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ALTERNATIF / FUNK METAL  |  STUDIO

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SHAKA PONK - The Evol' (2017)
Par BAKER le 13 Mai 2018          Consultée 3265 fois

Il y a vraiment un gros problème en France. Enfin, il y en a pléthore, mais musicalement, on a VRAIMENT un souci. Concernant les genres notamment. Oh je sais, la mode n'est plus aux genres. Mais justement : si on doit s'affranchir des barrières que sont les genres, on va causer un peu victoires de la musique. Deux constations totalement objectives et indéniables. 1 : dans la catégorie "musique rock", chaque année il n'y a que deux groupes qui pourraient réellement passer pour du * ROCK * par rapport aux autres, SKIP THE USE et SHAKA PONK. 2 : il n'existe pas, et n'existera évidemment jamais, de catégorie metal. Non parce que s'affranchir des genres c'est bien gentil mais faut pas déconner non plus.

Je vais en rajouter une troisième, qui est subjective mais qui me semble indéniable aussi : Shaka Ponk, nous le classons ici en rock alternatif car c'est la scène à laquelle ils appartiennent le plus, mais basiquement, et le premier riff de l'album ne me contredira pas, c'est du funk metal. Donc du metal. Donc on pourrait facilement créer une catégorie metal (surtout qu'ils gagnent à chaque fois !). Si vous n'êtes pas d'accord, alors EXTREME c'est du rock, FAITH NO MORE c'est du rock, LIVING COLOUR c'est du rock, NO ONE IS INNOCENT (qu'on n'invite pas, leur discours rebelle étant exclusivement réservé aux artistes "Victoires du rap") c'est du rock. Et LOUISE ATTAQUE c'est du black progressif atmosphérique sataniste Tolkienesque vegan de centre-gauche.

Donc régulièrement, tous les deux ans, les défaites de la zicmu vous passent cinq minutes de funk metal. Et je n'ai jamais entendu personne se plaindre. Pourtant Shaka ne fait pas les choses à moitié, comme ce disque va le prouver : un brin de folie dans les voix (souvent speedées à la Vince NEIL ou... tiens, Mike PATTON), des guitares très grasses et très groovy, un son immense très fouillé avec des synthés dans tous les sens, et un côté massif même quand le tempo baisse. Pour résumer le disque, et toute leur carrière d'ailleurs, c'est simple : c'est parfois maladroit, parfois un peu facile, mais ça envoie tellement le pâté qu'Henaff a pris 5% au CAC 40 à chaque sortie d'album.

Après, vous avez le souci et l'effet de bord de chaque groupe qui possède un style assez particulier et identifiable. Le souci, c'est l'approche "formule rapide" : "Bunker", "Wrong Side", "Share A Line" par exemple sont des chansons "type" sauvées uniquement par le gros son, mais qui n'ont pas l'âme et le côté accrocheur, infectieux des grandes réussites. Le titre d'ouverture est spectaculaire dans son genre, très aguicheur, libérateur, las ! ses petits frères souffriront grandement du phénomène déjà-vu. Mais heureusement, il y a l'effet de bord, qui rend les titres réussis encore plus intéressants. Ainsi "Fear Ya" possède un refrain d'une grande intensité, "Wataman" est si décalé et furieux qu'il fait rire et passerait tout à fait bien aux... victoires (Note à France 2 : si ça arrive, n'oubliez pas qu'il y a deux H à thrash). Le final "Killing Hallelujah" mélange allègrement progressif, heavy metal et r'n'b moderne avec un sentiment épique.

Et puis des fois, le groupe devient un peu plus fou, pas dans les vocalises, pas dans le look, pas dans l'approche musicale, mais dans sa démarche disco-metal jusqu'au-boutiste, et c'est sinon l'extase, du moins un bon gros pied. "Rusty Fonky" est... fonky, avec un énorme riff à la NUNO et des cuivres de bâtard. "On Fire" semble calibré mais il y a ce petit côté CARPENTER BRUT, sale et rétro, qui fait qu'on la reprend vite en choeur. Avec un pont plus maîtrisé c'aurait été un des bijoux de l'année. Mais le gros morceau, c'est "Slam & Slam'ed". A part les deux "ballades" (sic), c'est le seul titre qui ne comporte pas de metal. Vous me direz, eh Baker, c'est con pour du funk metal. Mais côté funk justement, on dirait un mélange entre JUSTICE et CHIC, avec des emprunts à la fusion genre FISHBONE et un groove tout droit tiré d'un Amiga 3000. C'est irrésistible. Et ça se finit sur une impro d'Edouard Baer absolument pas déplacée et même au doux parfum de culte (PS : Edouard, tu as été auquel des DEUX uniques concerts donnés par INDOCHINE en 1996 ? ;) ).

Ne baissant le rythme qu'à deux reprises, et encore toujours avec des lignes de chant tarées, Shaka Ponk pêche par excès de bonne volonté. Le disque aurait duré 15 minutes de moins qu'il aurait été incroyable. Il n'est en l'état que très sympathique, mais surtout, si on met de côté cette répétitivité stylistique qui finira un beau jour par leur jouer des tours (Mat BASTARD semble l'avoir compris de son côté), on a un véritable plaisir d'écoute et de moving de boule, trop rare dans eunot' pays. Petit bonbon à s'offrir avant le café, si vous vous brossez bien les dents ça ne porte pas à conséquence.

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- Frah (chant)
- Sam (chant)
- Steve (claviers, prog)
- Cc (guitare)
- Mandris (basse)
- Ion (batterie)
- Edouard Baer (slam)


1. Gung Ho
2. Fear Ya
3. Faking Love
4. Bunker
5. On Fire
6. Summer Camp
7. Wrong Side
8. Wataman
9. Slam & Slam'ed
10. Rusty Fonky
11. Share A Line
12. Mysterious Ways
13. Killing Hallelujah



             



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