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2018 Amir
2022 Sahar
 

- Style : Jeff Buckley
- Style + Membre : Radiohead

TAMINO - Amir (2018)
Par NESTOR le 20 Janvier 2019          Consultée 2069 fois

Avec TAMINO, on entre dans la cour des très grands. C’est bien simple, à l’écoute de ce premier album les comparatifs qui nous viennent immanquablement à l’esprit évoquent aussi bien Jeff BUCKLEY, que Tom WAITS ou bien MORRISSEY. Et force est de constater que face à ces « pointures » ce jeune belge n’a pas à rougir de son premier album, tant celui-ci fait excellente impression.

Reprenant les quatre titres présents dans son premier EP (Habibi, 2017), ce Amir débute par l’imparable "Habibi", qui sonne déjà la fin du match : par arrêt de l’arbitre sur KO. Dès lors il est clair que la chose est entendue : nous avons là affaire à un très grand artiste. Tant par ses qualités vocales, que par sa capacité à créer un univers envoutant et empreint de beauté. Un qualificatif qui va se révéler omniprésent lors de la totalité de l’écoute d’Amir. Et la suite ne va faire que confirmer, voire renforcer, cette première impression.

Que ce soit avec un "Sun May Shine", aux ambiances insolites et vaporeuses, qui se voient accompagnées par une rythmique légèrement électro. Ou bien avec le plus sombre "Tummy", qui, pour moins surprenant qu’il soit, n’en demeure pas moins un excellent morceau qui pourrait évoquer les groupes les plus romantiques de la Newwave des années 80. Les origines égyptiennes du chanteur transparaissent parfois, notamment au travers d’un "So It Goes" porté par des atmosphères et des sonorité empreintes d’orient. L’ensemble NAGHAM ZIKRAYAT est alors de la partie, mais c’est surtout la voix de tête de TAMINO, et l’usage de tempi langoureux qui deviennent la marque de fabrique de sa personnalité.

"Indigo Night", déjà présent sur l’EP parut en 2017, et sur lequel intervient Colin GREENWOOD est l’occasion de constater que la présence du bassiste de RADIOHEAD fait sens et nous renvoie aux digressions les plus planantes de ce groupe. Et cette revue pourrait durer jusqu’à l’intimiste "Persephone" qui clôt de bien belle manière cet album bluffant du début à la fin. L’alliance, qui pourrait semble un peu paradoxale au premier abord, d’une maitrise vocale parfaite et d’une certaine nonchalance rythmique s’avère en effet très heureuse. Créant un univers féérique et d’une beauté à couper le souffle, avec toujours pour leitmotiv cette voix qui s’élève en de merveilleuses arabesques.

Comme précisé en ouverture, on pense immédiatement à Jeff BUCKLEY. Outre la jeunesse des deux artistes (bien que ce dernier avait 7 ans de plus que TAMINO à la sortie de son premier album), c’est surtout leur capacité à mettre leur puissance vocale au service d’un univers fait de grâce et d’émotion qui les rassemble. Ainsi que cette sorte de spiritualité qui émane ne leur musique. Le pont entre eux est peut-être à chercher dans le romantisme et la mélancolie d’un Léonard COHEN, qui semble être une source d’inspiration commune. Toujours qu’il sera difficile à TAMINO de s’affranchir de cette filiation avec Jeff BUCKLEY, tant celle-ci est évidente.

Et ce sera probablement un des challenges de TAMINO à l’avenir : parvenir à s’émanciper de cette référence tout en conservant cette identité basée sur son chant si particulier. Il faudra également qu’il parvienne à faire varier, ou pour le moi évoluer, son propos et les ambiances dans lesquelles il évolue. En effet, et si l’on voulait être un peu tatillon, c’est peut-être dans ce domaine que l’artiste conserve une marge de progression s’il ne veut pas, à termes, lasser l’auditeur. A ce titre, un morceau de la trempe de "Tummy", qui évoque par certains moment MORRISSEY, pourrait être un axe d’évolution assez pertinent. Alors qu’inversement, "Intervals" peine un peu à se singulariser par rapport aux autres titres.

Mais on est encore bien loin d’une situation ou la lassitude pointe le bout de son nez, et l’écoute de cet album est un ravissement qui n’est altéré par aucun bémol, aucune faiblesse. Alors, sans aucune hésitation, je vous invite à vous plonger dans cet album qui ne devrait pas avoir beaucoup de mal à vous ensorceler et vous soumettre à son charme.

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   NESTOR

 
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- Amir Tamino (chant, guitare, claviers)
- Colin Greenwood (basse sur indigo night)
- Collectif Nagham Zikrayat


1. Habibi
2. Sun May Shine
3. Tummy
4. Chambers
5. So It Goes
6. Indigo Night
7. Cigar
8. Each Time
9. Verses
10. W.o.t.h.
11. Intervals
12. Persephone



             



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