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2018 The Insulated World
 

2014 Arche
2018 The Insulated World

DIR EN GREY - The Insulated World (2018)
Par BAKER le 13 Novembre 2018          Consultée 1285 fois

Mine de rien, la sortie de Arche a rebattu les cartes. Soyons honnête, ça faisait deux voire trois albums qu'on ne s'attendait plus à rien côté DIR EN GREY, sinon du numetal assez bas de gamme, avec quelques fulgurances, certaines provenant de Kaoru, d'autres de Kyo - mais à égalité avec les déceptions. Avec son ambiance futuriste et ses titres parfois déroutants, Arche a le mérite de préparer le terrain pour ce Insulated World. Non pas qu'on s'attende à un miracle, mais au moins tomber sur le dernier DIR EN GREY provoque encore un intérêt - ce qui n'était pas forcément le cas pendant la période Withering.

Il n'y aura pas de révolution de palais : DeG fait ici du DeG au kilomètre, soit deux tiers Nu metal bourrin où le but semble d'être le plus violent et crade possible, et un tiers mélodique avec des recettes bien établies, sans prendre beaucoup de risques. Dans cette configuration, ce sont donc les détails qui vont nous intéresser. Outre une pochette si abominable qu'elle aurait largement pu être de BUCK-TICK, et un nouveau look pour le moins discutable (le coup de la viande, LADY GAGA l'a déjà fait... et déjà regretté, non ?), on se concentrera en premier sur la voix, les voix, de Kyo. On a eu si peur pendant la période... ben Withering, soyons franc, que maintenant c'est la première chose qu'on vérifie !

Rassurez-vous, il n'a pas re-perdu sa voix. Par contre, des neurones, c'est pas dit. Outre une voix claire toujours aussi sensible et des choeurs magnifiquement maîtrisés ("Ningen Wo Kaburu"), notre ami nous fait aussi du cri porcin, du yodel, du growl écorché, du rap racaille, du chant de diva abominablement faux ("Values of Madness", un truc ni prog, ni expérimental, juste laid), du gremlin (Gizmo caca), du Dani Filth, et même le cri de Heidi quand elle se rend compte qu'elle a balancé Clara par la falaise. Pour contrer cette folie vocale pas toujours maîtrisée, derrière ça joue comme d'habitude très métronomique, privilégiant souvent la technique à l'émotion. Icelle passera par les choeurs, par quelques rares arpèges cristallines, et par de belles compositions dans le troisième tiers du disque.

Troisième tiers comme celui des impôts : une fois passé on est soulagé. Parce que les deux premiers, c'est la course au growl, au riff bruitiste. Il y a de bonnes idées, il y en a toujours : le son extrêmement metallique de "Devote", l'énergie purement j-rock plus que metal sur "Rubbish Heap", et surtout la guitare punk-rock, presque parodique, de "Downfall", petit titre qui finalement fait plus sourire qu'autre chose - tandis que derrière, Kyo s'évertue à revenir à sa période Vulgar / Withering / Marrow avec un "euargh ! euargheuargheuargheuargh !" qui n'appartient qu'à lui et dont de toutes façons personne ne veut même en leasing.

Ces bonnes idées sont hélas noyées au milieu d'un disque très typé violence pure, avec beaucoup de breaks prog totalement incongrus ("Utafumi" notamment), et une power ballade intitulée "Aka" qui tente une accalmie malheureusement un peu trop touffue, trop brouillonne. On ne sauvera que "Celebrate Empty Howls", dont la ténébreuse ambiance incantatoire se rapproche du black metal, une chanson impeccable pour passer Halloween en prenant l'apéro dans Castlevania *. Sinon, on se dit que malheureusement DIR retombe dans ses travers... avant que "Followers", pas très originale pour eux mais très efficace côté émotion, n'entame un troisième tiers largement plus mélodique, plus axé ambiances.

Un "Keikagu" très lourd faisant office d'exercice de style plutôt réussi, un "Ranunculus" tentant le "final acoustique" qui fonctionne, et en point de mire "Zetsunai", epic de 7 minutes où le groupe retrouve ses grandes pages : mélodie prenante, son gras, intensité des arrangements. Le vocabulaire mis en place pendant "Missa et Kisô" revient, comme une langue étrangère qu'on n'a jamais tout à fait oubliée. 4 bons titres à la suite donc, et une fin d'album qui laisse un goût amer dans la bouche : pourquoi DIR s'évertue-t-il à rester dans la frange la plus bourrine du style, et pourquoi avoir choisi une telle tracklist ? Cette cuvée 2018 ne restera donc pas dans les annales tout en rassurant sur les capacités de la Kyo compagnie à envoyer le bois. On a connu bien pire. On a connu mieux-argh. Euargeuargheuargh, même.

* Rappelons que le dernier volet de Castlevania devait sortir sur Neo-Geo Pocket avant d'être annulé pour cause de censure, le comité exigeant que toute violence graphique soit retirée du jeu sous prétexte qu'il ne devait pas y avoir une goutte de sang dans un Castlevania Pocket.

Note finale : 2,5/5 ramené à 2 pour le côté sélectif de la tracklist. Ah, et pour débuter un disque finalement pas si mauvais par une chanson oubliable avant même de l'avoir finie.

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- Kyo (chant, choeurs)
- Die (guitare)
- Kaoru (guitare, claviers, prog)
- Toshiya (basse)
- Shinya (batterie)


1. Keibetsu To Hajimari
2. Devote My Life
3. Ningen Wo Kaburu
4. Celebrate Empty Howls
5. Utafumi
6. Rubbish Heap
7. Aka
8. Values Of Madness
9. Downfall
10. Followers
11. Keigaku No Yoku
12. Zetsuentai
13. Ranunculus



             



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