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SYNTHé-POP NEW WAVE  |  COMPILATION

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1985 Fine Young Cannibals
1988 The Raw And The Cooked

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1996 The Finest

FINE YOUNG CANNIBALS - The Finest (1996)
Par LE KINGBEE le 13 Février 2019          Consultée 1281 fois

Fin 1983, Andy Cox, fondateur de The Beat, et le bassiste David « Shuffle » Steele se retrouvent plus ou moins sur le carreau suite à la féfection de Dave Wakeling parti sans crier gare fonder General Public.
Les deux musiciens s’apprécient, ils ont joué ensemble pendant cinq ans et sont déterminés à continuer l’aventure. A la recherche d’un chanteur, nos deux larrons après avoir auditionner près de cinq cents candidats optent pour Roland Gift, leader charismatique d’Akrylykz, un groupe de ska originaire de Hull et qui ouvrait parfois pour The Beat. Les choses simples s’avèrent souvent de bonnes solutions en matière de musique.

La formation décide de tourner en formule trio, parfois juste secondé par des musiciens occasionnels. Les trois hommes n’ont plus qu’à trouver un nom de scène. Andy Cox et Roland Gift, grands cinéphiles proposent FINE YOUNG CANNIBALS, un clin d’œil appuyé à « All The Fine Young Cannibals » (Les Jeunes Loups), une comédie dramatique de Michael Anderson sous fond de racisme et de ségrégation avec le couple Nathalie Wood / Richard Wagner en tête d’affiche. Le choix d’un tel titre n’est pas anodin et le nom du groupe tiré du film d’Anderson s’avère en fait être un message de tolérance et de liberté, Roland étant un chanteur métis tandis que Cox et « Shuffle » Steele sont aussi blancs que des cachets d’aspirine.

Si dans leurs répertoires respectifs les musiciens conjuguaient Ska, Electro Pop, New Wave et rythmes latinos, le trio inclue désormais des parfums de Soul souvent proches du registre Northern Soul. Après avoir longtemps galéré pour dénicher une maison de disques, Fine Young Cannibals parvient à décrocher un contrat avec London Records grâce au clip de « Johnny Come Home » passant en boucle dans l’émission TV « The Tube ». Outre la mélodie accrocheuse, Roland Gift démontre de belles aptitudes de danseur sans parler d’un falsetto reconnaissable qui ne va pas tarder à faire mouche auprès de la gente féminine.

Après un premier disque éponyme sorti dans les bacs en décembre 85, le groupe enchaînait avec « The Raw & The Cooked » publié au début de l'année 89, deux galettes réjouissantes qui donnaient un bon coup d’épée dans une fourmilière de médiocrité, hélas bien représentative des années 80.

Publiée en 1996 par FFRR Records, une filiale de London Records dédiée à la Dance Music et au Synthé-Pop, « The Finest » s’annonce comme une compilation de 14 titres. Le compilateur regroupe cinq pistes en provenance du premier disque, six du second et enfin un titre issu d’un single «The Flame » et deux inédits.
Dire qu’on a là entre les mains le meilleur du groupe sonnerait fort de café pour une formation n’ayant à son actif que deux albums. F.Y.C., groupe éphémère parmi tant d’autres, aura néanmoins constitué une alternative agréable à la médiocrité estampillée eighties qui allait envahir notre univers. On ne voudrait pas casser l’ambiance, mais on peut se demander si la décennie suivante ne sera pas pire.
Entre 1985 et 89, F.Y.C. allait décrocher le pompon avec une poignée de titres rentrant de plein fouet dans les charts du monde entier.
Le répertoire s’oriente vers un mélange de New Wave, de Northern Soul synthétique et de Dance Music. Au gré des pistes, on retrouve une ambiance éthérée comme en atteste « Blue ». « Tell Me What » s’annonce comme un post Motown dans lequel le falsetto de Gift fait toujours son effet. Avec son intro de trompette bouchée, « Funny How Love Is » combine un Synthé Pop avec un nappage de rythmes latinos du meilleur tonneau.
Mais c’est avec ses tubes que F.Y.C. se rappelle à notre bon souvenir : « Johnny Come Home » avec une trompette qui lorgne parfois sur la sonorité du film « Ascenseur Pour Echafaud » et ses petits riffs nerveux de guitare.
Mais si le trio ancre une grande partie de son répertoire dans une sonorité anglaise, il ne reste pas figé dans un carcan et n’hésite jamais à nous faire traverser l’Atlantique via des morceaux sonnant résolument américain. « Good Thing » avec son clip vidéo à la gloire des scooters des années soixante nous renvoie de l’autre côté du Pacifique. Le titre servira de bande-son dans plusieurs nanars hollywoodiens et comblera même deux publicités télé pour des marques de voitures bien connues. « She Drives Me Crazy », futur Number One aux States ou « Don’t Look Back » la parfaite synthèse entre Moon Martin et A-Ha s’inscrivent eux aussi dans une démarche à la tonalité plus américaine.
Enfin avec les reprises, F.Y.C. parvient à nous surprendre par deux fois par des orientations diamétralement opposées. Ils s’attaquent au « Ever Fallen In Love » des Buzzcocks du regretté Pete Shelley ⃰ transformant la version punky d’origine en Electro Pop. Rien à voir avec le futur massacre de Kim Wilde. Autre bonne pioche avec « Suspicious Minds », création du texan Mark James popularisée par le King (pas moi, mais le gars de Tupelo). On ne compte plus le nombre de chanteurs ou chanteuses ayant tenté de rivaliser avec PRESLEY et qui se sont immanquablement pris les pieds dans le tapis. On ne parlera pas des versions d’Amanda Lear ou de Billy Swan ni de l’adaptation d’Hallyday (« Soupçons ») qui frisent toutes le ridicule. Celle de nos Anglais apporte au standard un grand bain de jouvence pour un bol plein de fraîcheur.

Groupe météorite, F.Y.C. a permis de relever le niveau des productions eighties. L’un des groupes les plus marquants de la scène britannique avec les Housemartins, les Silencers, les Pogues, The Lords Of The New Church, Prefab Sprout et consorts. Une compilation qui reprend avantageusement les deux disques du groupe tout en incorporant deux inédits.

Note réelle 3,5.

⃰Pete Shelley guitariste des Buzzcocks est décédé en décembre 2018 d’une crise cardiaque.

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- Roland Gift (chant)
- Andy Cox (guitare, claviers)
- David Steele (basse)
- Martin Parry (batterie)
- Jenny Jones (batterie 11)
- Graeme Hamilton (trompette)
- Gavin Wright (saxophone 12)
- Jools Holland (piano 4)
- Jimmy Sommerville (chœurs 5)


1. She Drives Me Crazy
2. The Flame
3. Johnny Come Home
4. Good Thing
5. Suspicious Minds
6. Blue
7. Ever Fallen In Love
8. Don't Look Back
9. Tell Me What
10. I'm Not The Man I Used To Be
11. Couldn't Care More
12. Funny How Love Is
13. Take What I Can Get
14. Since You've Been Gone



             



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