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2020 Suite For Max Brown

Jeff PARKER - Suite For Max Brown (2020)
Par DERWIJES le 8 Mars 2020          Consultée 585 fois

Qu’est-ce que cela veut dire, qu’être artiste à l’ère du numérique ? Peut-on encore s’enfermer dans un style et ne plus en sortir ? Pour Jeff PARKER, leader de TORTOISE, du CHICAGO UNDERGROUND TRIO et d’une sacrée flopée d’autres projets, la réponse est un « Non ! » retentissant. De ses propres mots la musique actuelle est disparate, et son objectif est de réunir tous les sons qu’il entend autour de lui pour en faire quelque chose de cohérent. Et c’est cette même volonté qui a fait de lui l’un des meilleurs représentants de l’avant-garde du jazz contemporain.

Ce nouvel album est l’occasion pour le guitariste de payer hommage à sa mère de la même manière qu’il avait fait pour son père sur The New Breed –d’ailleurs le disque est crédité à Jeff Parker & the New Breeds, petit clin d’œil supplémentaire. S’occupant lui-même de la pléthore d’instruments présents sur le disque, il laisse tout de même de la place à quelques fidèles collaborateurs, notamment le trompettiste Nate WALCOTT, le bassiste Paul BRYAN, son ancien camarade de classe de la Berklee School of Music Jay BELLEROSE à la batterie (deux autres batteurs, Makaya McCRAVEN et Jamire WILLIAMS, sont aussi présents), sa comparse du Chicago Underground Trio la violoncelliste Katinka KLEJIN et sa propre fille Ruby PARKER au chant, dix-sept ans au compteur et déjà présente sur The New Breed. Ouf ! La partie crédits du livret est déjà bien remplie que je n’ai pas encore cité tous les noms des invités.

Jeff Parker parle donc de cohérence mais ne transforme pas ses paroles en action : sa Suite for Max Brown est tout sauf cohérente, sautant d’un genre à l’autre avec l’enthousiasme d’une puce dans une banque du sang. Cette polyvalence l’empêche de développer correctement ses morceaux, la plupart d’entre eux étant de petites vignettes qui se finissent avant même d’avoir eue le temps de proprement commencer. Exemple le plus parlant, le morceau « Metamorphosis », construit sur la répétition, se finit sans prendre le temps d’apporter sa mélodie à maturité –c’est-à-dire que l’on sent que le morceau va s’élever à tout moment… et se finit d’un coup.

En dehors de ces quelques frustrations, le reste du disque est une joyeuse fête bariolée de hip-hop (« Gnarciss »), de jazz-funk (« Fusion Swirl »), d’afrobeat (« Go Away ») ou de R’n’B contemporain (« Build A Nest », chanté par sa fille Ruby et nettement meilleur qu’il ne semble l’être au premier abord), une reprise de John COLTRANE (« After the Rain ») et de Joe HENDERSON (« Black Narcissus »)… Avec en point d’orgue la conclusion « Max Brown », jam de 10 minutes qui est comme un récapitulatif de tout ce qui est venu avant, alternant tous les styles abordés par l’album et quelques divagations sonores abstraites.

Si la presse musicale ne cache pas son enthousiasme pour cette Suite, je ne suis pas entièrement séduit. Malgré quelques bons passages l’ensemble me semble être trop brouillon, un peu mal fini et n’utilisant pas tout son potentiel. Mais vu la boulimie du bonhomme, nul doute qu’il se rattrapera amplement sur ses futurs albums.

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Non disponible


1. Build A Nest
2. C'mon Now
3. Fusion Swirl
4. After The Rain
5. Metamorphoses
6. Gnarciss
7. Lydian, Etc.
8. Del Rio
9. 3 For L
10. Go Away
11. Max Brown



             



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