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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  B.O JEUX-VIDEO

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B.O JEUX-VIDEO

1991 Streets Of Rage
1992 Streets Of Rage II

REMIX/ARRANG.

1991 Actraiser Symphonic Suite
 

- Style : Koichi Sugiyama
- Membre : Divers Jeux Video

Yuzo KOSHIRO - Streets Of Rage (1991)
Par BAKER le 8 Août 2019          Consultée 888 fois

Le principe est simple : ça vient du Japon, donc c'est transposable en haïku.

Moi péter gueules
Bourrin, souffrance ist Ich
Toi vouloir gnons ?

Voilà, à partir d'un tel paradigme poético-philosophico-philatéliste, on arrive à Streets of Rage, qui est un beat 'em up (terme anglosaxon traduisible par moi péter gueule, donc) qui a fait fureur sur la Megadrive. De décors urbains choyés dans les détails rappelant Renegade en plus soigné, des personnages charismatiques et imposants, un gameplay pas mal fichu et progressif, et surtout, une bande-son qui a révolutionné tout un genre. Un genre et la console en elle-même.

La musique de jeu vidéo est, ou du moins était, par essence de la musique électronique. Bip bip, pour faire très, très simplifié. Mais curieusement, dès ses débuts, c'est plus vers le domaine pop, new wave, voire rock (et quelques fois jazz ou new age, comme Driller), que les compositeurs essayaient d'approcher leurs oeuvres. Ca pouvait même commencer à vouloir ressembler à des symphonies, comme chez Nobuo UEMATSU, Charles CALLET ou Tim FOLLIN. Mais très peu s'essayaient à la musique électronique pure, ce qu'on appelle désormais l'electro et qui était, au début des années 90, balbutiant sous les termes house, techno ou trance.

Aussi, double choc lorsque Yuzo KOSHIRO s'attaque, pour un jeu se déroulant dans les bas-fonds d'une grande ville, à de la musique très agressive, très urbaine, contemporaine et furieusement techno. Premier choc car c'en est fini des jolies mélodies sifflables sur fond de pop rock, la musique colle à la violence du jeu comme aux chewings-gums écrasés sur le bitume. Second choc, et c'est là que le disque mérite des éloges même si vous n'aimez pas le style : d'une pauvre Megadrive, certes meilleure techniquement que la Master System mais jusqu'ici chichement utilisée, KOSHIRO a tiré des sons et une production totalement bluffants pour l'époque. Pour l'époque ? Peuh ! Pour la Megadrive alors, maintenant et à jamais, point.

Je n'irai pas jusqu'à dire que le disque se laisse écouter avec un plaisir total et absolu tout du long. Mais enfin, il faut bien remettre les pendules à l'heure : même si ce n'est pas ma tasse de thé, je ne peux que m'incliner devant une bonne moitié des titres qui utilisent le chip sonore - enfin, LES chips sonores - de la Megadrive d'une façon incroyable, pas seulement dans la qualité de son (les basses sont énormes sans saturer) mais aussi dans la qualité des arrangements et des programmations pointilleuses jusqu'au plus petit détail. On débute par un titre iconique, un "The Street Of Rage" onirique, à la fois mystérieux, planant et curieusement accueillant, pour être réveillé par le culte jingle "Player Select" et un "Fighting in the Street" furieux, utilisant toutes les ressources de la jungle et trance (boucles répétitives, sons stridents, piano acid jazz pour les harmonies, inclusion debruitages en tant que rythmique). Les titres sont souvent basés sur un même moule, ce qui est normal vu le type de jeu et les considérations techniques et narratives, mais KOSHIRO arrive à varier quelques plaisirs : un pont purement funky sur "Beatnik", un orgue soul sur "Dilapidated Town", les rythmiques piquées à "Enigma", la fretless d'intro putassière à mort, et que c'est bon, sur le final "My Little Baby" (aussi doux que le reste est bourrin).

En tant que disque de musique pure, quelques titres ne dépassent pas le stade de l'anecdotique : "Dilapidated" court après sa queue, "Stealthy Steps" ne décolle pas malgré un tempo plus lent qui le rapproche de la qualité d'un William ORBIT, "Keep The Groovin' " est un peu trop simple pour mettre assez bien en valeur ses qualités cuivrées. Mais le tout est diablement bien fait. Si on écoute "You Became The Bad Guy", qu'est-ce qui sépare la qualité de ce titre de celle de vrais morceaux sortis en boîte pendant les années 90 ? A vrai dire, rien.

Est-ce que j'écouterai Streets of Rage souvent ? Moins que d'autres musiques de jeux vidéo, beaucoup moins que les Benn DAGLISH ou autres Rob HUBBARD : on ne se refait pas. Est-ce que je regrette l'achat du remaster qui a magnifiquement inauguré la collection vinyllique DataDisc ? Pas le moins du monde (les réfractaires à l'analogique peuvent trouver cette musique en CD, mais au Japon seulement). Est-ce que je vous conseille son écoute, sinon son achat ? Oui. C'est tout un pan de musique qui s'ouvre ici, pas seulement côté console de jeu mais dans la musique de tous les jours. Il y a bien un peu de kitsch par-ci par-là, mais c'est ce que le genre demande. Ceux qui ne seront pas d'accord, moi péter gueule.

Note finale : 3,5 / 5 augmentée à 4 pour l'importance historique.

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- Yuzo Koshiro (prog)


1. The Street Of Rage
2. Player Select
3. Fighting In The Street
4. Attack The Barbarian
5. Dilapidated Town
6. Moon Beach
7. Keep The Groovin'
8. Round Clear
9. Beatnik On The Ships
10. Stealthy Steps
11. Violent Breathing
12. The Last Soul
13. You Became The Bad Guy !
14. Big Boss
15. My Little Baby
16. Game Over



             



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