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1992 When

The KALIN TWINS - When (1992)
Par LE KINGBEE le 24 Septembre 2018          Consultée 986 fois

La discographie des jumeaux KALIN ne compte que deux albums, deux E.P. et 15 singles (et encore en prenant compte un 45 tours MCA édité à l’origine par Decca. Les rééditions sous licence éditées par Brunswick ne sont pas prises en compte).

Herbert et Harold KALIN voient le jour en février 1934 à Port Jervis, dans la banlieue de New-York. Enfants, ils se passionnent l’un et l’autre pour la musique, découvrent Ruth Brown, Lavern Baker et le crooner Tony Bennett. Très tôt, les jumeaux n’ont qu’une idée en tête : devenir chanteurs. Après avoir servi dans l’aviation au Japon sous la bannière de l’Oncle Sam, Hal décide d’envoyer une démo à divers producteurs. Par chance, ils sont découverts par Clint Ballard, auteur de plusieurs chansons à succès, qui leur décroche un contrat chez Decca. Dans un souci de lancer ce jeune duo de jumeaux, la firme Decca va jusqu’à rajeunir de cinq ans cette belle doublette.
Le 16 décembre 1957, Hal et Herbert participent à leur première session enregistrant trois titres. Dès janvier, leur premier single apparaît dans les bacs et se vend correctement. En mars 58, Decca décide de renvoyer les deux frangins dans leurs studios de New York, il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Rebelote, les jumeaux mettent en boîte trois titres supplémentaires et oh surprise, « When » sorti au mois de mai monte à la 5ème place des charts.
Dans la foulée, Decca presse un premier E.P. regroupant « When », « Three O’Clock Thrill », « Jumpin’ Jack » et « Walkin’ To School ». Le 45 tours débarque en Europe sous l’étiquette Brunswick, seule la pochette change avec un gros When inscrit en vert rouge, bleu et jeune sur fond noir, on ne peut guère faire plus simple. La pochette dorsale nous apprend que le duo s’est produit en public pour la première fois à l’âge de 5 ans au banquet de Noël des sapeurs pompiers de leur ville. On ne les voit même pas en photo, alors que Brunswick incorpore la pochette du futur 45 t. de Bobby Helms, pratique publicitaire révolue depuis des lustres.
Rien qu’en 1958, les frangins KALIN participent à quatre sessions avec à la clef douze titres et deux singles qui n’atteignent pas les ventes escomptées. Pendant un an, Decca expédie les frangins en tournées sur tout le territoire, faut bien rentrer dans ses frais. Le duo se produit aux côtés d’Anette Funicello, Paul Anka, Bobby Darin, Frankie Avalon, George Hamilton IV, que de jeunes vedettes aussi blanches que proprettes. Mais le meilleur souvenir des frangins reste leur prestation à un show pour la Fox animé par Alan Freed en compagnie de Chuck BERRY.
En 1958, on envoie les Kalin Twins en Angleterre en première partie de Cliff Richard, « When » s’étant classé Numéro Un pendant 18 semaines chez les Anglais.
Herbert et Hal voient encore leurs noms au Billbord, « Forget Me Not » est 12ème alors que leur dernier fait d’arme « Sweet Sugar Lips » grimpe péniblement à la 99ème place pendant une semaine en 1959.

En 1962, Decca qui n’a eu comme unique préoccupation que d’engranger à moindre frais en laissant le duo ancré dans un répertoire pour midinettes et « neuneu » mettait fin à leur contrat.
Les Jumeaux retournent à la fac et entament une vie semblable à n’importe quel quidam, tout en participant à des tournées rétro et des concerts pour croisière en compagnie de Jack, le cadet de la fratrie KALIN. En 1979, Octember Records leur propose d’enregistrer une version Disco de « When », les deux frangins se prêtant au jeu. En 1989, Cliff Richard les invite à venir se produire à Wembley dans le cadre d’un show hommage aux fifties.

Harold « Hal » est décédé en août 2005 des suites d'un accident de voiture. Herbert le rejoint onze mois plus tard, victime d’une crise cardiaque.

Le label allemand auteur en 1983 d’une compilation vinyle de 16 plages intitulée « When » propose une nouvelle publication sous format CD portant le même titre, comprenant les 16 titres du vinyle agrémentés de 7 titres issus de singles et de 7 inédits. On a donc ici 30 titres du duo, soit une presque anthologie.

C’est avec le plus grand succès du duo que s’ouvre le recueil avec « When », ses claquements de doigts et son passage de sax permettent au titre de passer à la postérité. Texte bon enfant, bien édulcoré, idéal pour midinettes de 15 ans et rythme festif pour apprenti rocker souffrant d’acné. En 58/59, les radios gavent leurs auditeurs tels des oies avec ce R&B blanc. Chez nous, Dario Moreno, Richard Anthony et Danyel Gerard s’engouffrent dans la brèche avec l’adaptation « Viens ». Ce qui pouvait passer en langue américaine, surtout si vous ne la compreniez pas, devient ici terriblement indigeste.
Le compilateur enchaîne en plaçant les trois autres faces de leur fameux E.P. avec « Three O’Clock Thrill » sur un tempo un brin plus lent, une orchestration à la Paul Mauriat destinée à faire danser et des chœurs plein d’enthousiasme, sans oublier l’éternel solo de sax. On attaque dans le plus sérieux avec « Jumpin’ Jack » un Rock' n' Roll moderato aux effluves péquenots malgré le sax. Si vous ne savez pas ce qui est à l’origine du futur « Quatermaster’s Store », hit des SHADOWS, n’allez pas chercher bien loin, ce sont les mêmes mesures d’intro. Souvent à cette époque, les microsillons offraient une face rapide et une face lente. Pensez à nos midinettes et à nos jeunes rockers qui attendaient la fin de soirée pour faire plus ample connaissance au rythme d’un slow. « Walkin’ To School » pourrait servir de prototype à ce genre d’expérience.

