Le dernier album de Jeremiah JOHNSON, Straitjacket, avait braqué les projecteurs sur le natif de Saint-Louis, et le second Heavens to Betsy continue de creuser le sillon. L’album produit par Pete Matthews a été enregistré et mixé au High/Low Recording de Memphis et cette fois on ne trouve pas trace de Mike Zito à la guitare ou à la production.

Visiblement, le travail déjà réalisé sur l’écriture continue et les morceaux couvrent différents aspects des musiques du Sud.
Ainsi "Leo Stone" peut faire penser au Band, "Preacher’s Daughter" plonge dans le gospel et le rock des années 50. Plus couillu, "American Steel" délivre un rock qui lorgne sur Bad Company, tandis que la reprise de « Born Under a Bad Sign » avec sa basse funky offre une lecture originale de ce morceau pourtant ultra-connu.
A noter la surprise habile des cuivres utilisés discrètement et en douceur dans "Ecstasy" ou en force dans « Castles in the Air », ce qui donne à l'album un petit air de Baker, Bruce, Moore et parvient à ouvrir des pistes originales dans un registre blues-rock.

Dans ma critique de l’album précédent, j’espérais que Ruf Records braque ses projecteurs sur ce groupe. Cela ne semble toutefois pas si évident : il participera bien à la tournée Blues Caravan 2020 qui chaque année sillonne l’Europe en présentant trois artistes du catalogue, mais cette formule qui permet des découvertes propose un format trop court pour permettre à un groupe de donner sa pleine mesure en live, chacun ne jouant qu’une trentaine de minutes, puis deux morceaux ensemble.
Ce genre de formation ne s'exprime pleinement qu'en club, Jeremiah JOHNSON se produisant souvent au Hammerstone’s à Saint-Louis (Missouri) qui n’est pas vraiment la porte à côté.

Dans Heavens to Betsy, album agréable, le guitariste/chanteur se révèle un bon compositeur. Certes, le groupe ne révolutionne pas la scène blues-rock, mais nous assure de passer une bonne soirée.