Recherche avancée       Liste groupes



      
MUSIQUES TRADITIONNELLES  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

2006 Madre Protégenos
2010 Immaculada

ÍON - Madre Protégenos (2006)
Par VOLTHORD le 20 Décembre 2006          Consultée 2959 fois

Duncan Patterson. Ce nom vous dit-il quelque chose ? Moi, il y a peu, il ne m'aurait rien dit.
Honte à moi, qui n'ai retenu que quelques titres et que quelques grimaces des écoutes certainement trop rapides et confuses d'ANATHEMA, et rien du tout d'ANTIMATTER, les groupes précédents du bonhomme.
La direction prise par le monsieur Irlandais se veut aujourd'hui plus personnelle, comme, en seul maître à bord il nous confie aujourd'hui une musique éthérée et planante, bien loin du doom ou du metal gothique.

"Madre Protégenos" nous ouvre les portes du refuge spirituel de Sir Patterson. Mère protège-nous, phrase traduite dans une multitude de langue, insiste sur la diversité, voire l'universalité qu'aborde cet album. En effet, ce sont des musiciens et vocalistes Grecs, Irlandais, Australiens, Mexicains, Argentins (etc...) que Duncan a recrutés pour enregistrer l'album… on comprend mieux la classification "Musique du monde"… et on la comprend d'autant plus à l'écoute de cet album, qui évoque dans un premier temps le ton très oriental d'un DEAD CAN DANCE, d'un RAJNA ou d'un AM GANESHA'N. J'étais au début tenté d'insister sur ces ressemblances, mais en fouillant encore et encore, assez étrangement, je ne les ai plus trouvées évidentes du tout.

Par quoi commencer alors ? Le travail vocal, certainement l'élément clé du disque, le principal atout sans doute, comme chaque morceau trouve chanteuse(s) (et chanteurs) à son pied. Les intonations fragiles de la chanteuse de "O Efeito Do Verao" s'imbriquent presque dans une veine Portishead-ienne (si on prend pour exemple des morceaux comme "Undenied" ou "Roads") alors que nous aurons parfois le droit à des chants voluptueux presque irlandais ou des voix angeliques relativement classiques dans le pseudo genre (quoique bien réel) "Heavenly voices". "Believe" m'évoque un ORDO FUNEBRIS et ses narrations espagnoles sensuelles, narrations tout aussi présentes que les chants d'ailleurs. A côté de cela, un accompagnement très sobre. l'interprétation est profonde et parlante. Et alors que le rythme s'instaure progressivement, que des violons discrets aux consonances ornent une atmosphère hypnotique, là, le morceau s'arrête… Dommage.

"Ultreia" paraît plus inutile qu'autre chose (1 minute trente de début de morceau), "Goodbye Johnny Dear" enchaîne sur des résonances nettement plus réjouissantes pour l'aficionados de musique celtique que je suis. Alors qu'à l'heure où j'écris cette chronique mes oreilles (pour le coup un peu réticentes) se tournent vers le dernier album de LOREENA MC KENNITT, voilà que je retrouve dans cet album ce qui faisait le charme d'albums comme The Mask and Mirror ou (encore mieux) The Book Of Secrets. Normal, ledit morceau (quasiment a capella) est un morceau traditionnel irlandais.
Si je refuserai de m'extasier quant à ce morceau, il nous met sur le sentier plus "celtisé" de la fin d'album. "Fé, Esperanza, Amor" est un instrumental où la harpe et les flûtes font frétiller notre sensibilité, une apogée certainement bien préparée. "Beyond The Morning" continue sur la même voie, piano et guitare clos le premier chapitre de l'histoire du groupe sur une note émotive, et toujours si triste.

Cet album, c'est une poésie qui serait à la fois enfantine et lourde de sens. Un recueil de sonorités qui font presque parler le silence, duquel émane un petit quelque chose indéfinissable, qui nous ouvre des cieux aussi sombres que clairs, pleins de nostalgie et de spiritualité.
Peut-être que quelques mélodies accrocheuses manquent au rendez-vous, peut-être que certains morceaux ne sont pas assez longs et que certaines idées sont un peu confuses. Mais le travail vocal et la richesse des influences rattrapent ceci, la beauté autant que la sobriété de l'instrumentation suffisent à l'immersion.
Au final l'ami Duncan prouve, d'aucun dirons "encore une fois", qu'il est un grand musicien. Quarante minutes d'évasion mémorable.

A lire aussi en MUSIQUES TRADITIONNELLES :


Kōji KONDō
The Legend Of Zelda: Twilight Princess (2006)
Link, Zelda et le crépuscule.




LA VIRéE
L'ordre Du Bon Temps (2005)
Folk acadien


Marquez et partagez





 
   VOLTHORD

 
  N/A



- Duncan Patterson (guitares, basse, claviers...)
- +invités


1. Madre, Protégenos
2. O Efeito Do Verão
3. Learpholl
4. Anathema Maranatha
5. Believe
6. Ultreia
7. Goodbye Johnny Dear
8. Fé, Esperanza, Amor
9. Beyond The Morning



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod