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1991 Doo Dad

WEBB WILDER - Doo Dad (1991)
Par LE KINGBEE le 1er Avril 2019          Consultée 1128 fois

Webb Wilder est originaire d’Hattiesburg, une sympathique ville du Mississippi, là où Vernon Dahmer, dirigeant local du Civil Rights Movement, sera exécuté par les chevaliers blancs du K.K.K. en 1966, alors que Webb avait tout juste 12 ans. C’est à cette période que John « Webb » McMurry se met à la guitare, en prenant des leçons avec John Clark un guitariste de son âge et membre des Prophets. Le gamin est doué et deux ans plus tard il joue déjà au sein de plusieurs petits groupes locaux. En 1976, John, transformé entre temps en Webb Wilder, décide de s’installer à Nashville sur les conseils d’une tante, fondatrice du vieux label Trumpet Records. Dix ans plus tard, Webb Wilder grave son premier disque pour un micro label, une galette rééditée par Landslide Records, une petite compagnie qui publiera plus tard Sean Costello, Tinsley Ellis, avec un contrat à la clef.

Webb Wilder a 37 ans quand il enregistre « Doo Dad », son troisième disque. Aux Etats Unis notre bonhomme est reconnu, ses concerts attirent la foule mais il faudra attendre 1989 pour qu’Antoine De Caunes le fasse connaitre via plusieurs émissions de télé (« Nulle Part Ailleurs », « Rapido ») et la publication de « Hybrid Vigor » édité par Island Records.

Enregistré à l’Ice Station Zebra de Burbank (Californie) et dans plusieurs studios de Nashville dont le Sound Emporium, là ou sera enregistré une partie de la bande originale du film « O Brother », « Doo Dad » nous renvoie vers un patchwork où viennent se greffer de multiples influences issues du Blues, du Rock et du British Beat, la Country devenant moins palpable et influente sur ce projet. En dehors d’une sonorité très Rock et malgré des influences aussi éclectiques qu’éparses, le disque parvient à diffuser une trame cohérente et les huit compositions de R.S. Field contribuent à créer un équilibre parfait. Grand ami du guitariste, natif lui aussi d’Hattiesburg, Robert Stockton Field peut s’avérer comme un membre à part entière du groupe. Producteur, arrangeur, songwriter et multi instrumentiste réputé, Field a fait ses gammes avec Omar Kent Dykes, autre natif d’Hattiesburg et fondateur d’Omar & The Howlers, composé pour les Fabulous Thunderbirds et produit John Mayall avec « A Sense of Place ». Certains journalistes pensèrent que R.S. Field était le pseudonyme de Webb Wilder, vu le nombre de créations dans les albums du début.

En ouverture, « Hoodoo Witch » porte la marque de diverses connexions englobant Rock, parfums voodoo en provenance du Mississippi et un délicat saupoudrage d’épices orientales, un morceau long de plus de six minutes destiné à placer une atmosphère des plus étrange. « Tough It Out » se rapproche plus d’un bon Rock FM à la croisée des chemins entre Moon Martin et du trublion anglais Elvis COSTELLO. D’autres titres comportent des caractéristiques presque similaires : « Run With It » évoque une tonalité proche des Georgia Satellites de Dan Baird, « King Of The Hill » titre plus cuivré ou « Everyday (I Kick Myself) ». Changement de cap avec « The Rest (Will Take Care Of Itself) », une ballade mid tempo penchant à la fois vers la Country et une Pop anglaise rappelant Badfinger, peut être la piste la moins enthousiasmante du disque. Parmi les nombreuses influences déclarées des deux complices, Dick Dale figure incontestablement en bonne place, « Sputnik », une composition instrumentale dans laquelle les guitares endossent les premiers rôles reflète le répertoire du guitariste surfeur.

Mais trois titres se dégagent de l’album : « Sittin’ Pretty » ⃰ avec son intro d’harmonica, un riff de guitare qui accroche aisément l’oreille pour devenir vite obsédant un titre lorgnant à la fois sur J Geils Band et Moon Martin. Mais ce sont deux reprises diamétralement opposées qui frappent les esprits : « Big Time », un super Rock n Roll de Ian Hunter, ancien leader de Mott The Hoople, repris ici dans une version pleine de peps où la voix semi-parodique de Wilder prend toute sa dimension : « One more town on the merry-go-round- One more room with no view- One more punk eating nothing but junk trying to make a phone call to you … ». Un vrai délire ! Encore plus fou avec une relecture complètement barrée de « Baby Please Don’t Go », grand classique de Big Joe Williams. Si la version originale reste rattachée au Delta, le morceau tombera dans l’escarcelle du Chicago Blues par l’entremise de Muddy WATERS pour finir dans la besace de nombreux groupes blancs (THEM, Paul Revere & The Raiders, Cuby & The Blizzards). D’autres formations reconnues pour certains excès en délivreront de féroces reprises: The Amboy Dukes, Ted NUGENT, AEROSMITH ou UK Subs, mais rien à voir avec la version du petit Webb qui relègue tout ce beau monde à des années lumière avec une version démente dans laquelle il interpelle Big Joe, même pas peur, sous un déluge de guitares, de break et une voix capable de passer de l’autoritarisme à l’humoristique, un morceau de cinglé. Malgré un grand nombre d'invités et des influences regroupant divers horizons le disque garde une grande cohésion et une sonorité qui lui est propre.

Alors si la pochette ne prête pas de mine avec cette main tendue et cette ridicule figurine escamotée d’une pince à linge en bois, ce petit bonhomme à lunette coiffé d’un chapeau de détective privé, personnage qu’il joue parfois sur scène, nous offrait l’un des meilleurs disques de Rock US du début nineties.

⃰ « Sittin’ Pretty » a fait l’objet de nombreux titres homonymes interprétés par Bobbie Gentry, The Datsuns, Justin Lynch, The Pastels ou bien encore par le trio Disco/Soul The First Choice. Hormis le nom, ces titres n’ont rien à voir entre eux.

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   LE KINGBEE

 
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- Webb Wilder (chant, guitare)
- Donny Roberts (guitare, chœurs)
- Sonny Landreth (guitare)
- Jimmy Crespo (guitare)
- Kenny Greenberg (guitare)
- Bill Lloyd (guitare)
- Rich Ruth (basse, chœurs)
- Scott Baggett (basse, claviers)
- Rick Price (basse)
- Glen Worf (basse)
- Les James (batterie, chœurs)
- R.s. Field (batterie, guitare, claviers)
- Craig Kramph (batterie)
- Greg Morrow (batterie)
- Al Kooper (claviers)
- Gregg Wetzel (claviers)
- Jim Hoke (saxophone, harmonica)
- Gary Buho Gazaway (trompette, trombone)
- Suzy Elkins (chœurs 6)


1. Hoodoo Witch
2. Tough It Out
3. Meet Your New Landlord
4. Sittin' Pretty
5. Big Time
6. Sputnik
7. Run With It
8. King Of The Hill
9. Everyday (i Kick Myself)
10. The Rest (will Take Care Of Itself)
11. Baby Please Don't Go
12. I Had Too Much To Dream (last Night)



             



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