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ROCK HILLBILLY BOOGIE  |  COMPILATION

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COMPILATIONS

2007 Roughneck Blues 1949-1956

Grady MARTIN - Roughneck Blues 1949-1956 (2007)
Par LE KINGBEE le 6 Janvier 2020          Consultée 1308 fois

Le label anglais Rev-Ola, spécialisé dans la réédition, propose ici un panorama succinct de Grady MARTIN, l’un des plus grands sessionmen de la musique populaire américaine. Membre influent de la Nashville A Team, surnom donné à une équipe d’accompagnateurs basée à Nashville qui aura influé sur une grosse partie de la production pendant trois décennies et qui sera à l’instigation du Nashville Sound, Grady Martin a épaulé la plupart des stars de l’époque. Ce regroupement de musiciens de studios comprend de grands noms : les guitaristes Hank Garland, Harold Bradley, Chet Atkins ou Ray Edenton, les adeptes de lap steel et de dobro Buddy Emmons, Jerry Byrd ou Shot Jackson, les bassistes Bob Moore ou Floyd « Lightnin’ » Chance, le batteur Buddy Harman Jr., le pianiste Floyd Cramer, le saxophoniste Boots Randolph, le violoniste Tommy Jackson, l’harmoniciste Charlie McCoy sans oublier des équipes de choristes comme les Jordanaires ou l’Anita Kerr Singers pour ne citer que les principaux.

Grady MARTIN naÎt en 1929, au milieu de la Grande Dépression. Cadet d’une famille de quatre enfants, il se met au piano puis au violon et apprend la guitare en autodidacte, sa famille n’ayant pas les moyens de payer des cours. C’est en écoutant la radio et les vedettes du Grand Ole Opry que le gamin se transforme vite en virtuose. S’il admire Barney Kessel, Les Paul ou Chuck Wayne, c’est le jeu d’Eldon Shamblin, guitariste des Texas Playboys de Bob Wills qui l’influence le plus. Grady quitte l’école à quinze ans, intègre le groupe de Big Jeff Bess, rejoint les Bailes Brothers et fait équipe avec Jabbo Arrington. Le 15 février 1946, Grady fait ses premiers pas dans un studio d’enregistrement au côté de la chanteuse Texas Ruby et du violoniste Curly Fox, bizarrement accrédité sous le nom de Joel Martin. Les sessions du 26 et 27 septembre, toujours avec Texas Ruby, lui permettent d’évoluer sous son vrai nom. A la fin des forties, on le retrouve au sein des Country Boys de Little Jimmy Dickens. aU Début de l'an 49, on le retrouve auprès de Red Foley avec lequel il grave deux Number One « Birmingham Bounce » et Chattanooga Shoe Shine Boy ». Il se produit fréquemment à l’Ozark Jubilee, célèbre émission télé. Au tout début des fifties, il est embauché par Decca et rejoint Owen Bradley qui vient de monter le Castle Studio, l’incontournable studio d’enregistrement de Music City. En dehors d’innombrables sessions pour Decca, la Columbia, Hickory, Capitol, Coral, ABC Paramount, Starday ou Monument, il fonde The Slew Foot Five, un ensemble conjuguant Jazz et Western Swing. Grady est un homme très demandé participant parfois à quatre sessions journalières.
En 1952, le guitariste utilise la Bigsby, une guitare à double manche fabriquée par P.A. Bigsby, un inventeur de génie en matière de guitare, d’amplification et de vibrato. Au fil des années, Martin accumule les sessions. S’il a joué derrière une impressionnante liste de vedettes (Brenda LEE, Patsy CLINE, Wanda Jackson, Loretta LYNN, Buddy HOLLY, Johnny HORTON, Johnny BURNETTE, Roy ORBISON, Johnny Carroll, Marty Robbins, Conway Twitty ou Willie NELSON), il demeure l’unique session man à avoir accompagné à la fois Hank WILLIAMS et ELVIS. Suite à divers problèmes de santé, il met un terme à sa carrière en 1994.

Grady MARTIN est victime d’une crise cardiaque foudroyante en 2001, à 72 ans.

