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RPWL - Tales From Outer Space (2019)
Par BAKER le 13 Septembre 2019          Consultée 1351 fois

8ème vrai album pour les increvables RPWL qui continuent de naviguer entre albums conceptuels ou intrigants et disques plus accessibles. C'est dans cette dernière catégorie que s'inscrit ce Tales avec son excellente couverture et ses promesses d'histoires fantastiques à faire frémir. En fait d'extravagance, c'est plutôt à un disque moyen que l'on a affaire ici, le "bon" moyen, celui qui distrait l'auditeur et l'emmène en balade - pas en voyage, pas assez loin, ce qui pourra être regretté.

L'album est assez uniforme qualitativement avec une très bonne mise en bouche ; "A New World" comporte tout ce qu'on aime dans ce groupe : la mélodie, le côté pop, le psychédélisme, les parties heavy mais pas complètement metal. Pont cosmique, solo de synthé savamment dosé, chant comme d'habitude chaud et réconfortant, quelques influences mais aussi le style acquis dès le second album : RPWL fait les choses bien. Tout au long de ces sept chansons, on retrouve d'ailleurs une certaine volonté de rester dans la qualité, dans la mélodie coûte que coûte. Le refrain excellent de "Freak Show" le prouve, tout comme la chanson finale douce et mélancolique. La virtuosité n'est pas forcément de mise, encore une fois ce sont les ambiances qui priment.

Ambiances qui peuvent rester dans le domaine PINK FLOYDesque habituel : planant, cosmique mais éthéré. "Light of the World" en est un exemple qui en joue probablement trop : le début et la fin de cette chanson sont dignes d'éloges, le milieu beaucoup moins passionnant, RPWL s'amusant un peu trop avec ses propres codes. Même souci avec "Give Birth to the Sun" qui sauve cependant les meubles de fort belle façon avec une seconde partie louchant carrément vers le PORCUPINE TREE modèle 1995. Richard BARBIERI n'est pas loin. Un autre claviériste illustre plane au-dessus de "Not Our Place To Be", il s'agit de Richard WRIGHT... mais avec un sacré twist : cette chanson, baroque et volontairement flower power, décalée au possible, est certes très PINK FLOYD, mais celui de Syd BARRETT. Ce solo d'orgue, on se croirait dans Relics ! C'est d'autant plus drôle que ce titre comporte un bassiste invité qui n'est autre que... Guy Pratt (qui par ailleurs fait le job dans un anonymat sévère).

Les chansons sont donc plus ou moins bonnes, et dans tous les cas au sommet du panier, mais elles n'arrivent jamais à convaincre totalement. Le groupe ne force pas son talent, semble vouloir s'amuser mais sans lâcher la bride, ce qui est parfois dommage : ainsi sur l'inévitable chanson pop, "What I Really Need" qui est clairement le "Take it Back" de RPWL. Le couplet excellentissime ne peut faire oublier que le refrain est plan-plan, là où nos Teutons savent pourtant donner dans l'extraordinaire. De même, "Freak Show" est réellement bonne, mais n'a pas ce petit plus qui fait les chansons 4 étoiles, peut-être un peu trop lancinante.

Le disque passe très agréablement, semble même court, et au final se montre anecdotique tout en remplissant sa fonction. On ne s'ennuie pas vraiment, juste un tout petit peu sur les ponts trop cosmiques et pas assez psyché - ou l'inverse. On le regrette, on se dit aussi qu'une bonne moitié de ces chansons fera un solide terrain de jeu pour les prestations live à venir. Et si elle n'a pas la perfection de "Hole in the Sky" (mais qui l'a ?), "A New World" est finalement une bonne façon de découvrir RPWL à moindres frais. Certes, la légende du groupe ne se bâtira pas sur ces 7 titres, mais on sent qu'ils ne cherchaient pas non plus à nous imposer l'excellence de salon, la brillance du toc certifié. Un groupe honnête, en somme : ça devient rare.

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- Yogi Lang (chant, claviers)
- Markus Jehle (claviers)
- Kalle Wallner (guitare, basse)
- Torsten Weber (guitare)
- Guy Pratt (basse)
- Marc Turiaux (batterie)
- Manni Müller (batterie)
- Carmen Tannich Wallner (percussions)
- Bine Heller (choeurs)


1. A New World
2. Welcome To The Freak Show
3. Light Of The World
4. Not Our Place To Be
5. What I Really Need
6. Give Birth To The Sun
7. Far Away From Home



             



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