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2018 Obispo

Pascal OBISPO - Obispo (2018)
Par BAKER le 7 Décembre 2018          Consultée 1670 fois

Pascal OBISPO a changé de maison de disques, et parait-il de méthodes de travail. Mais pas de style. Après l'étonnant - et en grande partie réussi - projet "Billet de femme", le revoilà toutes guitares pop-rock dehors, pour faire... du OBISPO, ni plus ni moins, avec quelques guests pour faire bonne figure et deux-trois recherches sonores bien troussées. Mais si cet album est éponyme, ce n'est pas pour rien : à travers des textes à grande majorité nostalgique et une musique totalement calibrée sur ses anciens albums, Pascal ne prend pas beaucoup de risques. Il en est un cependant qu'il tente, et rate : le risque de perdre son auditeur.

Car ce ne sont pas moins de dix-huit chansons qui sont présentées ici, et tuons le suspense dans l'oeuf (oui, le suspense est ovipare), si pas mal de titres sont plutôt réussis, leur enquillement sur une durée totale de quasiment 79 minutes (!) sera fatal. OBISPO nous essouffle, balance les titres comme une poignée de sable sur la plage, et du coup le moindre titre moyen ("Saudade", trop inspiré de DAHO et en prime piquant la place du vrai final), la moindre répétition stylistique ("Universelle solitude" malgré ses guitares à la CURE), le moindre problème de surmixage (le banjo de "Forthlin Road", le lick de guitare sur "Je rentre", les scrouitchs de guitare sur "Seuls") deviennent tous des obstacles qui empêchent d'apprécier l'artiste à sa juste valeur.

Oh, nous pourrions continuer la liste des soucis. Le name-dropping par exemple qui atteint un niveau alarmant proche de Vincent DELERM, souvent gratuit, allant jusqu'à Emily Rajtaw.. Ratkaw... Kratwok... Chloé Vevrier. Les chansons réellement ratées, dans les grandes largeurs : "Poète maudit" qui manque cruellement de second degré et où CHRISTOPHE se compromet mollement ; "Amy" ode à la lionne du club des 27 en forme de cha-cha chiant-chiant, "On n'est pas seuls" alourdie d'un pathos terrible (argh ces choeurs), "Forthlin Road" qui aurait pu être une bonne petite chanson pop si CALOGERO ne sonnait pas un peu faux (pas au niveau de la justesse, mais au niveau de l'implication)... Le tout achevé par "La société de consolation", une sorte de mauvais premier single de Patrick BRUEL mâtiné de mauvais premier single de Thierry HAZARD : à fuir.

Les anti-OBISPO, et ils sont nombreux, se frottent les mains : chic, leur ennemi juré a encore sorti du caca ! Allons-y gaiement et vilipendons dans la joie et la bonne hu... minute. Disque très long, a-t-il dit ? N'y aurait-il pas quelques chansons réussies, du coup ? Si si, majoritairement au début d'ailleurs, et dans lesquelles OBISPO montre qu'il a toujours l'amour des arrangements sympathiques, des références sonores. Comme sur "Rien ne dure", très bon single aux guitares acoustiques agressives et au refrain rapidement assimilable ; comme sur "Vincent pleure", qui sans cette saleté de batterie à la COLDPLAY aurait été une sacrée chanson (harmonies délicieusement faux-amies, son de guitare trafiqué) ; comme sur "On n'a rien fait de mieux" qui possède une ambiance réellement ouatée, un régal de petites guitares entre le MARILLION du début 90s et SIMPLE MINDS quand ils faisaient dépouillé.

Des détails rendent des chansons attachantes : "Et bleu" par exemple est une chanson bizarre, mais une bonne intro, avec son traitement synthwave rehaussé de choeurs slaves. Le très bon single "Chante la rue chante" utilise à bon escient des choeurs wolof, tout comme "D'accord" mélange le koto japonais et la voix puissante de Youssou N'DOUR (tandis qu'Isabelle ADJANI ne convainc pas vraiment, pas plus qu'en 1983). Le saxophone fait des incursions répétées, le rigolo "Toxicomanes" a un petit côté "Post Pop" du grand IGGY, et que dire du riff-hommage à Laurent VOULZY qui est tout bonnement génial ?

Bref, Pascal n'a pas menti sur la marchandise avec un album éponyme : la moitié du temps, il fait du bon OBISPO. Il fait même du grand OBISPO avec "L'éclaircie", pop-rock énergique, emplie d'optimisme et de grandeur, avec notre saxophone en mode sauveur du monde. Cette chanson, meilleur titre de l'album, aurait également été une fin parfaite si "Saudade" ne venait pas tout gâcher derrière ; et globalement, c'est ce qu'on reproche à cet album : son gigantisme. Trop de guests, trop de chansons, trop de tout. Un tracklist coupé de moitié et un peu revu en aurait fait un super album. On se consolera comme on peut en rebaptisant "prétention" en "générosité".

Note finale : 2,5/5

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   BAKER

 
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- Pascal Obispo (chant, basse, claviers, guitare, choeurs)
- Julie Obispo (chant)
- Calogero (chant)
- Isabelle Adjani (chant)
- Youssou N'dour (chant)
- Philippe Pascal (chant)
- Christophe (chant)
- Benjamin Biolay (chant, claviers)
- Pierre Jaconelli (guitare, basse, claviers)
- Olivier Reine (claviers)
- Laurent Arriau (prog)
- Sam Stoner (guitare)
- Romain Bachelard (batterie)
- Manu Katché (batterie)
- Max Pinto (saxophone, flûte)
- Catherine Robert (violoncelle)
- Karen Brunon (violon)
- Karen Khochafian (violon)
- Lise Orivel (alto)
- Julia Penere Sarr (choeurs)
- Jean-marc Reyno (choeurs)


1. Et Bleu
2. Rien Ne Dure
3. A Forthlin Road
4. Chante La Rue Chante
5. Les Chansons De Vouzy Et Souchon
6. On N'a Rien Fait De Mieux
7. D'accord
8. Je Rentre
9. Allons En Fan
10. Poète Maudit
11. Universelle Solitude
12. Amy
13. Toxicomanes
14. On Est Pas Seul Sur La Terre
15. Vincent Pleure
16. La Société De Consolation
17. L'éclaircie
18. Saudade



             



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