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R&B NOLA ROCK N ROLL  |  COMPILATION

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2008 Lloyd Rocks

Lloyd PRICE - Lloyd Rocks (2008)
Par LE KINGBEE le 3 Octobre 2018          Consultée 979 fois

Originaire de Kenner (Louisiane) où il voit le jour en mars 1933, Lloyd PRICE demeure le parfait prototype du chanteur de R&B de la Nouvelle Orléans. Son influence sur le New Orleans Sound est prépondérante pour l’éclosion de nombreux chanteurs. Lloyd Price est avec Sam COOKE l’un des premiers chanteurs noirs à signer sur une major (ABC Paramount). Cette réussite permet à Ray CHARLES et Fats DOMINO de marcher sur ses traces.

S’il est né dans une famille nombreuse tournée vers la religion, ses parents étant des baptistes convaincus, le Gospel n’a que peu d’incidence sur son développement musical. Gamin, c’est par les disques passant dans le juke-box du café-épicerie tenu par sa mère qu’il forge ses premières découvertes (Roy Milton, Amos Milburn, Jimmy Liggins). Si Lloyd joue de la trompette au collège, c’est avec Leo, son cadet, qu’il monte The Blue Boys, un petit groupe de quartier comme il en existe tant à l’époque. L’adolescent compose également des jingles pour la WBOK, jingles que s’empresse de passer le disc-jockey James « Okey Fokey » Smith, un vrai furieux qui hurle « Lawdy Miss Clawdy » en vantant des produits aussi variés que le café Maxwell ou la tarte aux pommes locale. Le succès du jingle qui ne cesse de passer sur les ondes du Sud incite Lloyd à pousser son effort plus loin en se lançant dans la chanson. En repérage dans la Crescent City pour dénicher de nouveaux talents, Art Rupe, patron du label Specialty, auditionne le garçon et décide d’enregistrer « Lawdy Miss Clawdy », titre composé par Lloyd d’après son single. Le titre mis en boîte en mars 1952 dans les studios de Cosimo Matassa apparaît dans les bacs dès avril et monte sur la 1ère marche des charts R&B le mois suivant. Lloyd PRICE devient le premier noir de la Crescent City à commettre un Number One, l’événement est d’autant plus grand que le titre captive aussi bien le public blanc que la communauté noire. La réussite ne se tarie pas, en un an PRICE alignant quatre autres titres dans le Top Ten jusqu’à ce que l’Oncle Sam se rappelle à lui en l’envoyant en Corée et au Japon jouer au petit soldat.

Démobilisé en 1956, il doit se confronter à de multiples concurrents, personne ne l’a attendu et ses cinq singles gravés pour Specialty sont des échecs commerciaux. En 1957, PRICE s’installe à New York, fonde avec son ami Harold Logan KRC une petite maison de disque qui attire l’attention de la Paramount quand « Just Because » passe à la radio. Pressé une première fois sous la bannière de la modeste KRC, le single est racheté par ABC et atteint la 3ème place des classements grâce à une bonne promotion. Créé un an plus tôt, ABC, filiale de la puissante compagnie hollywoodienne, reste l’une des premières majors avec la RCA à percevoir le potentiel des chanteurs de R&B et les retombées financières qui peuvent en découler. C’est en 1959 que PRICE décroche le gros lot en modernisant « Stack O Lee Blues » de Ma Rainey, transformant le morceau en « Stagger Lee » qui grimpe à la 1ère place du Hot 100 Pop. Durant l’été, il remet le couvert avec « Personality » qui devient numéro 2 des hits parade, juste barré par Johnny HORTON et son « Battle of New Orleans ». Curieuse ironie !

