Sophie LLOYD est une jeune femme du net. Découverte sur You Tube, elle fait partie de ces guitaristes féminines qui pullulent sur la toile depuis quelques années, après que le terrain a été défriché par des filles comme la parisienne Tina S., Laura Cox (chroniques à venir) ou Juliette Valduriez. Sophie LLOYD est belle. Très belle même. C'est une excellente guitariste aussi.

Mais Sophie LLOYD n’est pas musicienne, quand bien même elle montre sur la toile qu’elle vit la guitare. D'ailleurs, ça m’a toujours fait marrer cette propension de certains à critiquer les attitudes de ces jeunes femmes pour déterminer si la musique est froide ou non. Tina S. en est un exemple flagrant, l’intéressée ne montrant aucune émotion lorsqu'elle parcourt le manche, comme détachée de ce qu’elle fait alors qu’il ne s’agit que de concentration sur des parties techniques particulièrement difficiles. Or les critiques acerbes sur le net l’ont fait "changer" puisque dans ses dernières vidéos, qui commencent à dater, on la sent plus "impliquée". Trop mortel, dirait mon fiston.

Reprenons avec notre belle Sophie (vous ai-je écrit qu’elle était vraiment très belle ?) "Sophie est une guitariste rock et métal de Londres avec un nouveau son excitant et innovant et des compositions incroyablement accrocheuses. Son talent et sa passion pour la guitare sont indéniables et ne manqueront pas de prendre d'assaut le monde du Rock." Ça, c’est ce qui est écrit dans sa présentation sur son site. Euh… Si tu veux, miss. Parce que, question composition, il va falloir que tu prennes des cours.
Alors, certes, les influences MAIDEN, BLACK LABEL SOCIETY, PANTERA sont peut-être digérées (j’ai du mal à faire le lien avec PANTERA), mais le mélange revendiqué avec Rory GALLAGHER ou Joe BONNAMASSA, les OFFSPRING ou autres éléments de jazz et de country (sic), là, j’ai beaucoup plus de mal.

Et donc, la demoiselle nous pond un E.P. histoire de se faire connaître. Sa musique passe sur Youtube mais c’est filmé juste pour faire admirer la plastique de Sophie. Et sa plastique, purée, ce qu’elle est chouette ! Mais sa musique… est en fait une musique en plastique. Une musique sans âme. Un alignement de plans, sans véritable lien entre eux, pour montrer qu’elle sait jouer. Mais on n’en a rien à foutre, c’est de la daube en barre quand les compositions ne sont que des plans. Sur cinq titres, seul "After Insanity" surnage. Pour le reste, il n’y a rien d’excitant et, quand on a terminé l’écoute, on se demande : oui mais encore ? Quelle histoire as-tu voulu raconter ?

Des musiciens qui alignent des notes à la pelle, j’en connais plein, et dans tous les styles. Mais ce sont de vrais compositeurs de chansons, de morceaux épiques qu’on retient. Ainsi, il y a trente ans, quand les mecs de l’écurie Varney ont sorti leurs albums à la pelle, avant que Joe SATRIANI (qui n’était pas chez Varney) ne se pointe et mette tout le monde d’accord sur la manière d’écrire des chansons mémorables, cette jeune femme aurait pu faire illusion. La technique pour la technique, à l’époque, cela pouvait s’entendre, même si cela gonflait assez rapidement lorsque la musique était vide de sens.

Elle aurait donc disparu comme beaucoup depuis. Aujourd'hui, elle est tout simplement anachronique et inutile. N’est pas Laura Cox, Jennifer Batten ou Orianthi qui veut.

Mais ce qu’elle est belle !
Un morceau sur 5 intéressant. Note finale : 1/5, pas plus.