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AMBIENT & DUB TECHNO  |  STUDIO

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2007 The Coldest Season
2010 Liumin
 

- Style : Monolake, Martin Schulte , Onmutu Mechanicks, Rhythm & Sound, Moritz Von Oswald
- Style + Membre : Deepchord

ECHOSPACE - The Coldest Season (2007)
Par STREETCLEANER le 9 Décembre 2019          Consultée 1321 fois

ECHOSPACE c’est deux DJ's américains, Rod MODELL (surtout connu pour ses formations DEEPCHORD et CV313) et Stephen HITCHELL (CV313, VARIANT, INTRUSION…). The Coldest Season est le 1er album de la formation Echospace et, disons-le d’emblée, il s’agit là d’un album essentiel, voire presque incontournable, de la dub-techno.
A l’heure où cette chronique est écrite, l’hiver vient. Et quoi de plus justifié que de revenir sur The Coldest Season, enregistré justement pendant les mois d’hiver de la période 2005-2007 à Detroit et Chicago ?

Ceux qui sont familiers de la dub-techno allemande admettront rapidement que nos Américains sont en grande partie les héritiers du si influent duo BASIC CHANNEL qui, malgré une production assez limitée sous ce nom dans les années 90, a tant marqué le monde de la techno minimale et dubby. Héritiers de BASIC CHANNEL, assurément. Et le minimalisme extrême de leur techno est largement redevable aux Allemands. Mais nos Américains ont toutefois leur propre signature et ne se contentent pas d’être de vulgaires clones.

Alors oui, The Coldest Season est une œuvre minimaliste, très peu techno dans le sens où on l’entend généralement. A ce titre, on touche carrément à l’ambient (le suivant Liumin sera plus agité). Mais en même temps, leurs atmosphères, car c’est bien de cela dont il s‘agit, sont puissamment saisissantes et hypnotiques. On pourrait rétorquer que l’attitude qui consisterait à sentir le froid mordant de l’hiver à partir de ces propositions est plutôt loufoque. Mais c’est là toute la magie d’ECHOSPACE qui s’enfonce dans des territoires plus suggestifs que ceux des Allemands. The Coldest Season, c’est possiblement les montagnes et les forêts enneigées, le ciel bas et blanc, le bruit de la neige qui se tasse sous vos pas.

D’ailleurs, dès "First Point of Aries", on imagine bien le vent et les bourrasques glacés glisser furieusement sur les étendues glacées et enneigées. Le souffle granuleux des matériels analogiques y est habilement employé. Les échos étouffés par le souffle invitent à l’assoupissement, si ce n’est l’endormissement "Abraxas". On parcourt également des territoires plus inquiétants à l'écoute de "Ocean of Emptiness" où l’on imagine bien la disparition des derniers rayons du soleil laissant place à l’obscurité. Certains échos pourraient suggérer des cris ou piaillements lancés par des oiseaux effrayés. ECHOSPACE est avant tout un groupe qui nous hypnotise ; il nous fait une proposition et notre imagination fait l’essentiel du travail en divaguant. Par la suite, le souffle glacé sera toujours présent mais en moins évident.

Il n’y a pas beaucoup d’action dans la musique des Américains. Les paysages sont souvent immobiles, à l'image de "Winter in Seney". Même dans le plus clubby "Aequinoxium", les échos nous figent ; les échos ont toujours eu la faculté de tisser des d’atmosphères tendues. Pour sa part, "Sunset" détonne un peu car elle est construite sur un pattern rythmique joué en partie aux claviers. Quant à "Celestialis", qui nous plonge en pleine torpeur, elle aurait pu, pourquoi pas, trouver sa place dans Music For Real Airports de The BLACK DOG. "Celestialis" avec ses longs échos nous laisse l’impression de ne plus savoir si nous sommes dans la réalité ou dans un rêve. La musique du duo semble réfractaire à toute temporalité.

"Elysian" joue sur les percussions noyées dans un souffle continu, le genre de travail que Moritz Von Oswald (ex-BASIC CHANNEL) aurait pu faire. Sans être agressif car, et c’est une particularité de cet album, l’ensemble invite avant tout à la rêverie et à la l’imagination. C’est aussi la composition la plus proche de ce que pouvait proposer MONOLAKE pendant la période Gravity/Cinemascope, même si ici la composition est bien moins percussive (écoutez les petits martèlements tribaux des basses).

Cet album très calme d’une durée d’environ 80 minutes est un vrai régal, caractère qui lui donne de surcroît beaucoup d’homogénéité. Il n'y a pas de mauvaise surprise. Tout est ici travaillé finement, et la musique des Américains enlace habilement l'ambient et une dub-techno rêveuse et hypnotique. Leur musique très atmosphérique semble bien intemporelle, à condition toutefois d’accepter une techno minimale dans son expression.

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   STREETCLEANER

 
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- Rod Modell (tout)
- Stephen Hitchell (tout)


1. First Point Of Aries
2. Abraxas
3. Ocean Of Emptiness
4. Aequinoxium
5. Celestialis
6. Sunset
7. Elysian
8. Winter In Seney
9. Empyrean



             



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