L’ancien de Kenner accumule une dizaine de titres classés pour ABC jusqu’en 1963. Si Lloyd est un bon chanteur, il excelle également dans le domaine des affaires. Le bonhomme se reconvertit dans les affaires et la production et fonde un second label Double L avec lequel il décroche un dernier best-seller avec « Misty », une reprise d’Errol Garner. Lloyd PRICE s’intéresse à Wilson PICKETT, produisant ses premières faces, puis intégre le circuit particulièrement réumératif des casinos se produisant à Las Vegas, Miami ou Porto-Rico. Mais PRICE n’est pas qu’un financier cupide, l’homme est à la base de diverses fondations œuvrant pour sa communauté et fonde un troisième label Lloyd Price Turntable sur lequel il grave pas moins de quatre singles jusqu’en 1969, année où son ami et associé Harold Logan est assassiné. Alors que des rumeurs circulent, sa tête serait mise à prix par la Mafia new-yorkaise, PRICE quitte le métier et part s’installer à Lagos où il devient promoteur dans la boxe. Il collabore avec le célèbre Don King avec lequel il organise le combat du siècle entre Muhammad Ali et Foreman en 74. Revenu aux States au milieu des années 80, PRICE se lance avec succès dans l’immobilier tout en participant aux divers circuits rétro qui jalonnent le territoire. En 2010, il faisait une courte apparition dans la série télé « Treme » et publiait l’année suivante son autobiographie « The True King of the Fifties: The Lloyd Price Story ». Aux dernières nouvelles, Lloyd PRICE écoulait des jours paisibles avec sa femme dans la banlieue sud de New-York.

Le label allemand enrichit sa série « Rocks » avec cette superbe compilation de 34 titres retraçant les périodes Specialty, KRC et ABC. Comme souvent chez ce label, le recueil bénéficie d’un dépoussiérage sonore et d’un choix de titres judicieux. Agrémentée d’un livret intérieur de 52 pages, cette compilation permet de remettre au goût du jour l’un des principaux maillons du New Orleans Sound et du Rock' n' Roll, un chanteur compositeur peut être en avance sur son temps, d’où un manque de popularité (du moins chez nous) par rapport à Fats DOMINO et Little RICHARD.

Parmi ces 34 titres (« Lawdy Miss Clawdy » et « Baby Please Come On » sont délivrés sous deux versions), le compilateur regroupe ici 8 titres issus de singles KRC, 15 faces en provenances d’ABC et enfin 12 titres Specialty. Si vous comptez bien, vous vous direz que le compte n’est pas bon sauf que « Just Because » a été pressé par KRC avant d’être racheté par ABC.Le label allemand ne se contente pas de nous balancer les plus gros succès du chanteur comme dans un vulgaire « Best Of », mais écrème au mieux son répertoire. En fait, on ne retrouve ici que six titres ayant connus les honneurs des charts. La Nouvelle Orleans est particulièrement mise en valeur sur différents tempos : le saxophone d’Herb Hardesty associé aux arrangements de Dave Bartholomew apporte un cachet langoureux à « Lawdy Miss Clawdy ». Certains pourront lui préférer les versions de Larry WILLIAMS, Little RICHARD ou d’Elvis PRESLEY. Il n’empêche que PRICE posait déjà sa pâte sur son premier morceau. L’homme de Kenner sait aussi se transformer en Rocker comme en attestent « Rock 'n Roll Dance » avec passage de sax rageur, « I’m Glad, Glad » avec le guitariste Edgar Blanchard (futur membre des Gondoliers) ou « Such A Mess ».

Le R&B fait bien évidemment partie intégrante du répertoire. Si l’esprit de la Crescent City plane sur la plupart d’entre eux, le Gospel se montre présent avec « Down By The River », à contrario de « Mailman Blues », «Ain’t that Just Like a Woman » deux excellents Rockin’ Blues, et « Have You Ever Had The Blues » qui s’inscrivent dans la musique du Diable. Sa reprise de « The Hoochie Coochie Coo » s’avère moins ampoulée que l’originale d’Hank Ballard.

