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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O FILM/SERIE

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B.O FILMS/SERIES

2019 Aquarela
 

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APOCALYPTICA - Aquarela (2019)
Par BAKER le 14 Octobre 2019          Consultée 1730 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

"On va tous crever", chantait Didier SUPER. Alors certes, il y a le problème du lapin géant bouffeur de planètes, sur lequel Super Trump devra bien se pencher un jour, mais plus pragmatiquement, un jour, l'eau va tout engloutir. Tout. Ce site n'existera plus, vous n'existerez plus, fini, ganz kaput, game over. C'est ce constat qui reste sous-jacent dans le documentaire Aquarela qui, bien loin des horreurs de Christian MORIN, montre l'eau, cet élément pourtant vital, sous ses jours les plus sombres : raz de marée, coulées de boue, glaciers mortels, montée des océans. De sublimes images volontairement spectacularisées pour en mettre plein les yeux et un peu aussi derrière la caboche. Un documentaire terrifiant donc, mais qui se veut aussi lanceur d'alerte, et pour lequel le choix d'APOCALYPTICA semble à première vue curieux. Un choix aussi extrême que les conditions de tournage.

Ce sera pourtant un élément crucial dans la réussite de l'entreprise. Court mais diablement intense, cet E.P montre le groupe finlandais au sommet de son art, créant une partition majestueuse, massive et parfois dérangeante.
Le titre d'ouverture suffit à calmer les esprits. On sent derrière nous une vague menaçante, un tsunami en préparation. La musique se fait bourrine, profonde, déchaînée comme les éléments. L'auditeur se retrouve au coeur d'un océan glacé et sans merci, tout comme dans le dernier et fantastique album d'EVERGREY. C'est un coup de poing fulgurant qui remet les choses à leur place : quoi qu'on fasse, la flotte vaincra. Nos gesticulations ne seront que peccadilles. La musique composée par Eicca Toppinen en est une démonstration, qu'elle se fasse à grands renforts de rythmiques thrash ou simplement d'un violoncelle sombre et grinçant.

C'est probablement la plus grande réussite de ce disque : il nous met à ses ordres, nous domine. On subit. Et sans avoir vu le film, les images les plus apocalyptiques, les plus déraisonnablement épiques parviennent à notre cortex. Que ce soit "Balalaika" qui adoucit les moeurs avec une ambiance russe mettant à profit l'inouïe dextérité des musiciens, ou "Waves" qui joue la carte de la musique concrète avec une stupéfiante réussite (la profondeur éblouissante du son de ce disque aide grandement à faire passer la pilule anti-mélodique), on succombe rapidement : les petits gars savent ce qu'ils font, et leur musique est d'une étonnante maturité.

Pièce maîtresse de l'album, "Genesis" multiplie les ambiances sans laisser de répit : début thrash violent mais tout aussi évocateur de l'océan qu'un GOJIRA, puis sérénité menaçante, débouchant sur une partie black metal (!) où les violoncelles hurlent, explosent dans un geyser de violence, avant que le calme de Dame Nature ne reprenne ses droits, trois minutes d'une sérénité impressionnante, une majesté émouvante, évoquant les grands espaces comme rarement. Plus contemplatif, "Coma" finit l'E.P sur une musique belle et douce qui rappelle celle des meilleurs jeux vidéo de ces 20 dernières années, avec un ostinato lancinant. C'est de la belle musique, à n'en point douter. Et ça se finit sur un unique violoncelle esseulé, triste, fataliste. On y passera tous, bis repetita. Vous savez nager ? C'est bien. Vous aurez 24 heures de sursis. SI vous avez un portable et assez de batteries, vous pourrez revisionner les plus grandes oeuvres cinématographiques de Bea Flora et Ewa Sonnet. Il n'y aura guère plus à faire...

Je n'ai que peu de mots pour qualifier cet E.P : grandiose, majestueux, mais aussi très décalé. Il ne plaira pas aux fans de metal car il n'y en a pas assez. Il ne plaira pas aux fans de classique car il y en a encore largement trop. Plaira-t-il aux fans de B.O. ? C'est déjà plus intéressant : tout en restant d'une efficacité hallucinante dans son illustration sonore, APOCALYPTICA se démarque très soigneusement des Media Ventureries en vogue depuis 20 ans. Déjà grand amateur de Shadowmaker, son dernier album pourtant décrié, je dois à nouveau applaudir à tout rompre APO, là où on ne l'attendait pas, et répondant présent à un moment charnière de sa carrière. Le disque durant moins de 25 minutes, on n'a même pas le temps de s'ennuyer. De toutes façons, lorsque la Grande Marée s'abattra sur Tokyo, Los Angeles ou je sais pas moi, Pornic, on n'aura pas le temps de s'ennuyer non plus.

Note finale : 4,5 / 5

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1. Aqua Opening
2. Aqua Balalaika
3. Aqua Icebergs
4. Aqua Waves
5. Aqua Genesis
6. Aqua Coma



             



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