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IT BITES - Once Around The World (1988)
Par BAKER le 16 Octobre 2018          Consultée 1496 fois

Si commercialement IT BITES n'a jamais réitéré son exploit du premier album, artistiquement c'est bien leur second qui est voué à rester éternel. C'est bien simple, derrière sa pochette racée mais simple (une photo du groupe, certes assez classieuse avec du beau gosse au mètre carré), ce Once Around the World vous happe dès le premier accord pour ne plus vous lâcher, tel le pitbull mâchant les noix (NdBohort : les noix... les fruits ?). C'est rare, les disques qui démarrent fort et ne lâchent pas d'un pouce tout du long, eh bien Once en fait partie, et avec un panache qui laisse pantois.

L'opener "Midnight" donne le ton : un son énorme mais qui n'a pas oublié d'être chaud (grâce à la basse principalement), de la pop mâtinée de relents funk mais toujours avec des guitares acérées (plus rock que metal) et des synthétiseurs grandioses dans leur appartenance revendiquée et assumée à nos chères années 80. Pour la voix, on reconnait immédiatement Francis DUNNERY, sa grandiloquence plus sympathique qu'égotique, une grandiloquence de proximité, comme le bon copain qui en fait toujours un peu trop en soirée. Et ça pulse ! Bon sang que ça pulse.

Bien que l'album soit largement plus intéressant en CD, le vinyl manquant presque dix minutes, on fera facilement une différence entre la face A, "pop", et la face B, "prog". Entre guillemets car la grande force de IT BITES, c'est de totalement démolir les conventions permettant en général de classifier un disque, un groupe. Ici, ne cherchez pas la petite bête : c'est... de la bonne musique populaire et joyeuse. De la très, très bonne. La qualité des refrains, des choeurs, des petits ponts et autres solos est très haute, et surtout constante. Ladite face A est donc énergique tout du long, avec en guise de pause-pipi un "Yellow Christian" faussement simple : son riff très prog se laisse fredonner dès les premières écoutes, l'apanage des grands, et son final entre cartoon et épique, techniquement très balèze et pourtant coulant de source, achève de convaincre l'auditeur : OK, ce groupe tue.

Pas étonnant que IT BITES ait eu leur plus grand succès au Japon : ils reprennent pas mal de codes du rock japonais. Tempos plus rapides que d'habitude, technicité poussée au maximum, extravagance des ambiances optimistes. Sans oublier les morceaux de bravoure : les choeurs BEACH BOYS de "Black December" (comment ne pas sourire pendant ce morceau ?) ou le solo hallucinant de la culte "Rose Marie" (pour information et afin d'éviter des suicides en série : ce solo n'est PAS joué sur une guitare normale. Alors n'essayez pas de reproduire ça chez vous). La face B n'est pas en reste avec deux morceaux moins parfaits mais malgré tout très intéressants : un "Hunting The Whales" très TEARS FOR FEARS (gros compliment) et un "Plastic Dreamer" destiné à anéantir les derniers doutes de l'auditeur : le début est un peu mollasson, facile, avant une reprise de seconde partie qui vous met le rouge au front : comment avez-vous pu oser croire, l'espace d'un misérable couplet et demi, que cet album allait finir par vous décevoir ?

Et puis vous avez les deux colosses "progressifs" (...et rock, et pop, et cabaret, et...) que sont "Old Man", tube par ailleurs passé à la radio dans sa version edit, et le mini-opéra bouffe "Once Around". Sur ces deux titres, la folie ambiante passe au degré supérieur qu'on appelle le génie. Tout est d'une maîtrise stupéfiante : les choeurs, les mesures impaires à la limite de l'incompréhensible (pauvre Bob DALTON !) mais toujours accessibles, les sons variés de John BECK qui s'éclate comme un fou, et puis ces ponts, vingt Dieux ! Ils ont gardé l'originalité extrême du premier album, mais largement plus abouti.

Que dire de plus ? L'alchimie est parfaite. La bonne humeur est permanente, ce qui permet au groupe de toucher un très large public, mais leur technicité brillante est à même de contenter les plus pointilleux auditeurs. Et dans un dernier souffle, nos anglais concluent l'album avec deux minutes nostalgiques à en faire chialer, comme pour oser s'ouvrir quelques portes menant vers l'avenir. Même ces deux minutes finales réussissent à fédérer, tant la mélodie semble éternelle. Déjà détonnant dans le paysage musical, IT BITES fait ici le grand saut et livre un album quasi-parfait, utilisant une recette magique. Rien à redire, grande classe. Irrévérencieuse, mais classe quand même.

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   BAKER

 
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- Francis Dunnery (chant, guitare)
- John Beck (claviers, choeurs)
- Dick Nolan (basse, choeurs)
- Bob Dalton (batterie)


1. Midnight
2. Kiss Like Judas
3. Yellow Christian
4. Rose Marie
5. Black December
6. Old Man And The Angel
7. Hunting The Whale
8. Plastic Dreamer
9. Once Around The World



             



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