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1964 Two Great Guitars
 

- Style + Membre : Chuck Berry , Bo Diddley

BERRY & DIDDLEY - Two Great Guitars (1964)
Par ERWIN le 25 Février 2020          Consultée 1177 fois

Chuck BERRY est sous les barreaux de Février 62 à Octobre 63, pas une époque facile, cette expérience n'est pas des plus simples pour la star et il en restera marqué à jamais. Durant son séjour en prison, Chess capitalise sur les morceaux déjà établis comme classiques en sortant une compile intitulée Chuck's Twist, genre musical alors en vogue, mais les titres sont exactement les mêmes et n'ont rien à voir avec le twist. Un live s'ensuit contenant "Surfin Usa" en lieu et place de "Sweet Little sixteen"... tiens tiens ! Et nous voici donc début 64, à constater que les groupes du british boom tiennent Chuck en haute estime, ce qui est de nature à soutenir son moral pour revenir en vainqueur.

Toutefois, Chess se méfie et propose un retour plutôt discret en l'associant à son compère pionnier du rock'n'roll Bo DIDLEY pour un opus entièrement instrumental. Il est vrai que les deux artistes bénéficient tous les deux d'un enviable statut de guitar hero et sont de véritables bêtes de scène. Il faut aussi tenir compte de l'évolution musicale, nous sommes en 64 et les beaux jours du rock'n'roll sont derrière lui, cette livraison nous montre une autre facette des deux artistes. Pour preuve cette photo mettant en scène leurs guitares respectives en lieu et place de leur trombine. C'est plus moderne et ça ne mange pas de pain ! Le disque est divisé en titres de l'un et de l'autre, donnant en deux occasions l'opportunité de jam longues et débridées.

On reconnaît la dynamique de Chuck sur "Liverpool Drive", l'intro, sa manière si originale de plaquer des accords, le coté un peu "confus", mais le son de l'époque ne permettait pas de faire beaucoup mieux. Quoique... nous sommes en 64 et Michael BLOOMFIELD est déjà en train de créer les sons qui le rendront célèbre dans la cité adoptive même de Chuck : la windy Chicago ! Au niveau guitare, beaucoup de rythmiques cinglantes, mais peu de solo mémorable. Puis allez, on reconnaît de suite l'intro non ? C'est "Chuckwalk" ! Je trouve toujours Chuck un peu hésitant et brouillon par rapport à son collègue. Il aime faire des bend et les canards ne lui font pas peur, il y en a ! Il laisse d'ailleurs le solo au pianiste sur ce titre.

Le long "Chuck's Beat" est bien plus moderne au niveau de l'instrument. Mais ne serait-ce pas l'apport de Bo DIDLEY qui change ici la donne ? Sauf erreur de ma part, le son de Bo est plus étoffé, et ses solos beaucoup plus techniques et donc bien plus intéressants si on considère l'année. Car on entend clairement de la distorsion, et oui ! Même déjà des effets "à la SATRIANI" ai-je envie de dire ! Ecoutez-le créer des sons "différents", c'est un vrai plaisir ! Sur "Bo's beat" en revanche on a droit à une jam impromptu de plus de dix minutes à nouveau avec les deux hommes, dont Bo sort grand vainqueur.

Je vous vois venir, apprentis historiens de la guitare que vous êtes, vous reconnaissez la gratte de gauche, même que c'est celle de Billy GIBBONS de ZZTOP ! Bah non c'est le contraire ! Le révérend Willie G, adorateur des premiers élans de la guitare a choisit d'honorer sa mémoire en utilisant la forme crée par Bo pour ses guitares. Et Bo est partout sur cet album ! Que nous raconte la version de "When The Saints Go marchin In" ? Bah c'est Bo tout seul cette fois, le son fuzze pas mal, les palm mute du guitar hero de McComb, tout cela fait un bel hommage au classique louisianais. "Fireball" reprend les recettes déjà posées par les VENTURES, avec plus d'effets que de vrai solo ici. "Stinkey" est en mode plus rapide, puis il est quasi seul sur le reste de la compo, ce n'était pas fréquent à l'époque et il fait preuve d'une certaine virtuosité en rythmique. Enfin on a un vrai riff sur la chouette "Stay Sharp", qui dépote sévère.

En live l'attitude différencie les deux instrumentistes, Chuck BERRY ayant plus axé son jeu de scène sur des effets physiques : la duck walk, le grand écart ou de nombreuses autres attitudes de rock star - regardez Angus Young jouer et vous aurez une idée de son jeu de scène -. Bo se concentre plus sur la guitare et semble pataud sur scène, mais son jeu de guitare est infiniment supérieur à mon sens. On entend bien sur les célèbres coups de pattes rythmiques made in Saint Louis, mais la technique est du coté du Mississippi, pas de doutes ! Attention, ne vous attendez pas à des miracles, il s'agit de jam, pas de morceaux structurés ! On analyse donc avant tout les capacités à créer ex nihilo sur ce genre de titres.

Du coup, en fait de retour pour le maître à penser Chuck BERRY, il s'agit plutôt d'un album de Bo DIDLEY agrémenté de quelques participations d'un Chuck BERRY bien plus discret et il faut le dire moins capable d'entretenir la flamme au niveau instrumental que son collègue. Ce n'est pas la même chose en live ok, mais là c'est du studio. Pour moi donc, on entrevoit clairement les limites de Chuck BERRY dans l'art de l'instrumental, alors que les capacités de Bo DIDLEY apparaissent avec beaucoup de relief ! Un exercice de style recommandé aux guitaristes avant tout, bien entendu.

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   ERWIN

 
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- Chuck Berry (guitare)
- Bo Didley (guitare)


1. Liverpool Drive
2. Chuck's Beat
3. When The Saints Go Marchin In
4. Bo's Beat
5. Fireball
6. Stay Sharp
7. Chuckwalk
8. Stinkey



             



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