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2018 Beginn

BRÜCKEN / FROESE - Beginn (2018)
Par BAKER le 13 Janvier 2019          Consultée 1397 fois

"Les vieilles gloires". Comme c'est péjoratif ! Une vieille gloire, c'est une façon peu polie, mais acceptée socialement, de rappeler que la gloire est derrière, qu'on en profite parfois de façon peu scrupuleuse et surtout qu'elle ne reviendra pas. Aussi lorsque le projet BRÜCKEN / FROESE s'est mis en branle, il y avait de quoi tiquer. Car sur le papier, Claudia BRÜCKEN est "une vieille gloire des années 80", chanteuse du groupe génial mais peu prolixe PROPAGANDA, et Jerome FROESE est "une vieille gloire des années 90", et encore peut-on parler de gloire, les plus méchants n'hésiteraient pas à le traiter de pistonné au sein de TANGERINE DREAM, de 1990 à 2005. C'est aller un peu vite en besogne.

Aussi incongrue qu'elle puisse paraître, l'association de ces deux artistes donne un des albums les plus frais et enthousiasmants de l'année. Etre une vieille gloire, c'est avoir eu du talent. Rien ne dit que ledit talent s'en va avec l'âge et, ici, ce serait plutôt le contraire. Chanteuse caméléon capable d'être mutine, sinistre ou rêveuse, Claudia soigne franchement ses lignes mélodiques, ses choeurs parfois excellents et ses interprétations toujours au diapason. L'intégralité des instruments est tenue par Jerome qui brille de mille feux. Il se souvient qu'il est guitariste, qu'il est batteur, qu'il a été le principal mélodiste chez T.D., et si ses incursions solo n'étaient que gentiment convaincantes, c'est ici une révélation.

L'introduction "The Last Dance" est parfaite pour rassurer l'auditeur. La production est aux petits oignons (l'écoute de ce disque au casque est un régal), belle voix mise en avant avec chaleur, adorable solo de guitare mélodique, belles harmonies. Et c'est ensuite un mini-festival qui alterne entre rêveries psychédéliquement électroniques et morceaux plus agressifs mélangeant le meilleur des sonorites 10s et quelques synthés un peu plus anciens mais pas moins efficaces (écoutez-moi ce "Sweet Sense of Liberation" d'où surgit le Host de PARADISE LOST !).

Un plaisir pur qui ne connaît qu'une faiblesse : le fameux "petit ventre mou du milieu" avec deux titres un peu inférieurs. Et encore : "Whispers of Immortality" est sauvé par des guitares diaphanes, et "Sound of the Waves", trop linéaire, se montre relativement intense, grâce à Claudia qui s'implique totalement. Pour le reste, c'est un feu d'artifice électronique avec une énergie rock sourde mais pas totalement impalpable. Ainsi "Cards" est vraiment une extension du T.DREAM de Purgatorio avec cette batterie électronique (une vraie me semble-t-il, à l'ancienne, avec les baguettes et les pads), ces licks de guitare agressifs et ces mélodies planantes. C'est excellent, tout comme "Stars Walking Backwards", la rencontre improbable entre les premiers BJÖRK et "Mars Polaris" du DREAM.

C'est surtout la qualité et la finesse d'écriture qui impressionnent pour ce qui était censé n'être qu'une récréation. Magnifiquement intense, "Wounded" est le titre le plus dark, prenant, mécanique, où Jerome, peu avare en sons divers, montre toute sa science des arrangements. "Sweet Sense of Liberation", titre qui se rapproche le plus de PROPAGANDA (avec en prime Susanne qui vient fait un excellent cameo), est tribal, hypnotisant. A l'inverse, on sera surpris par l'optimisme charmant de "Forevermore", et l'adorable ballade "Flight of Fancy", petite perle de douceur et de simplicité avec là aussi une écriture au cordeau, ne laissant rien passer.

Le résultat est-il "un mélange du DREAM période Turn of the Tides et de P Machinery" ? Très peu, juste par bribes. Par contre, c'est un passionnant voyage entre électro et art pop qui respire le soin, l'amour du travail bien fait. Très accessible, bien que pas toujours aisé, assez varié pour ne jamais ennuyer, terriblement moderne mais jamais putassier, ce disque sorti de nulle part est une excellente surprise, une rencontre qui a marché à pleins tubes et mérite une reconnaissance à la hauteur des espérances. Car oui, quand on parle de vieilles gloires, il faut le reconnaître : nous autres éternels rêveurs avons toujours un peu d'espoir.

Note finale : 4,5 / 5

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- Claudia Brücken (chant)
- Jerome Froese (claviers, prog, guitare, batterie)
- Susanne Freytag (chant)
- David Watson (choeurs)


1. The Last Dance
2. Wounded
3. Flight Of Fancy
4. Cards
5. Light Of The Rising Sun
6. Whispers Of Immortality
7. Sound Of The Waves
8. Stars Walking Backwards
9. Forevermore
10. Sweet Sense Of Liberation
11. Unbound Spaces



             



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