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JAZZ-ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1977 Happy The Man
1978 Crafty Hands

HAPPY THE MAN - Happy The Man (1977)
Par MARCO STIVELL le 23 Janvier 2019          Consultée 1191 fois

Pas facile de s'imposer en cette seconde moitié d'années 70 sur le terrain rock progressif américain, quand on a WEATHER REPORT d'un côté et KANSAS de l'autre (Frank ZAPPA est encore à part). Heureusement, HAPPY THE MAN se détache du lot et parvient à faire parler de lui. Faut dire, avec un nom pareil, de type « Regardez comme on est fans de GENESIS, même de leurs singles méconnus » (cette chanson n'a jamais été reprise en 33 tours), il ne pouvait en être autrement !

Le groupe prend ses racines près de Washington D.C. et, tout près, dans la ville de Harlington, nord de l'état de Virginie. Deux parties se rejoignent, la paire de claviéristes Kit Watkins et Frank Wyatt, également saxophoniste, et celle de Rick Kenell et Stanley Whitaker, respectivement bassiste et guitariste-chanteur. Avec l'ajout d'un batteur, alors qu'il ne fait que des reprises des grands groupes anglais du prog et après avoir tenté différentes auditions de chanteurs solistes, HAPPY THE MAN préfère rester instrumental, les rares parties vocales étant assurées par Whitaker.

Coïncidence due au nom ou pas, notez qu'ils ont quand même été sélectionnés par Peter GABRIEL lorsque celui-ci a voulu se lancer en solo dès 1976, tout en s'éloignant de GENESIS sur le plan musical et de son Angleterre natale géographiquement. Au bout d'une seule journée, après les avoir fait travailler sur le morceau « Slowburn », il a été décidé que ça n'irait pas plus loin car GABRIEL ne voulait plus faire de rock progressif...

L'année suivante, en 1977, paraît le premier album qui porte le même nom que le groupe qui porte celui de la chanson. Point le plus positif de la rencontre avec GABRIEL, le quintette se voit signé par Arista, label passé major mais encore hésitant (entre Barry MANILOW, Suzi QUATTRO, eux...). Une chance n'arrivant jamais seule, le disque est réalisé par Ken Scott, ingénieur du son des BEATLES, Elton JOHN, PINK FLOYD, MAHAVISHNU ORCHESTRA et tant d'autres, producteur de David BOWIE, SUPERTRAMP, KANSAS et tant d'autres...

Happy The Man, l'album est une fine fleur de cette fin d'années 70, il vise le ciel, et à son niveau virtuose autant que créatif, le groupe ne doit guère plus envier à WEATHER REPORT et RETURN TO FOREVER qu'aux natifs du Midwest. Les musiciens sont solides, les parties chantées occasionnelles sont très bonnes ; Stanley Whitaker possède une voix proche de celle de Greg Lake, de quoi attirer facilement un public de la première heure anglaise (début de « On Time as a Helix... », « Upon the Rainbow »). Frank Wyatt aux saxophones, flûte etc ainsi qu'au piano, et ce fou furieux de Kit Watkins avec son jeu de Minimoog font tout le sel du groupe. Watkins ajoute à foison du piano Fender Rhodes, des cordes-synthés (ARP String Ensemble)...

La combinaison de deux claviéristes, de plus en plus employée à l'époque, se ressent de manière positive et dès les premiers instants du disque, avec le majestueux « Starborne », plus tard ensuite pour les splendides « Carousel » et « Hidden Moods », dans la même verve. Celle-ci est assurément jazz, harmoniquement, rythmiquement dès que l'ensemble du groupe s'en mêle, de quoi prendre un caractère fusion. Cependant, il faut être habitué du prog anglais pour se rendre compte qu'il y a autre chose, notamment du KING CRIMSON, du Canterbury pour le versant humoristique et GENESIS pour les parties les plus belles et épiques à la fois. Les marches finales, les instants farfadets de « Upon the Rainbow » et « New York's Dream Suite » ne peuvent mentir là-dessus !

Le disque est riche en solo fiévreux et étirés de saxophone alto, de Minimoog mais aussi de guitare, combinée à une basse très mélodique, car Kennell et Whitaker ne sont point manchots. Avec la batterie de Mick Beck qui s'adapte fort bien aux ruptures massives de rythmes et de tons, typique du prog comme de la fusion, ces instruments ne sont point laissés en reste, même si on se rend bien compte que le tandem Wyatt/Watkins domine, d'une façon ou d'une autre. Tout n'est pas toujours au top dans ce disque, la preuve sur « Knee Bittens... » à cause du thème franchement kitsch aux trompettes-synthé (alors que le disco de « On Time as a Helix... » passe très bien !) et « Carousel » deuxième partie donne l'impression de traîner un peu la patte, sans savoir comment se finir.

Le reste est fantastique, pratiquement de bout en bout. De la « musique de musiciens », mais très riche, avec des mélodies saisissantes (parfois simples, sentimentales et sincères, si si !), des colorations sonores époustouflantes (les claviers mais pas seulement), de longs mouvements savants qui peuvent susciter la passion, y compris d'un non habitué du jazz. Avec, en plus, la touche futuriste/science-fiction développée par les grands du funk, les WEATHER REPORT et cie, au cinéma bien sûr (77, année Star Wars) qui se retrouve jusque sur la pochette emblématique, oeuvre de Mary Walsh et Dennis Luzak. Le disque est réédité en CD par Musea Records en l'an 2000.

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   MARCO STIVELL

 
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- Stanley Whitaker (guitares 6 et 12 cordes, chant)
- Frank Wyatt (saxophones, flûte, piano, claviers)
- Kit Watkins (minimoog, pianos, arp string ensemble, orgue b3)
- Rick Kennell (basse)
- Mike Beck (batterie, percussions)


1. Starborne
2. Stumpy Meets The Firecracker In Stencil Forest
3. Upon The Rainbow (befrost)
4. Mr. Mirror's Reflections On Dreams
5. Carousel
6. Knee Bitten Nymphs In Limbo
7. On Time As A Helix Of Precious Laughs
8. Hidden Moods
9. New York Dream's Suite



             



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