Parmi les gros cartons du chanteur figurent en bonne place « Just Because » très inspiré du « A Little Word » du duo Shirley & Lee, lui-même pompé sur un air de Verdi. L’industrie du disque peut se montrer parfois délictueuse : à peine ce titre pressé sur le label KRC que Specialty, l’ancien label de PRICE, s’empresse d’envoyer Larry Williams en faire une copie servile. Don COVAY, Wilbert Harrison reprennent le morceau avec une certaine veine, tandis que John LENNON en fait une bérézina des plus indigestes. Autre hit avec « Personality » qui lui vaut durant un temps son surnom (Mr. Personality). Si la version originale n’a guère pris de ride malgré la présence de chœurs féminins, pratique en vogue fin fifties, ce n’est pas la même chose concernant certaines reprises (Pat Boone, Bill Haley). Chez nous, Richard Anthony reprend le titre en anglais tandis que Sacha Distel et la chanteuse actrice Rita Cadillac en délivrent des adaptations françaises qui nous font regretter de ne pas être sourds.

« Lloyd Rocks » s'avère une compilation soignée dans laquelle le compilateur égraine au mieux la période 1952 -1961 avec pour moitié d’excellentes faces B. La compil idéale pour découvrir ce chanteur estampillé Nola qui a eu la sagesse de se reconvertir avant que son aura ne tombe en lambeau.

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   LE KINGBEE

 
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- Lloyd Price (chant)
- Ernest Mclean (guitare 4-5-9)
- Edgar Blanchard (guitare 3-7-8-11-12-34)
- Vernon Emmanuel (guitare 13-14-15-16)
- Bill Jones (guitare 24-25-26)
- Lonnie Fowler (guitare 2-6)
- Frank Fields (basse 3-5-7-8-9-11-12-34)
- Clarence Johnson (basse 20-21-22-23)
- Lawrence Farrell (basse 2-6)
- Curtis Mitchell (basse 4)
- Earl Palmer (batterie 3-4-5-7-8-9-10-11-12-34)
- Clinton Thorburne (batterie 13-14-15-16)
- Sticks Simpkins (batterie 20-21-22-33)
- Prince Bouie (batterie 2-6)
- Edward Frank (piano 3-7-8-9-11-12-34)
- John Patton (piano 2-620-21-22-23)
- Huey 'piano' Smith (piano 1-10)
- William Brown (piano 4)
- Fats Domino (piano 5)
- Gladstone Thomas (orgue 13-14-15-16)
- Lee Allen (saxophone 3-7-8-11-12-34)
- Red Tyler (saxophone 3-7-8-11-12-34)
- Richard Cheeseman (saxophone 13-14-15-16)
- Claude Green (saxophone 13-14-15-16)
- Eddie Saunders (saxophone 20-21-22-23)
- Charles Mcclendon (saxophone 20-21-22-23)
- Neely Simmons (saxophone 1-4-10)
- Herb Hardesty (saxophone 5-9)
- Joseph Harris (saxophone 5-9)
- Marvin Warwick (saxophone 2-6)
- Jimmie Robinson (saxophone 2-6)
- Herman Greene (saxophone 31-32)
- William Lundy (saxophone 4)
- Lawrence Marioneaux (saxophone 4)
- Dave Bartholomew (trompette 5-9)
- Monzie Isaroon (trompette 13-14-15-16)
- Don Costa (orchestre 30)


1. Where You At?
2. Country Boy Rock
3. Rock N Roll Dance
4. Walkin’ The Track
5. Lawdy Miss Clawdy
6. Why
7. I’m Glad, Glad
8. Baby Please Come Home
9. Tell Me, Pretty Baby
10. Carry Me Home
11. Woe Ho Ho
12. Heavy Dreams
13. The Chicken And The Bop
14. Hello Little Girl
15. Georgianna
16. How Many Times
17. Such A Mess
18. Down By The River
19. Gonna Let You Come Back Home
20. Stagger Lee
21. You Need Love
22. Where Were You On Our Wedding Day
23. Just Because
24. Personality
25. Have You Ever Had The Blues
26. I’m Gonna Get Married
27. Wont’cha Come Home
28. Lady Luck
29. Question
30. Mailman Blues
31. Ain’t That Just Like A Woman
32. The Hoochie Coochie Coo
33. Lawdy Miss Clawdy
34. Baby Please Come Home



             



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