraiment fin d'album, alors que les deux derniers du CD 2 plombent tout avec 13 minutes de musique sombre en complète contradiction avec le projet.

Mais bon, elle gueule, elle gueule, la Bakouze, mais c'est pour honorer le dicton : "qui aime bien châtie bien". Or effectivement, ce "super-groupe" qui sur le papier faisait très peur se montre une nouvelle force créatrice agréable et intéressante, avec un amas de gros melons qui au final se dégonflent les uns les autres pour entrer en symbiose. Certes, la voix de Daniel Gildenlow prend tout le spectre émotif, certes les solos de Roine Stolt sont immanquables, certes les frisés insolents de Marco Minnemann sont très techniques, mais la musique en elle-même n'est pas seulement un TRANSATLANTIC meets FLOWER KINGS de bas étage : Sea Within est plus pop, plus roots (ce solo de piano jazz dingue sur "An Eye" !), et bien plus concis : même la chanson de 14 minutes grasse comme un cochon, communément appelée "l'inévitable porc-épic", passe toute seule.

Daniel a beau chanter comme à son habitude avec toute la peine du monde sur le dos, et le premier titre être le plus violent, la réunion de ces musiciens fait souffler un vent d'air frais sur la communauté prog. Oh, on sait exactement d'où vient cet anticyclone: de Liverpool. Mais Sea Within ne tombe pas dans le piège de l'auto-redite ou du plagiat, se concentrant sur l'écriture de vraies chansons. D'accord, un tiers se montre correct sans plus, mais sans moins - l'album entier est très agréable et presque exempt de grosses fautes de goût. Je dis presque parce que le solo de synthé sur "The Void", mon intestin grêle ne s'en est pas encore remis. Un autre tiers développe le côté prog à ambiances avec une certaine réussite, manquant juste un peu d'éclat, et dont les plus brillants exploits sont donc deux chansons de fin belles mais terriblement tristes. "Denise", c'est Zola : magnifique, mais à se flinguer.

La surprise vient de quelques chansons réellement excellentes. "Sea Without" est un petit segue instrumental qui possède une force de caractère assez impressionnante : Roine Stolt n'est pas encore vidé. Totalement seventies, "They Know My Name" est une chanson très mélodique qui possède une âme, une vraie, naviguant entre mystère et espoir sans prendre parti. Encore plus simple et pop, bénéficiant de Jordan Rudess au piano en mode "je me calme et je ne joue que l'essentiel" (en mode "The Astonishing", quoi !), "Hiding of the Truth" est déjà un futur classique : très mélodieuse, douce et adulte. Et que dire de "Roaring Silence", sinon qu'elle prend au corps dès son départ, alternant des mélodies excellentes et un rythme sûr de lui, exaltant, puissant mais sans violence ; un sacré fichu bon morceau.

Il y avait toutes les raisons du monde pour que ce projet capote, mais chaque instrumentiste a su rester à sa place pour devenir l'homme de la situation, le true man (true man... capote... ET ON RIT ! ON RIT !). Pour une fois, ce sont les chansons qui ont gagné dans la sempiternelle bataille contre la débauche technique ; et ce qui fait plaisir, c'est que ce n'est pas la première fois avec Roine Stolt depuis plusieurs années. Le retour des FLOWER KINGS ayant été aussi réussi que bref, TRANSATLANTIC flotillant mollement, et ANDERSON / STOLT mis en danger par un Sud-Africain qui, comme tous les Sud-Africains, n'est pas sympa (NdAuteur : Oui c'est une référence humoristique précise, révisez vos Spitting Images !), Sea Within vient de nulle part pour vous donner votre dose de prog 70's flower power, avec un aplomb qui fait plaisir à voir. Une bonne surprise, à voir sur le long terme.

Note finale : 3,5, mais je monte à 4 pour l'effet de surprise car sur le papier, oui, on avait VRAIMENT des raisons d'avoir peur.

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   BAKER

 
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- Daniel Gildenlow (chant, guitare)
- Roine Stolt (guitare, chant, choeurs)
- Tom Brislin (claviers, choeurs)
- Marco Minnemann (batterie, choeurs, guitare)
- Jonas Reingold (basse)
- Jordan Rudess (piano)
- Rob Townsend (saxophone)
- Casey Mcpherson (chant)
- Jon Anderson (chant, choeurs)


1. Ashes Of Dawn
2. They Know My Name
3. The Void
4. An Eye For An Eye For An Eye
5. Goodbye
6. Sea Without
7. Broken Cord
8. The Hiding Of Truth
- bonus Tracks édition Limitée (pfff)
9. The Roaring Silence
10. Where Are You Going
11. Time
12. Denise



             



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