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1972 Maxayn

MAXAYN - Maxayn (1972)
Par LE KINGBEE le 28 Décembre 2018          Consultée 740 fois

Groupe de Soul Funk Psyché, MAXAYN se forme en 1971 sous l’impulsion de Paulette Parker, ancienne Ikette au sein de la revue d’Ike & Tina Turner. Auteure d’un single sans le moindre succès pour le label Duke, la native de Tulsa (Oklahoma) est rejointe par l’organiste Andre Lewis, le bassiste Marlo Henderson et le batteur Emry Thomas, tous trois connus pour avoir joué au sein du Buddy Miles Express.

1971 s’annonce comme l’année du grand chamboulement pour Paulette, elle convole en juste noce avec son claviériste et devient Maxayn Lewis. Marlo, Emry et Andre (futur Mandre) y ont-ils vu un signe du destin, toujours est-il qu’ils décident de prendre le nouveau prénom de la chanteuse, plus fun que Paulette, comme nom de groupe. Au tout début de l’année, MAXAYN parvient à intéresser Luther Dixon, l’ancien lanceur des Shirelles. Auteur compositeur renommé, Dixon fait part de sa découverte à Phil Walden, patron du label Capricorn qui décide d’enregistrer le groupe. Walden n’est pas un inconnu, il a été manager d’Otis Redding, s’est occupé d’une pléiade d’artistes Soul, collabore étroitement avec l’Allman Brothers Band et n’hésite pas à donner sa chance à de nouveaux groupes : Captain Beyond, Wet Willie, publiant même le fameux « Ton-Ton Macoute » de Johnny Jenkins. Capricorn jusqu'alors distribué par Atco peut s’appuyer sur un nouvel allié de poids, Warner devenant le nouveau distributeur, Walden peut se permettre de prendre des risques, le bonhomme est porté par le succès des frangins Allman.

Capricorn expédie Maxayn à Miami, au Funk House Criteria Studios, là où les EAGLES enregistreront plus tard « Hotel California ». Le groupe agrémenté de plusieurs musiciens additionnels met en boite huit titres lors de deux sessions : six compositions et deux reprises des ROLLING STONES, une par face. D'entrée de jeu, une tonalité acidifiée par les claviers de Lewis et un chant déclamatoire vient frapper les esprits. L’envoûtant « Song » demeure marqué par les présences du couple Lewis, Marlo et Emry ayant disparus des écrans radars. Si Hank Redd (futur Labelle, Stevie Wonder) saupoudre une ambiance cuivrée par l’entremise d’un sax délicat et d’une guitare plus funky que groovy, c’est encore les nappages d’orgue et le chant volontaire de la chanteuse qui porte le morceau vers les sommets. « Jam For Jack », un instrumental très proche d’une jam expérimentale, vient clore cette face. Là si les saxophones de Redd et Hunter (un ex Buddy Miles) donnent l’impression d’épicer l’attelage, ce sont toujours les synthés Moog de Lewis qui tiennent les rennes. Standard des STONES, « You Can’t Get Always What You Want » a fait l’objet de nombreuses reprises bien souvent désastreuses, même la grande Aretha FRANKLIN viendra se prendre les pieds dans le tapis avec sa version Disco Soupe. Maxayn nous livre ici une superbe esquisse. Les claviers remplacent les chœurs de la version originale mais parviennent à garder une atmosphère churchy d’un titre où viennent se mélanger divers sentiments au travers de thématiques fusionnelles (drogue, amour, pouvoir) et pessimistes.

La face B débute avec la seconde reprise de STONES, « Gimmie Shelter », song-war traitant de la Guerre du Vietnam qui connaîtra dès 1971 plusieurs versions recommandables (Ruth COPELAND ou bien encore Merry Clayton également choriste dans la version d’origine). L’orgue remplace ici avantageusement la guitare conférant au morceau une tonalité oscillant entre l’apocalypse et la prise de psychotrope, une version maîtrisée de bout en bout avec une Maxayn officiant au micro mais aussi au cor. Petite rupture avec « Let Me Be Your Friend », titre tempéré et plus planant dans lequel les claviers endossent le premier rôle tout en mettant le chant au diapason. Plus longue piste du disque (plus de 6 minutes), « Doing Nothing, Nothing Doing » se révèle comme un proto Soul Funk Psyché avec l’apparition d’une flûte, un titre annonciateur de Rufus & Chaka Khan. Le disque s’achève sur « Beloved » dans lequel la chanteuse épaule au piano les touches planantes de son compagnon pour un pur moment de Soul cosmique, un titre moins « gouteux » qui enlève à lui seul un demi-point au disque.

Ce premier disque éponyme publié en 1972 ne connaîtra pas le succès escompté malgré la sortie d’un single regroupant les deux covers stoniennes publié à la fois par Capricorn et Warner dans une tentative de rescousse qui allait s’avérer plus ou moins vaine. Malgré son manque de notoriété, ce disque à la tonalité éthérée marquait un changement dans le monde de la Soul avec l’arrivée de groupes comme Rufus ou Mother’s Finest.

Cette chronique provient de l’écoute du pressage allemand. Les trois disques de Maxayn ont été réédités en 2017 sous format CD dans un coffret publié par Soul Music Records.

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- Maxayn Lewis (chant, piano 2-4-6-7, cor 5)
- Andre Lewis (orgue, piano 8,basse 2-7, chœurs 1-2-3)
- Marlo Henderson Guitare 4-5-6-7-8, Basse
- Billy Rich (basse 1-6)
- Hank Redd (guitare 2-5-7, saxophone 2-3-4-5, percussions 8)
- Haschel Wright (guitare 1)
- Emry Thomas (batterie 1-4-7, percussions 6)
- Fred Allen (batterie 2-3-5)
- Jimmy Maher (batterie 6)
- Stemsy Hunter (saxophone 3-4-5, flûte 7)


1. Trying For Days
2. Song
3. You Can't Always Get What You Want
4. Jam For Jack
5. Gimme Shelter
6. Let Me Be Your Friend
7. Doing Nothing, Nothing Doing
8. Beloved



             



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