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MUSIQUE ÉLECTRONIQUE  |  REPRISES

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Ed STARINK - Synthetiseur (1989)
Par BAKER le 16 Octobre 2018          Consultée 1670 fois

Ah ! Attention, culte. Culte ne signifie pas toujours bon. Mais ce qui est certain, c'est que ça signifie culte. Autrement dit (oui je sais, fallait commencer par là), intéressant à connaître pour sa petite culture personnelle. Replaçons dans le contexte : fin des années 80, le synthétiseur (et pour être précis, le synthétiseur DIGITAL) est passé, en dix ans à peine, de bête curieuse et inquiétante à élément indispensable dans un studio d'enregistrement. Tout le monde en utilise, de DEPECHE MODE à MANO NEGRA, de VAN HALEN à Michel SARDOU, de SABRINA à Chick COREA. Le terme synthétiseur qui n'effraie plus fait partie du vocabulaire courant. Cependant, il possède encore une part d'aura magique, comme le premier mot d'une formule alchimique.

Entre en scène Ed STARINK. Multi-instrumentiste - mais, tu as deviné ami lecteur, plus spécifiquement pianiste - néerlandais ayant pas mal bourlingué, fan mordu de musique instrumentale en général et de VANGELIS en particulier, l'homme se met en tête de créer un album de reprises instrumentales qui mettrait en valeur l'instrument synthé et la luxuriance de la production 'faite maison', avec pour but avoué d'enregistrer les 'versions définitives' de ces morceaux. J'ignore totalement comment les questions de droits ont été réglées, toujours est-il qu'en débutant cette oeuvre, STARINK tape dans le lourd : VANGELIS évidemment, JARRE, MORODER, OLDFIELD, FALTERMEYER, O.M.D., ART OF NOISE. Bref, les cadors du genre. Le résultat finalement sorti en 1989 sous le nom simple mais accrocheur et évocateur de Synthétiseur fait l'objet d'un marketing agressif et omniprésent, résultant en un chiffre de ventes colossal. Et ce n'est que le premier volume.

Mais, me direz-vous avec raison, à quoi ça sert ce bidule ? Parce que franchement, un album de reprises, pas foulé le mec, et puis avec le melon, et puis oh, tout le monde les a, ces titres... OK Google, rembobine la cassette. Il était une fois, dans un immense château, un beau prince qui se faisait royalement chier en cours de latin. Tant et si bien que pour passer l'heure de cours, il se passait dans la tête l'album Synthétiseur. Oui, à ce point. Et au bruitage près. Ce premier volume ne changera pas le cours de votre vie si vous avez déjà une discothèque solide ; mais ce disque avait un tout autre but : faire une sorte de bilan des vingt ans de musique électronique en forme de best-of universel, et sur ce point, Synthétiseur 1 est radical. Regardez donc les titres : imaginez-vous un seul instant votre collection de disques, pire, votre simple culture musicale, sans une version d'O"xygene 4", "Equinoxe 5", "Chariots de Feu", "Chase", "Axel F", "Autobahn", "Electricity", "Tubular Bells" ?

Cela dit, si vous avez effectivement de grosses lacunes dans ce domaine, ne cherchez pas midi à quatorze heures : cette compil est très bien faite. Les reprises sont majoritairement respectueuses. Sont-ce 'des versions définitives' comme promis ? Non, mais elles n'ont vraiment pas à rougir. La prod' est parfaite : très froide, très digitale (disque à écouter en CD prioritairement), elle est bourrée d'effets et de petits détails. Les JARRE sont de loin les plus fidèles, avec un petit bonus pour "Rendez-Vous IV" toujours un peu pataud mais qui gagne en côté funky (préférence de STARINK pour les live ?), et les VANGELIS sont les plus épiques, détaillés. "Pulstar" en particulier est grandiose, avec ce final en apothéose via cette guitare... car hum, oui, il n'y a pas QUE du synthétiseur, dans Synthétiseur.

Deux autres titres se démarquent, par rapport aux autres qui sont de toutes façons tous au minimum agréables : "Mammagamma", n'ayant rien à envier à l'original du ALAN PARSONS PROJECT, et "Miami Vice" ("Crockett's Theme" en réalité) qui sublime l'original de Jan HAMMER avec, là aussi, une gratte bien sentie. Du plaisir, ni plus ni moins. Bonus track qui incitait l'acheteur à prendre le CD (le vinyl ayant aussi son charme), la reprise de "Tubular Bells" quant à elle risque de faire grincer des dents. Thème joué une octave au-dessus, partie "Basses" incantatoire qui fait penser à... Ennio MORRICONE sur... L'Exorciste 2 (!), et cette partie finale totalement délirante avec batterie à la Phil COLLINS et gros solo heavy metal putassier. Un baroud d'honneur à la hauteur du projet.

Indispensable ce disque ? Absolument pas si vous connaissez vos classiques, tout juste distrayant, pour la revisite tarée d'OLDFIELD et deux ou trois petits détails sonores croquignolets (le "pshhhhhhhhhht" de "Chase", la guitare qui perd le contrôle à la fin de "Pulstar"). Mais dans le cas contraire, bon sang, vous n'avez aucune excuse : ce disque est trouvable dans tous les vide-greniers du monde à un prix ridicule, et au-delà de l'intérêt artistique douteux, vous éprouverez à son écoute un PLAISIR total et absolu. Vous y serez, dès la première note réverbérée à mort d'"Antarctica", comme dans un cocon, et en plus de vous forger une très solide culture musicale, vous serez inatteignable, quel que soit l'ennemi en face. Rosa rosa rosam, rosae rosae rosà...

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- Ed Starink (claviers, prog, guitare, basse)


1. Theme From Antartica (vangelis)
2. Moments In Love (art Of Noise)
3. Mammagamma (the Alan Parsons Project)
4. Axel F (harold Faltermeyer)
5. Autobahn (kraftwerk)
6. Chants Magnétiques 2 (jean-michel Jarre)
7. Electricity (o.m.d.)
8. Equinoxe V (jean-michel Jarre)
9. Chariots Of Fire (vangelis)
10. Hymne (vangelis)
11. Miami Vice (jan Hammer)
12. Quatrième Rendez-vous (jean-michel Jarre)
13. Pulstar (vangelis)
14. Oxygene Iv (jean-michel Jarre)
15. To The Unknown Man (vangelis)
16. Chase (giorgio Moroder)
17. L'exorciste (mike Oldfield)



             



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