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2015 La Beauté De L'Idée

DOMINIK NICOLAS - La Beauté De L'idée (2015)
Par RICHARD le 7 Avril 2019          Consultée 1148 fois

Si la vie était foncièrement juste, cela se saurait depuis longtemps. En effet, si l'on évoque le groupe INDOCHINE, 99% des personnes penseront indubitablement à son leader Nicolas Sirkis mais aussi et surtout à tous les tubes des années 80 sans avoir nécessairement en tête le nom de son créateur. Justement, toutes ces chansons qui sont rentrées plus ou moins dans l’inconscient collectif (en bien comme en mal d'ailleurs), elles sont le fait de qui ? Bah, du trop discret et talentueux Dominik Nicolas ici présent. C'est lui et lui seul le responsable du son INDOCHINE première mouture, ce son de guitare hérité des SHADOWS mais également lui le compositeur de six albums variés aux mélodies subtiles qui ont fait et font encore les très beaux jours du groupe.Il y a comme une profonde injustice le concernant. Je ne ferai pas mon avocat façon Dubon Mot Retti mais j'ai toujours trouvé en tant que fan essayant d'avoir un recul sain que le pauvre Nicolas n'a jamais recueilli la part de reconnaissance qui aurait du être la sienne. Timide, peu disert en interview, laissant la musique parler à sa place, son rôle bien que prépondérant a été minimisé, voire écrasé par la personnalité de Sirkis.

En 1995, suite aux trop nombreuses dissensions internes, à l'absence de succès critique et populaire du groupe durant cette première cruelle moitié de décennie, Nicolas quitte INDOCHINE et disparaît totalement des écrans radars. Ses seuls signes de vie durant ces années seront des documentaires dans lesquels il interviendra sur la pêche à la mouche, une de ses passions, (rock and roll forever !!!) puis c'est tout. Les amoureux des univers sombres ont eu le plaisir comme moi de le retrouver ensuite sur un discret Tribute à Daniel Darc et TAXI GIRL en 2013 reprenant « Les Armées de la Nuit ». La boucle semblait bouclée, INDOCHINE formation encore balbutiante faisant les premières parties de TAXI GIRL. La découverte de cette cover avait été pour le moins surprenante. En effet, Nicolas chantait, accompagné de Noël Matteï, le leader de feu MADINKA, combo qui évolua dans l'ombre prégnante d'INDOCHINE. On n'en sort plus, mais cette précision a de l'importance puisque si Nicolas sera le compositeur de la Beauté de l'Idée, Matteï sera quant à lui l'auteur de tous les textes (à l'exception d'une reprise de POLNAREFF et d'un poème de VERLAINE). Indochinois un jour, Indochinois toujours, c'est à croire.

S'il y avait un tout petit challenge à l'écoute de cet album, c'était évidemment celui de faire partiellement, voire totalement, abstraction si possible de la touche si typique de Nicolas et de prendre cette galette pour ce qu'elle est. Treize titres d'une pop parfois un peu ennuyeuse, parfois très intéressante mais qui contentera quand même globalement aussi bien les fans d'INDO (gloups, je ne l'ai pas dit, promis, j'arrête) première période que les amoureux de sonorités plus modernes et toujours aussi bien travaillées. Soyons honnêtes, personne n'attendait, et moi le premier, quelque chose de Nicolas. Par conséquent, la Beauté de l'Idée ne pouvait par essence qu'être une bonne surprise. Soyons honnêtes de nouveau, celle-ci est plutôt agréable même si on y décèle ici et là quelques petites détails qui ne permettent pas une adhésion totale, plus franche. Le petit truc qui vous fait dire «ah ouais, quand même!» D'abord, il y a la voix. Si par certaines intonations elle se rapproche parfois de celle de DAHO ou DARC (génération oblige ?), il faut bien admettre qu'elle ne marquera pas la chanson française ( comme sur le titre d'ouverture "Ici"). Un peu monotone, diluée dans d'identiques couleurs, sans grande faille, elle peine bien à transmettre des émotions. Je n'ai jamais été fondamentalement adepte des voix fortes, des montées stressantes, mais force est de constater que Dominik ne met pas assez en avant les textes, discrétion quand tu nous tiens... encore une fois.

Autre petite réserve. La longueur de cet album. Treize titres, ça fait beaucoup, encore plus lorsqu'on ressent une forme de linéarité à son écoute. Voici donc Nicolas atteint du terrible syndrome encore non élucidé pleinement, le Sirkis post Paradize. Un excès de gourmandise en fait qui serait la seule excuse pour justifier opportunément des titres foncièrement faibles comme "Instagram" ou "A Ne Pas Croire»". Allez, soyons conciliants, c'est tout de même son premier essai. C'est évidemment sur les compositions qu'on pouvait attendre le plus au tournant l'ex INDO. On est vite rassuré, le style Nicolas est intacte. En effet, la simple écoute du single « Underground » ou de l'excellent « La Balançoire » est plus qu'un écho émouvant à ses glorieuses années passées. Heureusement, cette galette n'est pas pour autant formollisée dans une nostalgie qui n'aurait à vrai dire pas vraiment de sens. En effet, la Beauté de l'Idée, si elle ne fait pas table rase de l'héritage musical de son auteur, se plaît à aller voir également ailleurs. C'est bien ici que réside toute la saveur discrète de cet univers. Effluves électro à l'image de l'efficace "Dis Comme Moi" ou du Depeche Modien "Le Soleil est comme Toi", évidence pop ("L'Amour"), Nicolas malgré cette longue pause n'a pas perdu son feeling mélodique. Les textes de Matteï, plus aboutis que ceux proposés avec son ancien groupe, s'ils paraissent simples, ne sont pas pour autant naïfs, loin de là. Évoquant les sempiternelles relations, ruptures et amours, ils épousent avec douceur et conviction les notes mesurées et discrètes de Nicolas.

La Beauté de l'Idée est loin d'être une galette parfaite, vous l'aurez compris. Si sa longueur et la voix de Nicolas peuvent parfois laisser perplexe, voire rebuter quelque peu, la sincérité qui s'en dégage et le plaisir de retrouver ce compositeur qui compte dans le monde de la pop hexagonale amoindrissent ces petites déceptions. 1995-2015, vingt années sans quasi-nouvelle, merci donc de ne pas attendre 2035 et ce, même si l'opus fut un total échec commercial et que son auteur ne donne malheureusement plus depuis ce temps pas si lointain, de nouveau, signe de vie.

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1. Ici
2. L'amour
3. Le Soleil Est Comme Toi
4. Underground
5. La Balançoire
6. Dis Comme Moi
7. Sous Quelle étoile Suis-je Né ?
8. A Ne Pas Croire
9. Une Fois Encore
10. Mon Rêve
11. Légers Comme L'air
12. Une Ville Sans Néons
13. Instagram



             



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