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2018 Eternity

Xavier BOSCHER - Eternity (2018)
Par BAKER le 10 Novembre 2018          Consultée 964 fois

Connu dans notre verte contrée pour avoir été un des guitaristes emblématiques du génial groupe MISANTHROPE, Xavier BOSCHER a depuis longtemps quitté la scène metal pour entamer, dans son fief niçois, une carrière solo riche d'albums plus portés sur le discours que sur la débauche de technique. Eternity ne déroge pas à la règle, avec une pochette tout droit sortie d'un cauchemar de Tim Burton pour présenter le grâal de chaque être humain, l'ultime fantasme : l'éternité. L'éternité, la belle affaire. Pour être éternel, encore faut-il naître.

Et donc à travers des pistes uniquement instrumentales, et s'occupant de tous les instruments, BOSCHER tisse un canevas sonore qui ne cesse de naviguer entre le confortable et le déroutant. Confortable car il s'agit principalement de rock progressif mélodique, avec des thèmes plutôt simples, peu de passages outranciers, un côté humain tant dans l'exécution que dans les thèmes abordés, avec notamment un optimisme que l'on rencontre au détour de plusieurs titres ("Nativity", "Amatory" et son pont enfantin, "Eternity") et qui tranche radicalement avec la violence nihiliste qu'on peut rencontrer ailleurs. C'est notamment pour cette raison qu'on peut qualifier sa musique de rock progressif, et pas metal : les mélodies sont plus "drivantes" qu'agressives.

Déroutant aussi car le disque souffre un peu du côté fait maison, presque démo par moments. La mise en place, globalement bonne, peut parfois être un peu décalée ("Send"), voire tant qu'elle dérange ("Eternity", titre épique, peut-être un peu trop gros pour un seul homme). Ce côté non finalisé, pas excessivement inécoutable outre-mesure, est accentué par un (non ?) mixage de la basse qui fait clairement ressortir le moindre pain et le décalage rythmique. Vu le son, trop fort, trop lourd, trop présent de ladite basse, je me demande si Xavier BOSCHER n'a pas commis l'irréparable : enregistrer sa basse branchée en direct dans la DAW. Ca, c'est une erreur à ne surtout pas commettre, jamais. Il faut s'appeler Baker pour faire une chose aussi compromettante.

Une fois l'aspect technique mis de côté, il faut avouer que la musique de Xavier BOSCHER est loin d'être désagréable. Par exemple, son utilisation de l'harmoniseur Eventide sur "Intimate" est tout à fait charmante, bien qu'il ne semble pas aller jusqu'au bout de son idée. "Nuages" est presque une tentative de suicide : intituler ainsi un instrumental de guitare, c'est gonflé ! Mais le résultat est plutôt mignon. "Eternity" possède une intro qui fait vraiment penser aux premiers Mylène FARMER : essayez de l'imiter par-dessus façon Canteloup, c'est saisissant ! Malheureusement, le titre sera un peu piraté par son gigantisme et des fausses notes choquantes sur le pont - on comprend bien l'idée derrière mais son exécution fait plus erreur que volonté artistique.

De tout ce concept, le meilleur titre restera "Nativity", dont le thème universel et furieusement optimiste est un tube en puissance, très bien écrit et conçu. Là aussi, le pont est curieux avec une "fausse" note à chaque phrasé de guitare, une seule, comme pour rappeler que même éternelle, la vie sera semée d'embûches... avant de repartir sur le thème principal, avec panache. On pense dans cet instant au meilleur de Marty FRIEDMAN, et c'est dans cette voie que BOSCHER se montre le plus à l'aise.

Difficile à chroniquer donc, ce disque. D'un côté, il possède trop de petits défauts pour que son écoute soit un bonheur tout du long. De l'autre, on ne peut mettre en cause ni le travail effectué, malgré ce côté inachevé par moments, ni le propos de Xavier BOSCHER qui, loin de MISANTHROPE, propose justement une vision assez optimiste et volontariste de l'existence. Fans de technicité, vous serez déçus mais ce n'est pas par ici que vous devriez chercher fortune ; fans d'ambiances, il manque encore quelque chose. Un disque trop en demi-teintes pour conseiller l'achat aux moins hardis d'entre vous ; mais que cela n'empêche pas BOSCHER de continuer sa recherche de la mélodie universelle, car par moments sur ce disque, il touche du doigt quelque chose de grand.

Note finale : 2,5/5

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   BAKER

 
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- Xavier Boscher (guitare, claviers, prog, basse)


1. Sand
2. Amatory (love At First Sight)
3. Nativity
4. Domestic
5. Reborn
6. Intimate
7. Nuages
8. Eternity



             



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