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The HELLECASTERS - Hell Iii - New Axes To Grind (1997)
Par BRADFLOYD le 20 Avril 2020          Consultée 1284 fois

Troisième et dernier album des HELLECASTERS*, "Hell III - New Axes to Grind" a quand même pris du temps pour être mis en chantier. Trois ans depuis "Escape From Hollywood". Et la première impression à l’écoute est mitigée. Non pas que l’album soit mauvais, bien au contraire, mais la magie a disparu. Album patchwork, il a le défaut de ses qualités, mais c’est plus identifiable sur le troisième opus par le fait que les morceaux font, eux-même, patchwork pour certains. C’est du collage savant de plusieurs idées disparates, et cela se ressent particulièrement dans quelques titres.

Ainsi, "T.W.P.P.T." est, de l’avis de ses auteurs, le premier titre officiel co-écrit par Jerry Donahue, Will Ray et John Jorgenson. Selon Will Ray, chacun des protagonistes avait des idées non finies de chansons, qu’ils ont assemblées pour en faire leur "Frankenstein" musical personnel. Alors, c’est bien foutu, technique et agréable. Mais le titre part dans tous les sens et maintient difficilement l’attention de l’auditeur. Surtout sur la fin où l’on a l'impression qu’ils ont du mal à le terminer. "Mist Beyond Delhi" s’inspire de la musique de plusieurs groupes indiens que John JORGENSON avait vu se produire à la télévision malaysienne durant un de ses voyages. Mais malgré le fait que ce morceau ait été composé par un seul d’entre eux, les ajouts des soli sont par trop disparates pour permettre une adhésion totale. Le thème est, par contre, magnifique et la production assez extraordinaire. De la très belle ouvrage malgré les réserves indiquées plus haut.

Heureusement, tout ne donne pas cette impression de collage. Ainsi, "Riddler's Journey" nous permet de retrouver le groupe que l’on aime avec ce côté faussement facile de la mélodie. Le style est countrysant, chacun des guitaristes s’identifie par des "tics" désormais bien intégrés, avec l’utilisation de gammes arabisantes au milieu du morceau. "Ghosts of 42nd Street", quant à lui, vise à rappeler la musique des clubs de jazz de l'époque swing. Composé par Will RAY, il est l'un des meilleurs morceaux de l’album, très proche de l’esprit de "Inspector Gadget" inclus dans le second album, avec un solo de bon goût et un excellent ensemble harmonique à la quinte et la tierce joué par les trois guitaristes. "Deiter's Lounge" est un titre de Jorgenson tout en tapping dans son introduction avant que l’on ne passe à un passage cool, type "Nivram", hommage possible aux SHADOWS et Danny GATTON, entrecoupé d'un passage SATRIANIesque. En l’espèce, un excellent titre.

Il y a deux pistes sur ce CD qui ne comportent qu'un seul guitariste, les deux autres ne participant pas. "Almost Dawn", composé par Jerry Donahue, est un morceau écrit au début des années 1970, et qui a vu plusieurs enregistrements vocaux, notamment par FAIRPORT CONVENTION dans l’album "Rising For The Moon" produit en 1975. Ici, il est joué comme un instrumental relativement décontracté. Cela nous donne l'occasion d'entendre ce que Donahue peut faire par lui-même, la version en étant supérieure par rapport à celle chantée. L'autre morceau mettant en vedette un seul des trois HELLECASTERS est "As We Know It" de John Jorgenson, lequel décrit la genèse de la chanson comme provenant de l'imagination du son "d'un chanteur irlandais chantant dans les Highlands écossais". Bien que le solo de guitare soit impressionnant, la pièce a été créée par Jorgenson en sa totalité avec une boîte à rythmes et ça sonne plutôt bien. C'est l'un des rares cas où le solo de l'album frise le noodling (shredding sans véritable objectif mélodique qui tourne autour de quelques accords en mode loop).

L'album se termine enfin avec les 8’51 minutes de "Breaking Through" de Jerry Donahue, le morceau le plus long du CD et qui fait appel à plusieurs influences et styles, passant presque du surf à un shuffle de type bluesy. Un véritable juke-box à lui tout seul et une conclusion idéale à trois albums qui ont marqué les aficionados de la guitare électrique.

Les notes de pochettes font allusion à la pression du temps et des délais pour la réalisation de ce CD. Il est donc probable que les horaires chargés de chacun des guitaristes aient réduit le nombre de contacts réels entre eux. Malgré la variété des influences de cet album, son prédécesseur était un peu plus éclectique et il y avait une meilleure cohésion entre nos solistes. Pourtant, si vous êtes un fan de guitares dialoguant entre elles, que ce soit en rock, jazz, country ou blues, on peut difficilement faire mieux que les HELLECASTERS, quand bien même leur dernier album ne soit pas à la hauteur de ses prédécesseurs.

*excepté une compil’, "Essential Listening 1", sortie en 2002 et comprenant trois inédits.

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- Jerry Donahue (guitars, gong, 'noise' solos, organ)
- Will Ray (guitars, sitar, 'noise' solos, organ, synthesizer)
- John Jorgenson (guitars, vox organ, synthesizer, tambourine)
- Dennis Belfield (bass, low bass)
- Steve Duncan (drums)
- …
- Bob Birch (bass)
- Charlie Morgan (drums)
- Guy Babylon (keyboards)
- Luis Conte (percussions, congas, timbales)


1. T.w.p.p.t. (john Jorgenson, Will Ray, Jerry Donahu
2. Riddler’s Journey (jerry Donahue)
3. Ghosts Of 42nd Street (will Ray)
4. Mist Beyond Delhi (john Jorgenson)
5. Almost Dawn (jerry Donahue)
6. Mad Cows At Ease (will Ray)
7. As We Know It (john Jorgenson)
8. Mr. Natural (will Ray)
9. Deiter’s Lounge (john Jorgenson)
10. Breaking Through (jerry Donahue)



             



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