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HARD ROCK  |  VHS/DVD/BLURAY

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1988 The Decline Of Western Civiliz...

Penelope SPHEERIS - The Decline Of Western Civilization Part Ii The Metal Years (1988)
Par JASPER LEE POP le 10 Janvier 2020          Consultée 2051 fois

C’est un secret bien gardé par la 20th Century Fox et seulement connu d’une poignée de cinéphiles hardcore : il existe une scène supplémentaire qui succède au plan final mythique de La Planète des singes de Franklin J. Shaffner de 1968 quand Taylor et sa nouvelle copine Nova se retrouvent face à la Statue de la Liberté enfouie dans le sable et comprennent qu’ils sont en réalité sur la Terre depuis le début. La scène coupée au montage est la suivante : le couple rebrousse chemin et retourne dans la grotte de la zone interdite pour essayer de comprendre ce qui a pu précipiter la fin de l’humanité et en cherchant mieux du côté de la poupée qui dit « maman », il tombe sur un téléviseur, un magnétoscope et une cassette VHS du film de Penelope Spheeris, The Decline of Western Civilization Part II : The Metal Years. Fébrile, Taylor insère la cassette, appuie sur Play, l’écran prend vie (ne me demandez pas comment c’est techniquement possible, les scénaristes n’ont peur de rien à Hollywood!) et le documentaire commence. 1h30 plus tard, Taylor a tout compris.

Ce deuxième volet consacré aux années Metal fait suite à un premier documentaire réalisé par Spheeris en 1981 consacré au Punk Rock de L.A (BLACK FLAG, The GERMS, CIRCLE JERKS…) et formera un triptyque avec un troisième chapitre consacré aux Punks à chien et autres SDF de la Cité des anges en 1998. On le voit donc, au-delà des courants musicaux, Spheeris brosse avant tout le portrait de sa ville et travaille comme une véritable anthropologue. Ce qui l’intéresse dans ce volet-ci, c’est l’Homo Hairus, cet étrange individu chevelu consommateur de spray qui peuple le Sunset Strip, une portion du Sunset Boulevard d’un peu plus de deux kilomètres où sont concentrés certaines des salles et bars les plus mythiques de la ville (Whisky à Gogo, Roxy, Viper Room, Rainbow, Troubadour). Le documentaire, tourné entre août 1987 et février 1988, présente un instantané de la scène Metal locale dans sa diversité (du glam de POISON au Thrash de MEGADETH. Initialement prévu, GUNS N’ ROSES demande finalement trop cher et sont remplacés par les navrants SEDUCE de Detroit, c’est ballot) et le moins qu’on puisse dire, c’est que la réalisatrice appuie là où ça fait mal en mélangeant prestations et interviews de sommités (Ozzy, Lemmy…), de petites gloires montantes (FASTER PUSSYCAT), d’éternels troisième couteaux (LIZZY BORDEN guignolesque et LONDON bien mauvais) et une multitude d’anonymes constituée de fans et de losers plus ou moins magnifiques.

Spheeris passe d’un thème à l’autre (en gros, la célébrité, le sexe, la défonce) et pose des questions cash. Les interviews des célébrités tombent à plat et n’ont pour la plupart aucun intérêt (Paul Stanley nous refait le coup de l’Apollon entouré par trois playmates de chez Playboy et Steven Tyler, jamais bon en interview raconte une millionième fois qu’il a sniffé la moitié de l’économie péruvienne). Étonnement, c’est peut-être Ozzy qui s’en sort le mieux alors qu’il prépare un petit-déjeuner (pas chez lui, la mise en scène manque de naturel), tout juste sorti d’une cure de désintox et qui avoue que la sobriété, c’est chiant. Dommage que Spheeris ait cru bon devoir se moquer de lui (le plan où il renverse du jus d’orange a été rajouté au montage, elle l’a avoué ultérieurement). Mention spéciale pour Dave Mustaine qui surnage du lot et apparaît aussi intelligent qu’un Prix Nobel, c’est dire le niveau.

Non, le plus fascinant restent les interviews de fans et de wannabe stars, tour à tour publicités éculées pour le rêve américain (sur le thème « Je deviendrai une star si je le veux assez fort », l’interview du grotesque groupe ODIN dans un jacuzzi est un sommet), pour la maltraitance des femmes, reléguées au rang d’objets sexuels consentants (du grain à moudre par silos entiers pour #MeToo, à commencer par le concours de Miss Gazzari’s) et plus généralement pour la poursuite des études (beaucoup des intervenants n’ont pas de plan B et on a très peur pour leur avenir). Tout cela est à la fois comique avec des déclarations hilarantes assenées au premier degré qu’on croirait sorties tout droit de This is Spinal Tap (on pense souvent au film de Rob Reiner) et forcément un peu pitoyable. On ne rit en revanche plus du tout lors de la fameuse séquence de l’interview de Chris Holmes, le guitariste de WASP, ivre, flottant dans une piscine sur un fauteuil gonflable en présence de sa mère. Et même si là encore Spheeris est coupable de manipulation (la piscine appartient à un des producteurs, Holmes est en tenue de scène et la vodka aurait été coupée à l’eau), le guitariste qui se déclare alcoolique au dernier degré et dit ne pas aimer sa vie est totalement pathétique (au sens premier du terme, « qui suscite une émotion intense telle que la pitié, la tristesse ») et douche par la même occasion toutes les velléités de célébrité des précédents prétendants à la gloire. Déjà qu’Alice COOPER avait l’air bien tristounet lors de ses quelques interventions.

Parce qu’il est là, le but recherché par la réalisatrice, gratter le vernis et le maquillage à la truelle de cette période hédoniste bien sympathique et rafraîchissante dans un premier temps qui a vite tourné à la caricature la plus embarrassante. Certes, le portrait est à charge et la méthode sent un peu l’arnaque (elle avait forcément dû recueillir un ou deux témoignages intelligents, on a envie d’y croire) mais même si ça fait mal pour tous ceux qui ont aimé cette période, soyons lucides, il suffisait de feuilleter les petites annonces des groupes jouxtant les publicités pour extensions capillaires dans les périodiques gratuits distribués chez les disquaires du coin pour se rendre compte que la musique était passée au second plan. On résume : cynique, sexiste et crétin, l’Homo Hairus de Los Angeles en prend sévère pour son grade et ceux qui n’ont pas ri à This is Spinal Tap risquent de ne pas adhérer à ce documentaire qui porte rudement bien son titre. Penelope Spheeris franchirait d’ailleurs la frontière entre documentaire et comédie en signant quelques temps plus tard Wayne’s World, pochade à base de personnages qu’elle connaît bien.

Écœuré pas la bêtise des hommes, Taylor s’en repart sur son destrier, en compagnie de Nova, seuls rescapés de l’espèce humaine*.

*Une fin alternative prévoyait de montrer Nova enceinte. Ça, c’est vrai.

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