Le compilateur propose ici 32 titres s’étalant de 1949 à 1956 ♠. On ne trouve que deux titres du Slew Foot Five : « San Antonio Rose », célèbre compo de Bob Wills, gravé en septembre 1951, et « When My Dream Boat Comes Home » mis en boite durant l’été 56. Si ces deux instrumentaux font office d’ouverture et de fermeture, ils proposent quelques éléments de réponse sur le parcours du guitariste, aussi à l’aise dans le Western Swing, le Hillbilly que le Rock ou le Jazz. On retrouve cependant le Slew Foot Five derrière Burl Ives et Dottie Dillard, une choriste membre du Anita Kerr Quartet.
Dans sa recherche de diversification, le compilateur propose ici un excellent panachage entre grosses vedettes Country et seconds couteaux.

Parmi la tranche des sans grade, on notera deux boogies du pianiste noir Cecil Gant. Un hillbilly Rock via Justin Tubb, fils d’Ernest. Danny Hill nous offre une ballade guimauve avec « My Girl And His Girl », tandis que la guitare de Martin vient booster « I’m Hungry For Your Lovin’ » (deux singles ABC). Autre obscurité avec « Baby’s Gone », un honnête Tonk Roll de Vernon Claud, un chanteur qui n’aura enregistré que quatre titres pour Decca. Aujourd’hui oublié de tous, Autry Inman a mis en boîte d’excellents Hillbillies. Parfois considéré comme le successeur d’Hank Williams, il est incapable de s’intégrer au Nashville Sound alors en vogue et oriente sa seconde partie de carrière vers le Gospel Country, Jésus étant parfois plus efficace qu’une paire de Colt. Auteur d’une quinzaine de singles pour la Columbia durant la seconde moitié des fifties, Bobby Lord nous offre avec « Everybody’s Rockin’ But Me » un excellent Rock médium annonciateur des futurs succès de Johnny HORTON. Longtemps animateur radio, il se retire des studios à la fin des sixties pour se consacrer à l’immobilier.
Partenaire de Lonnie Glosson et des Delmore Brothers, l’harmoniciste Wayne Raney se lance brièvement dans le Rockabilly avant de se consacrer à la fabrication d’harmonicas puis à la religion. « Shake Baby Shake » est l’un des rares classiques Rockabilly avec harmonica. Influencé la fois par le R&B et le Hillbilly, Johnny Carroll et ses Hot Rocks pourraient être le point d’ancrage de cette compilation. Auteur de trois singles fulgurants pour Decca dont « Crazy Crazy Lovin », Johnny était en fait accompagné par Grady MARTIN, Bob Moore, Harold et Owen Bradley et Buddy Harman, les Hot Rock étant juste jugés bons pour se produire sur scène. Même chose avec Johnny BURNETTE et le Rockin’ Trio. Si Paul Burlinson, brillant guitariste, accompagnait les frangins Burnette en tournée, c’est bel et bien Grady Martin qui tient la gratte sur « The Train Kept A Rollin’ » immortalisé le 2 juillet dans son antre de la 16ème avenue de Nashville. Enfin parmi tous ces seconds couteaux, si Don Woody∆ remporte la palme avec « Bird Dog » et « You’re Barking Up The Wong Tree », deux tueries capables de faire danser n’importe quel unijambiste, Wayne Walker décroche la lune avec « All I Can Do Is Cry » au rythme imparable. Cet ancien équipier de Jimmy Lee Fautheree auteur d’une quinzaine de singles ne montera jamais sur les plus hautes marches des charts. Aujourd’hui, de nombreux groupes de Rockabilly Revival mettent ce classique dans leur besace.

Certaines vedettes, présentement compilées, peuvent se frotter les mains d’avoir fait appel à Grady MARTIN. Red Foley connaÎt ses deux meilleurs Hillbilly Boogies avec « Chattanoogie Shoe Shine Boy » et « Birmingham Bounce », une reprise d’Hardrock Gunter. Al Terry est à l’honneur avec « Roughneck Blues » un excellent mid tempo entre valse louisianaise et Hillbilly. On retrouve deux perles de Johnny HORTON avec « I’m A One Woman Man » et le dynamique « I’m Coming Home » plus proche du Rockab que du Honky Tonk, le parfait prototype du Tonk Roll. Signalons la présence de « Bigelow 6-200 » issu de la première session de Brenda LEE et enfin deux titres de Buddy HOLLY dont « Rock Around With Ollie Vee », morceau qu’on retrouve plus tard au générique du biopic «The Buddy Holly Story » avec Gary Busey dans le rôle de l’homme à lunettes.

