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2012 Circus

CIRCUS - Circus (2012)
Par MARCO STIVELL le 27 Juin 2019          Consultée 935 fois

On voit rarement des supergroupes français, des chanteurs et autres musiciens plus ou moins connus qui se rejoignent pour former un groupe original. Dans CIRCUS, les têtes d'affiches sont Calogero bien sûr, et puis Stanislas qui ont, détail amusant, une voix similaire. Vient ensuite Philippe Uminski, guitariste et arrangeur pour Johnny HALLYDAY et qui travaille pour d'autres grands, tout comme la violoniste et chanteuse Karen Brunon ici présente. Pour compléter la formation, une autre demoiselle, Elsa Fourlon (aujourd'hui Gilles).

L'idée pour ce quintette est un projet qui prend une forme d'opéra-pop, selon les dires de CALOGERO lui-même et qui reste une grande influence avec la marque Federico Fellini dont il est grand adorateur. L'ambiance des films du cinéaste italien évoque un cirque, avec ses scènes pleines de folie douce ou joyeuse, bon enfant pour les plus positives. D'où l'idée d'une histoire, à la fois personnelle et universelle, qui rappelle à chacun son propre quotidien, le fait de 'marcher sur un fil', l'impression que la vie est un grand manège avec ses hauts et ses bas, ses moments inquiétants.

CIRCUS, un album qui doit ensuite être décliné en spectacle, rentre en studio avec le soutien de quelques amis, musiciens (le batteur Grégory Jacques en place permanente, Benjamin BIOLAY en invité) et auteurs venus poser des mots sur les compositions du groupe. Parmi ceux-ci, Marie Bastide, Dominique A, Marc LAVOINE, ainsi que Jean-Jacques GOLDMAN ! C'est lui qui écrit les paroles de "Sur le fil", single principal et clip, plutôt bien choisi d'ailleurs car il présente les aspects créatifs développés par CIRCUS.

Le violon de Karen Brunon reprend un thème forain que tout le monde reconnaîtra, puis une ballade s'installe, avec un caractère soft mais dans lequel résonne fortement la basse de CALOGERO, pendant que les filles chantent avant que les garçons ne prennent le relais (lui, Stanislas, puis Philippe Uminski). BIOLAY apporte une trompette à l'espagnole, la batterie jaillit avec force et CALOGERO ajoute un solo d'harmonica.

Les éléments rappelant le cirque, musiques, bruitages, voix de foule sont récurrents dans le concept, dès le premier morceau, "C'est quoi ce cirque". Une variation bluegrass/country clôture ce qui commençait comme un titre mordant, blues-rock avec des guitares bien grasses. Le pont mélancolique contient des cordes et du clavecin. L'avantage surtout d'avoir cinq chanteurs, c'est une profusion de voix et un point fort pour ce groupe. Pendant que les garçons chantent 'normalement', les filles font des choeurs délirants, mais il n'est pas rare que tout le monde, au cours du disque, se réunisse dans une dynamique BEACH BOYS, avec des jeux vocaux.

C'est un plaisir à entendre, vraiment, tant c'est bien écrit et interprété. L'alchimie des membres de CIRCUS, batteur compris, est palpable, même sur le plan instrumental, puisque chacun joue au moins de quelque chose. La basse de CALOGERO est particulièrement remarquable, lourde, métallique (l'intro doo-wop/rock de bar de "Ce soir ou demain", le funk "Je tombe", miam !), et les cuivres de Benjamin BIOLAY apportent pas mal de saleté, de délire, excellent !

Cela dit, il ne faut pas se mentir : on peut aisément craindre que les tournures des chansons soient trop imprégnées du style de CALOGERO ou même de Stanislas, le style variété triste et 'précieuse' qui ne plaît pas à tout le monde. C'est le cas dans la première partie de "Chagrin d'ami" par exemple, même s'il y a des ruptures nettes (pas progressives mais presque !), des interludes à direction musicale est-européenne. Puis arrive une merveilleuse ballade, "L'amour suicide", chantée par les filles sur fond de guitares folk, et le disque se poursuit avec davantage de surprises, moins de ce qu'on redoutait.

"Les nuits romaines", toujours plus Fellini et de toute beauté, possède une ambiance feutrée, un arrangement trompette/clarinette et des réponses vocales splendides. La valse "Stella Monte", troublée par des ruptures massives, "Le numéro" tout en décontraction jazz, "La prière de Rosa", chant de fille et d'oiseau sur nappe d'orgue et le final "L'origine" avec ses arrangements folk russes/slaves sont toutes brillantes. L'envie de créer une histoire en musique se vit aussi bien que chez DIONYSOS, par exemple. À découvrir, cet effort de groupe devenu disque d'or.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Calogero (chant, basse, harmonica)
- Karen Brunon (chant, violon, claviers)
- Stanislas (chant, piano, orgue)
- Elsa Fourlon (chant, guitare, violoncelle)
- Philippe Uminski (chant, guitares)
- Grégory Jacques (batterie, percussions)
- Benjamin Biolay (trompette, trombone)


1. C'est Quoi Ce Cirque
2. Sur Un Fil
3. Moi Je Joue
4. Chagrin D'ami
5. Ce Soir Et Demain
6. L'amour Suicide
7. Le Numéro
8. Les Nuits Romaines
9. La Prière De Rosa
10. Je Tombe
11. Stella Monte
12. Souvenir
13. L'origine



             



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