Ça claquait quand même bien, GRACE POTTER & THE NOCTURNALS. Ils n’inventaient rien, mais dans la longue liste des groupes de rock revival 70’s, ils faisaient partis des noms à retenir, avec une carrière ni trop peu ni trop, quatre albums entre 2005 et 2012, et des participations avec GOV’T MULE par ci, une invit’ avec les QUEENS OF THE STONE AGE par là… C’est dommage que tout se soit fini en eau de boudin lorsque Grace POTTER est passée par un méchant divorce avec le batteur Matt BURR et a, en conséquence, dissous le groupe.

Comme on ne peut pas avoir Grace Potter & The Nocturnals sans Grace Potter mais que l’on peut avoir Grace Potter sans les Nocturnals, la chanteuse s’est lancée dans une carrière solo qui signe aussi un renouveau pour elle. Avec Midnight elle s’essayait à la pop, mais rencontrait surtout le producteur Eric VALENTINE, avec qui elle est aujourd’hui mariée et a eu son premier enfant.
Dans ce contexte c’est donc quatre ans après que Grace nous revient avec un nouvel album à la superbe pochette pseudo-rétro (franchement, vous n’avez pas envie de l’épouser direct sur cette photo ?) dont le titre se pose en contrepoint du précédent. Un nouvel album pour une nouvelle vie, mais qui semble rétro-pédaler pour revenir un petit peu à ce bon vieux rock.

Une décision salutaire qui sauve l’album de l’ennui total, car, disons-le tout de suite, Grace Potter est nettement plus à son aise avec une guitare électrique en main qu’une guitare acoustique. Il suffit d’écouter les trois premiers titres de l’album : « Love Is Love » est un titre moyen plutôt nunuche, « On My Way » fait péter les watts bien comme il faut et « Back to Me » a le cul entre deux chaises mais bénéficie de la présence du groupe indie LUCIUS en guests. Une fois la trinité de départ passée on se retrouve à étouffer des bâillements polis pendant le reste de l’album. Faut dire que ça ne carbure pas beaucoup, les chansons côté pop sont aussi molles qu’un petit LU qu'on a laisser trempé trop longtemps dans le café, ce sont les morceaux rock qui font le show mais il y en a trop peu pour sauver l’album.
Ne jetons pas tout de suite ce disque dans la poubelle de recyclage : n’oublions pas que Grace Potter a assez de talent et de bagage pour nous pondre au moins un morceau excellent par album. Ici, il s’agit de « Release », une ballade au piano sur une relation brisée que la teneur autobiographique rend émouvante. Qu’elle fasse suite à « Every Heartbeat », meilleur passage rock de l’album, ne fait que la sublimer.

Après quelques écoutes on se retrouve avec un sentiment d’inachevé. Ou plutôt que la majorité des morceaux du disque aurait dû être minoritaire, et vice-versa : les morceaux les plus rock sont bons et font se demander ce que le disque aurait été s’il avait été entièrement composé dans cette veine. Malheureusement ce n’est pas le cas, et rien ne sert de rêver. Il ne nous reste plus qu’à espérer que Grace Potter se secoue les puces pour ne pas suivre la même trajectoire qu’une Beth HART, par exemple.