Cette compilation comporte bien évidement quelques défauts liés à ce genre de publication. L’idéal consistait à notre avis dans la publication d’un coffret sous forme de double CD. Sachons nous contenter de ce que la production anglophone nous offre. Signalons qu’hormi un titre toutes les pistes bénéficient d’un dépoussiérage sonore. Malgré les 8 pages du livret intérieur, les amateurs d’exhaustif regretteront le manque d’information au niveau des session-graphies. Un disque qui permet de dévoiler toute la virtuosité de l’un des principaux artisans du Nashville Sound. Pour une plus grande cohérence, le disque est rangé dans la catégorie Rock n Roll, plus de la moitié des pistes naviguant entre Rock, Rockab et Hillbilly Boogie.

♠ « I’m a Big Boy Now » de Justin Tubb a été mis en boîte le 11 janvier 1957. Les deux titres de Buddy HOLLY ont été enregistrés le 15 novembre 56, mais publiés seulement en aout 57."Baby's Gone" de Vernon Claud date de 1958.
∆ Don Woody n’a enregistré que 2 singles. Après 45 ans d’absence discographique, il a ressurgi en 2007, se produisant à Las Vegas et dans le circuit du Rock n Roll Revival.

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- Grady Martin (guitare)
- Harold Bradley (guitare)
- Hank Garland (guitare 1-8-18-28-32)
- Robert Arrington (guitare 3-7)
- Floyd Robinson (guitare 3-7, chant 20)
- Buddy Holly (chant, guitare 29-30)
- Paul Burlinson (guitare 21)
- Red Foley (chant 2-4-8)
- Little Jimmy Dickens (chant 3-7)
- Cecil Gant (chant, piano 9-10)
- Don Woody (chant 14-25)
- Johnny Horton (chant 16-28)
- Johnny Burnette (chant 23-31)
- Burl Ives (chant 5)
- Dottie Dillard (chant 6)
- Justin Tubb (chant 11)
- Danny Dill (chant 12-21)
- Al Terry (chant, guitare 13)
- Jack Shoot (chant guitare 6)
- Red Sovine (chant 15)
- Vernon Claude (chant 17)
- Wayne Raney, (chant, harmonica 18)
- Wayne Walker (chant, guitare 19)
- Autry Inman (chant, guitare 20)
- Roy Hall (chant, piano 22)
- Johnny Carroll (chant, guitare 24)
- Brenda Lee (chant 26)
- Don Helms (steel 11-26-27)
- Coy Crank (steel 3-7)
- Billy Robinson (steel 4)
- Bob Terry (steel 13)
- Bob Moore (contrebasse, basse)
- Bill Black (basse 16-28)
- Don Guess (basse 29-30)
- Ernie Newton (basse 4)
- Dorsey Burnette (basse 31)
- Lightnin' Chance (contrebasse 13-22, basse 27)
- Buddy Harman (batterie)
- Farris Coursey (batterie 4-26-27-30)
- Owen Bradley (piano 4-11-18-20-23-24-26-31)
- Floyd Cramer (piano 29-30)
- Red Taylor (fiddle 3-7)
- Dale Potter (fiddle 11)
- Tommy Vaden (fiddle 27)
- Tommy Jackson (fiddle 13)
- Salty Holmes (harmonica 8)
- Boots Randolph (saxophone 29-30)
- E.r. Mcmillan (saxophone 29-30)


1. San Antonio Rose
2. My Window Faces The South
3. A-sleeping At The Foot Of The Bed
4. Chattanoogie Shoe Shine Boy
5. Diesel Smoke, Dangerous Curves
6. (now And Then There's) A Fool Such As I
7. Hillbilly Fever
8. Birmingham Bounce
9. Don't You Worry
10. It Ain't Gonna Be Like That
11. I'm A Big Boy Now
12. My Girl And His Girl
13. Roughneck Blues
14. Bird Dog
15. Juke Joint Johnny
16. I'm A One Woman Man
17. Baby's Gone
18. Shake Baby Shake
19. All I Can Do Is Cry
20. It Would Be A Doggone Lie
21. I'm Hungry For Your Lovin'
22. Three Alley Cats
23. Rock Billy Boogie
24. Crazy, Crazy Lovin'
25. You're Barking Up The Wrong Tree
26. Bigelow 6-200
27. Everybody's Rockin' But Me
28. I'm Coming Home
29. Rock Around With Ollie Vee
30. Modern Don Juan
31. The Train Kept-a Rollin'
32. When My Dream Baby Comes Home



             



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