Tout le reste du disque est du même tonneau, des titres oscillant entre R&B, Blue Eyed Soul, Rock' n' Roll, Pop, Variétoche américaine pour un public blanc et propret. Au gré du disque, on retrouve quelques titres intéressants : « The Spider And The Fly » (rien à voir avec l’homonyme des STONES), « Little Miss Blue » enregistré avant les versions postérieures de DION, Narvel Felts ou Ray SMITH, ou bien encore la reprise du standard de Jazz « Bye Bye Blackbird ».


A la lecture de ces lignes, le lecteur pourrait penser que je me moque d’une mode et de tendances d’un autre temps, que je suis méchant avec deux pauvres gars qui ne peuvent même plus se défendre. Mais non, mon propos n’est pas là, loin de moi l’idée de leur jeter la première pierre. Les Frangins KALIN étaient de bons chanteurs. Comme tout membre d’une même famille, le duo était naturellement prédisposé à une « close harmony » de qualité. Il aurait simplement fallu que Decca, voulant probablement flirter avec les premier succès des EVERLY BROTHERS ou des frères DORSEY, les extirpe d’un répertoire de transition entre la variété, le R&B et le Rock. Faire interpréter au duo « Sail Along, Silvery Moon », une véritable guimauve « tue l’amour » chantée par Bing Crosby ou Gene Autry avant guerre, résulte simplement du gâchis et d’un manque de bon sens artistique le plus total. Leur reprise de « True Love », une compo de Cole Porter popularisée par Crosby et Grace Kelly dans le film « Haute Société » vaut largement celles de d’Elvis PRESLEY, Ricky NELSON ou Nancy Sinatra.
Ajoutons qu’une partie des titres comprend la crème des accompagnateurs de Nashville et du Rock' n' Roll du moment (les guitaristes Hank Garland, Ray Edenton, Grady Martin, le pianiste Floyd Cramer et le batteur Buddy Harman). L’autre moitié se déroule sous l’hospice de Jack Pleis, un honorable chef d’orchestre arrangeur déjà aperçu auprès d’Harry Belafonte, Al Hibler, Carmen McRae et Bobby Darrin.

Aujourd’hui, si le répertoire peut paraître dépassé ou « old time », cette compilation bénéficiant d’une excellente qualité sonore demeure le témoin d’une époque, d’un style révolu. Mais les voix des jumeaux KALIN restent inattaquables. On pourra juste regretter que la firme Decca ne les ait pas placés entre les mains d’auteurs plus captivants. Avec sa belle pochette bien flashy, ce recueil tributaire d’un répertoire révolu ne vaut pas plus de 2, malgré toute la sympathie qu’on peut porter aux jumeaux.

Reste à savoir où ranger ce duo. Dans le domaine du Rock, de la variété ou de la musique populaire (Pop US) ? Une chose est sûre : là où sont les deux chanteurs, ils ne nous tiendront pas rigueur d’une erreur de classement. Ah ! Dernière chose, c’est Harold qui est à gauche sur la pochette.

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- Harold 'hal' Kalin (chant)
- Herbert Kalin (chant)
- Jack Pleis (orchestre 1-2-3-4-5-6-7-8-9-10-11-15-16-17-20-21-2)
- Bob Hersey (orchestre 26-27)
- Clint Ballard Jr. (orchestre 28-29)
- Leroy Kirkland (orchestre 25)
- Harold Bradley (guitare 12-13-14-18-19-30)
- Hank 'sugarfoot' Garland (guitare 12-13-18-19)
- Ray Edenton (guitare 12-13-18)
- Grady Martin (guitare 19)
- Boudleaux Bryant (guitare 19)
- Jerry Kennedy (guitare 14-30)
- Billy Grammer (guitare 14-30)
- Floyd 'lightnin'' Chance (basse 12-13-18)
- Bob Moore (basse 14-19-30)
- Murray 'buddy' Harman (batterie 12-13-14-18-19-30)
- Jack Dyer Gregory (saxophone 19)
- Homer 'boots' Randolf (trombone 14-30)
- Donald Sheffield (trompette 14-30)


1. When
2. Three O'clock Thrill
3. Jumpin' Jack
4. Walkin' To School
5. The Spider And The Fly
6. Forget Me Not
7. Dream Of Me
8. Oh! My Goodness
9. Chicken Thief
10. It's Only The Beginning
11. Clickety Clack
12. Sweet Sugar Lips
13. Moody
14. A Picture Of You
15. You Mean The World To Me
16. School Bell Dream
17. When I Look In The Mirror
18. I'm Gonna Knock On Your Door
19. Little Miss Blue
20. Bye, Bye Blackbird
21. Make Love To Me
22. Sail Along, Silvery Moon
23. True Love
24. Tonight You Belong To Me
25. Zing! Went The Strings Of My Heart
26. Momma - Poppa
27. No Money Can Buy
28. Bubbles
29. One More Time
30. It's Just Terrible



             



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