Recherche avancée       Liste groupes



      
PROG / HEAVY ROCK  |  SINGLE

L' auteur
Acheter Ce Single
 


SINGLES

2018 Play
 

- Membre : Nirvana, Queens Of The Stone Age, Teenage Time Killers, Them Crooked Vultures
- Style + Membre : Foo Fighters

Dave GROHL - Play (2018)
Par BAKER le 19 Février 2019          Consultée 1717 fois

Je ne sais pas ce qui est passé par la tête de Dave GROHL. Difficile de savoir ce qui passe par la tête des musiciens, sauf cas exceptionnel. Est-ce parce qu'à force d'être devenu une sorte de demi-dieu du Rock avec un R majuscule, adulé par les critiques comme un public large, il a voulu ne pas se laisser bercer par les vivas et se donner un défi personnel ? Ou était-ce une volonté de se la péter ? Parce que si c'est le cas, il faut dire ce qui est : il en avait les moyens, et c'est plutôt réussi.

On est parti d'un batteur de "grunge", et voilà qu'on se retrouve avec un E.P. instrumental de 22 minutes ne comportant qu'un seul titre. Instru, 22 minutes, oh mon dieu, aurait-il succombé aux tentations du rock progressif ? Réponse : oui, et pas qu'un peu. Intro spatiale, riffs un peu prog mais aussi un peu hard rock basique savamment mélangés, final bordélique, ça va être difficile de ne pas faire le parallèle avec "2112" de RUSH. Et franchement, sur certains passages et notamment les plus heavy, GROHL ne cache pas cette ambition ni cet amour. Du reste, 2112 a été pendant longtemps l'album secret et honteux adulé par certains grands noms de l'alternatif, Billy CORGAN en tête. Et ne pas oublier qu'un des albums de chevet de Kurt COBAIN était Red du roi poupre.

A la question GROHL est-il capable techniquement, la réponse est un oui franc, avec un bémol, plutôt une mise au point : musique RUSHesque ou pas, il y a finalement peu de virtuosité, Dave misant plus sur l'efficacité des riffs et quelques petits détails qui comptent sans être John PETRUCCI pour autant. Il joue avec l'économie de moyens mêlée au punch sonore pour mener sa barque avec une belle aisance. A une exception : la batterie. On avait oublié à quel point il pouvait être bon batteur, et ici c'est un véritable délice, d'autant que le son de la batterie est phénoménal. Elle drive magnifiquement chaque détour mélodique, car oui, il y a de la mélodie, ce n'est pas GENESIS, ce n'est pas David FOSTER, mais ça se sifflote !

Il y a donc du heavy un peu tarabiscoté, mais juste ce qu'il faut, du stoner, des parties calmes, du doublage de rythme, un peu de RIVAL SONS, un peu de KYUSS, et le côté épique et big rock des 3/4 derniers FOO FIGHTERS. Le tout passe franchement pas mal du tout. Pas parfaitement car après un climax bordélique à la Mike OLDFIELD d'Incantations, tous gongs dehors, la seconde partie de ce magnum opus est un peu plus traînante, moins ébouriffante. Juste agréable, sans plus, avec tout de même le minimum syndical fort bien acquitté, notamment les retournements d'accord à la basse toujours à propos pour rehausser l'intérêt. Mais c'est vrai qu'un petit edit de ce "Play", le ramener de 22 minutes à 16/17, ne lui ferait pas de mal.

En l'état, c'est quand même un très bon moment à passer, en-dehors de toute considération technique. Car oui, c'est l'essentiel et il est bien respecté : en tant que morceau de musique, peu importe l'auteur, peu importe le contexte, c'est un bon instrumental de prog rock-très-rock qui fait plaisir à écouter. Maintenant, techniquement, c'est encore autre chose : Dave GROHL se montre à l'aise sur tous les instruments, mais le petit plus, ce qui a définitivement fait rentrer cet E.P. / single / démo / mégakiff au rang d'objet culte, c'est la vidéo "live in the studio" qu'il en a faite, une sorte de vieux rêve, de fantasme absolu d'instrumentiste. J'ignore jusqu'à quel point cette vidéo a été trafiquée, mais son visionnage est un régal qui augmente encore le capital sympathie de ce "Play", portant si bien son nom. Un joli cadeau, qui pose cependant une question cruciale : maintenant qu'il a fait son coming-out prog (non pas qu'on n'ait pas eu quelques doutes depuis qu'on l'a vu embrasser un Mellotron dans l'arrière-salle d'un café miteux), est-ce que Dave et ses FOO vont tourner full-RUSH ?

Note finale : 3,5 / 5, monté à 4 pour l'audace de l'ensemble

PS : Le disque existe à la vente uniquement en digital ou sur un 33 tours simple face qui, pour le coup, est lui aussi carrément "rush" si vous voyez ce que je veux dire...

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par BAKER :


David GILMOUR
Live At Pompeii (édition Double Blu-ray) (2016)
Un spectacle attendu mais si délectable !




IT BITES
Once Around The World (1988)
Une alchimie divine


Marquez et partagez





 
   BAKER

 
  N/A



- Dave Grohl (batterie, guitare, basse, claviers)


1. Play



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod